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05/12/2007

Spectacle "VIVRE !" autour de Taslima Nasreen du 4 au 9 décembre à Levallois (en partenariat avec les éditions Des femmes-Antoinette Fouque)

"Une femme seule peut grandir, se déployer et faire croître toute une forêt". (...) "Le doute et la peur sont les pires ennemis des femmes... Le doute enchaîne leurs pieds et la peur envahit leurs cerveaux." Taslima Nasreen

Bien chères toutes et tous, en tant qu'attachée de presse des éditions Des femmes, partenaire du spectacle de Xavier Carrar, je vous recommande avec ferveur de faire le déplacement pour y assister ! C'est à Levallois, mais pas si sorcier d'accès finalement : à seulement dix minutes de train de la Gare Saint-Lazare ! Remuez-vous un peu ! Cette représentation, joliment appelée "Vivre !", très rare par sa qualité comme par son thème, a donc lieu chaque soir - et ce jusqu'au 9 décembre - à 20 h 30, au Petit Théâtre Odyssée, 25 rue de la Gare, Levallois. Sauf dimanche 9 décembre, à 16 h. Tarif classique 10 euros, tarif chanceux 5 euros. Renseignements 01.42.70.83.84. (Infos fichiers PDF de la Compagnie Théâtre des Hommes en pièces jointes.)

Comme vous le savez, Taslima Nasreen est, avec Aung San Suu Kyi, l'autre principale amie étrangère oppressée d'Antoinette Fouque pour laquelle l'Alliance des Femmes pour la Démocratie se mobilise ces derniers mois. D'une fidélité sans faille pour les causes qui la touchent et lui semblent importantes et justes, Antoinette Fouque a une nouvelle fois mis en lumière la détresse de sa soeur du Bangladesh avec un communiqué qui a eu énormément d'échos dans la presse, repris par quasiment tous les média, le 3 octobre dernier. (et que vous pourrez retrouver ici : http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/archive/2007/10/03/taslima-nasreen-une-autre-femme-qui-a-besoin-de-nous.html )

Souvenons-nous qu'Antoinette Fouque avait réussi à sauver Taslima Nasreen en 1994. Le livre de la résistante orientale alors publié dans notre maison d'édition, reste disponible sous le titre Femmes, manifestez-vous ! (argumentaire en pièce jointe) ; il marque le début d'une solide amitié entre ces deux combattantes de la liberté.

Quant au spectacle, il est mis en scène par Xavier Carrar et constitue un vibrant hommage supplémentaire à Taslima Nasreen, je vous laisse l'écouter en cliquant lààààà :

http://www.ville-levallois.fr/videos-culture/vivre-video336.html

et vous abreuver de ses paroles ici : "Vivre ! veut faire entendre les souffrances, les combats et les résistances de femmes dans le monde, aujourd'hui. Vivre !, c'est cette rencontre forte avec le combat de Taslima Nasreen et la puissance poétique de son écriture, mais aussi avec les voix passées et présentes - plus vivantes que jamais d'Olympe de Gouges, Louise Michel, Nadia Tuéni, Annie Leclerc, Andrée Chedid, Antoinette Fouque et tant d'autres merveilleuses. - "droites sur le chemin". Xavier Carrar

Vivre ! est d'ores et déjà passé sur Radio Fréquence Protestante http://www.frequenceprotestante.com/ et est annoncé dans le guide Paris - agenda du Elle http://www.elle.fr/elle/ de cette semaine.

Mise en scène par le Levalloisien Xavier Carrar, cette œuvre a été écrite autour des poèmes de Taslima Nasreen. Cette pièce poétique est portée par trois voix, trois femmes, trois langues, en Français, en Arabe et dans la langue des signes.

Constituée d'articles, de portraits et de témoignages, Vivre ! fait entendre la souffrance et le combat de femmes dans le monde d'aujourd'hui. Un message qui s'adresse à toutes les femmes qui souffrent et se résume en une phrase : "Résistez car votre combat n'est pas vain, votre parole sera entendue".

Enfin, une mini intro sur Taslima Nasreen pour les (éventuels !) béotiens :

Cri du cœur

Taslima Nasreen évoque la condition des femmes et dénonce leur inégalité face aux hommes, leur soumission dans l'amour et leur esclavage dans la société.
Des thèmes très forts et ancrés en elle depuis qu'elle a été condamnée à mort par une fatwa et à la prison par contumace au Bengladesh, son pays natal.

En exil depuis douze ans, elle est accusée d'avoir osé s'élever contre l'oppression des
femmes. "Je crois que je dois utiliser la littérature comme un moyen pour transmettre un message, pour dire quelque chose de plus" témoigne Taslima Nasreen. Une pièce de théâtre qui ouvre les portes de la réflexion sur la condition de la femme dans les différentes sociétés. Un cri d'humanité, sincère et émouvant…

Belle soirée à vous,

03/12/2007

Thérèse Clerc, par Danielle Michel-Chich

danielle et thérèse 2.JPGSi Thérèse Clerc était un objet, elle serait sans aucun doute une lampe tempête. Une lampe car Thérèse brille et éclaire tous ceux qu'elle rencontre et une tempête car c'est une femme de plein vent. Mais si elle se savait présentée ainsi en "femme objet", elle serait folle de rage, elle qui se bat depuis plus de 40 ans pour les droits des femmes...

Si elle était un personnage biblique, elle serait sans doute prophétesse, non parce qu'elle prophétise au nom de Dieu ou prédit l'avenir - encore qu'elle soit souvent visionnaire dans ses projets - mais parce qu'elle vit un présent inspiré qui ouvre des chemins inattendus dans un système cloisonné et peureux.

Et si elle était un personnage de la mythologie, ce serait Antigone, une femme libre qui a cherché sans peur à se débarrasser de ses entraves et à lutter contre une loi injuste.

Thérèse est féministe. Sans pic ni tranchant, son féminisme a plutôt des allures de tendresse, parfois modérément anti-mâle mais plutôt anti-système. Sopn féminisme est double : il révèle chez les hommes leur part de féminité, sans honte ni appréhension, et donne aux femmes qui ne l'ont pas encore la conscience de leur être, l'énergie de retrouver une souveraine liberté, de se remettre au monde infiniment.

Thérèse dit qu'elle est "une artiste en vie". Il est vrai que sa vie est son oeuvre, qu'elle la cisèle tous les jours avec des outils qui lui donnent un sens.

Texte écrit par Thérèse Clerc pour ses 60 ans

tc.jpg"Sagittaire, ascendant sagittaire, un bel âge se pointe à l'horizon du 9 décembre. Je rentre en sex-agénaire, le second âge ingrat : celui qui ne suscite plus tout à fait le désir et n'inspire pas encore la pitié.

Qu'importe ! J'ai l'âge des vieilles peaux qui peuvent nidifier la peine des autres et leur faire des enfants d'espérance.

Je n'ai qu'une seule morale : l'authenticité. Je ne supporte plus le double discours. Nomade de longs voyages intérieurs, je suis plus créature de résonance que de raisonnement, je cours toujours après quelque Chanaan, mais je sais depuis un bout de temps que la promesse, c'est le voyage, et non le but.

Tâcheronne du quotidien, artisane de la minute présente, de l'instant vécu en plénitude, comme une fête.

Je ne sais très bien faire qu'une chose : je suis artiste en vie."


Cette annonce matrimoniale, texte-boutade écrit le jour de ses 60 ans, garde encore toute son actualité 19 ans plus tard.

Thérèse est bien tout cela : un brin de poésie, deux notes d'humour, une dose d'autodérision, un doigt de mégalomanie, beaucoup de sagesse et de philosophie et de générosité. Et encore et toujours une combativité intacte.

Forme de l'ouvrage de Danielle Michel-Chich sur Thérèse Clerc

clerc.jpgThérèse fait des récits animés, vivants et colorés. Elle émaille l'histoire de sa vie et le récit de ses expériences de formules hautes en couleur dont elle a le secret : "J'ai rencontré Marx à l'Eglise" "Après mon divorce, la diminution de l'avoir a été une augmentation de l'être" "La rue et l'alcôve ont été mes seules universités" "La mort pour moi est un projet d'avenir" "Il faut être dans la civilisation du regard et non dans la civilisation du mépris"

Il faut donc émailler les chapitres de ses propos qui dénotent un tempérament hors du commun, un grand charisme, une générosité inépuisable assortis d'un cabotinage et d'une verve jouisseuse...

Extrait d'entretien avec Thérèse :

"Le troisième âge, c'est un âge superbe. Le corps passe à l'esthétique de ce que l'on est à l'intérieur. On a de l'expérience, du temps et une grâce de vivre. Il nous faut trouver en nous la force d'inventer une nouvelle société. Nous pourrions devenir une avant-garde éclairée...

Parler de temps retrouvé de la vieillesse comme d'un paradis apparaît sûrement comme une incongruité. Pourtant, pour l'avoir expérimenté depuis plus de deux décennies, j'affirme que rien n'est plus heureux que ces journées rondes et profondes comme un puits d'où sort l'authenticité d'une vie. C'est le temps délicieux où je n'ai plus rien à prouver à la société, où ma carte de visite et vmon CV n'ont plus de valeur : mon être a plus d'importance que mon avoir."

01/12/2007

RENCONTREZ ET ECOUTEZ NOS AUTEURS CE WEEK-END !!

Dédaignez la rue Saint-Guillaume et son pompeux salon Sciences-Po cet aprèm http://bdarts.org/JD/index.htm et accourez nous rejoindre, aux éditions Des femmes de 11 h 18 h ! Pourquoi ? On est moins nombreuses, vous pourrez discuter vraiment ! Ou faites les deux...!

A défaut de Sarah Bernhardt, de Lou Salomé, de Sylvia Plath, de Madame du Deffand, de Madame de Duras (un peu trop mortes), de Kate Millett et de Yûko Tsushima (un peu trop loin), je vous suggère de profiter de la présence des autres auteurs de la rentrée des éditions Des femmes - ceux qui sont vivants et parisiens - au 1er Salon des éditeurs indépendants du Quartier latin ce week-end des 1er et 2 décembre.
http://www.pippa.fr

C'est donc à la Mairie du 6e arrondissement (Place Saint-Sulpice, of course !) que se déroule l'événement, courageusement et efficacement coordonné par la belle Brigitte Peltier. L'ami photographe Louis Monier http://louismonier.over-blog.com/ ayant mis à la disposition de notre maison sa salle d'exposition pour d'éventuelles lectures, la majorité des écrivains participant ont répondu positivement à son offre... Youpi !!!

Ainsi, suis-je en mesure de vous donner le programme des interventions orales (partage de leurs propres textes) et écrites (iie des graffitis sur seconde page, ils vous attendent !), tout en tirant spécialement mon chapeau à Jean-Joseph Goux (voilà une occasion exceptionnelle de rencontrer le père d'Accrochages, qui fait grand bruit depuis cet été !) arrivant tout droit de chez les Ricains et qui nous fait l'amitié d'honneur là... ainsi qu'à Gérard Pouchain, venu dédicacer "sa" Juliette jeudi soir.

Samedi :

14 h Laurence Zordan – A l’horizon d’un amour infini lecture suivie d'une dédicace

14 h Colette Deblé – L’envol des femmes dédicace de son livre + AGENDA DES FEMMES 2008 - VERNISSAGE PAR COLETTE DEBLE A L'ESPACE DES FEMMES, 35 RUE JACOB, 75006 PARIS, lE 13 DECEMBRE A PARTIR DE 18 H 30 (retenez déjà la date !)

15 h Pomme Jouffroy – Res Nullius lecture suivie d'une dédicace

Dimanche :

14 h Jean-Joseph Goux - Accrochages dédicace

15h Thérèse Clerc & Danièle Michel-Chich – Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs lecture suivie d'un débat + dédicace

16h Catherine Weinzaepflen – Am See & Orpiment dédicace

17h Victoria Thérame – Hosto Blues (un énorme roman ayant marqué les esprits pendant des années, devenu une oeuvre de référence)

Enfin, si vous préférez côtoyer l'envoûtante et la volubile Fadéla M'Rabet, au regard perçant de chatte égyptienne, il vous faudra vous rendre... dans le limousin ! Au colloque Femmes d'ici et d'ailleurs de Château Ponsac. Le comique de l'histoire est qu'un livre de Fadéla M'Rabet porte précisément le titre de ce colloque et que ses organisateurs ne l'ont appris qu'en prenant contact avec les éditions Des femmes ! Elle dédicacera donc son "Femmes d'ici et d'ailleurs" en plus de son "Chat aux yeux d'or". Elle sera notamment de la table ronde sur la religion le dimanche.

Encore bravo et très touchée, cher Gérard, que vous vous soyez déplacé pour nous faire l'honneur de signer votre "Juliette" (Drouet) à notre stand des éditions Des femmes jeudi.

Le programme complet est téléchargeable là : www.pippa.fr

L'adorable et généreuse personne qui s'en occupe et que j'embrasse fort, Brigitte Peltier, est contactable ici bpeltier@noos.fr

Venez voir notre chouette stand ! (le plus beau comme à l'accoûtumée !)

29/11/2007

NOS AUTEURS LISENT ET/OU DEDICACENT DE JEUDI 29 NOVEMBRE A DIMANCHE 2 DECEMBRE !! RENDEZ-VOUS A LA MAIRIE DU 6EME !!

1er Salon des éditeurs indépendants du Quartier latin
Mairie du 6e arrondissement - Paris

Jeudi
12h Fadela M'Rabet -Le chat aux yeux d’or lecture + dédicace
17h - 19h Gérard Pouchain – Souvenirs 1834-1854 de Juliette Drouet préfacé par G. Pouchain lecture + dédicace

Samedi :
14 h Laurence Zordan – A l’horizon d’un amour infini lecture + dédicace
14 h Colette Deblé – L’envol des femmes lecture + dédicace
15 h Pomme Jouffroy – Res Nullius lecture + dédicace

Dimanche :
14 h Jean-Joseph Goux - Accrochages dédicace
15h Thérèse Clerc & Danièle Michel-Chich – Thérèse Clerc, Antigone aux cheveux blancs lecture suivie d'un débât + dédicace
16h Catherine Weinzapeln – Am See
17h Victoria Thérame – Hosto Blues

Premier article de fond sur le nouveau Laurence Zordan !!

zordan5.JPGArticle de Pierre Cormary, dans Le Magazine des livres de décembre 2007, sur Laurence Zordan

A l’horizon d’un amour infini Laurence Zordan - Pourquoi y a-t-il un baiser plutôt que rien ?

Quand on ne l’a jamais fait, cela fait peur d’embrasser. Et si l’on n’était pas doué ? Ce geste que l’on croyait si naturel se révèle en fait une performance sociale. Après avoir vu un jour un reportage sur les Esquimaux qui lui apprend qu’ils ne s’embrassent pas sur la bouche, la narratrice se demande si elle sera à la hauteur. « Si le baiser n’était donc pas universel, il devenait fragile, affaire de convention, d’habileté, de talent et je pouvais en être dénuée.» Alors, elle en fera autre chose. Dans ses livres, le baiser ne sera plus simplement la parenthèse plus ou moins enchantée du discours amoureux, encore moins un atout de la Carte du Tendre, non, il sera un acte révolutionnaire qui ouvre l’humanité à elle-même, qui subvertit l’ordre des choses (et notamment celui du beau et du laid), qui relève de la miséricorde et de la grâce plus que de l’érotique. Ce « roman du baiser » ne sera donc pas le roman de l’amour - du moins pas celui des amoureux des bancs publics“ mais bien le roman de l’être contre le néant.

Trois êtres donc, trois voix, trois récits dont les deux derniers s’emboitent dans le premier.
Soit Lucette, fille de concierges, qui se fait appeler Lucile car Lucette, comme tous les prénoms en -ette, ça fait extension de la propriété du père et obligation de vivre la même vie étriquée que la mère. Mais échapper au prosaïsme de l’existence est un crime de lèse-majesté chez les petites-gens. « Et puis quoi encore ! » éructe la mère à la narratrice quand celle-ci lui fait part de ses passions et de ses rêves, ne se rendant pas compte que ce que sa fille veut obtenir de la vie réside précisément dans ces « encore ! ». La voilà qui se rêve « sous les traits d’une aristocrate faisant la révolution contre le peuple » et s’imaginant « à la tête d’un cortège d’émeutiers, prenant d’assaut la loge de mes parents en empruntant les chemins de la prise de la Bastille. » Un jour, elle est invitée par une camarade de lycée, Astrid, à venir passer quelque temps au château de Couzan. Pour elle, cette entrée dans le monde est un défilé de fééries. Nappes amidonnées, carafes en cristal, regards clairs des châtelains qui la traitent comme s’ils la connaissaient depuis longtemps. Elle voit de la séduction partout et s’émerveille de s’incarner, elle, petite prolétaire, dans ce rêve éveillé. Comme le narrateur de la Recherche invité chez les Guermantes, elle délire sur les noms de pays et comme le héros du Grand Meaulnes, elle espère tomber sur le prince du château - ce frère d’Astrid dont on lui a parlé et qui est revenu d’Amérique. Mais un colin-maillard tourne mal et elle embrasse malencontreusement l’autre frère, un petit mongolien. Stupeur. Scandale. Renvoi immédiat de la fille de concierge qui a osé par la bouche donner chair à celui que l’on cachait. « Oui, j’étais comme mes parents. Aucun secret ne leur résistait. Nous savions débusquer tout ce qui était enfoui. »

Retour au bercail, à la réalité, au viol d’une voisine, puis départ chez son oncle, caissier d’autoroute, « suicidaire en sursis » chez qui la vie s’est arrêtée. Avec lui et ses « potes », elle se force à être joyeuse et à participer à toutes les fêtes, elle, la saccageuse de fêtes. C’est là qu’elle rencontre Guillaume, sorte d’amuseur pas drôle qui fait rire à son corps défendant et dont elle décide de devenir le Pygmalion, l’impitoyable accoucheuse. Réduit à être le « galérien du vaisseau fantôme de son imagination », celui-ci n’est pas dupe de son amie et sent très vite que celle-ci n’a jeté son dévolu sur lui que pour ne pas avoir à suivre son destin de femme sacrificielle qui embrasse les mongols,¦ ou les hommes laids ou repoussants - ce qu’elle fera un peu plus tard avec un clochard. Embrasser pour sauver. Embrasser pour ressusciter. Mais qui veut vraiment l’être ? Ces baisers se révèleront parfois comme des chemins qui ne mènent nulle part. Qu’importe ! L’essentiel est de tisser un lien entre les êtres, de mettre en écho les différents niveaux de réalité. Et de produire un texte qui épouse la musicalité de ces rencontres qui sont comme autant de thèmes que l’on ne développe pas toujours, que l’on laisse à l’état d’esquisse, que l’on reprend plus tard, que l’on épanouit le temps d’un espoir ou d’une promesse. « Toujours, le monde vacillait et j’avais besoin de retisser à chaque instant un fil conducteur pour me déplacer dans le labyrinthe qui m’attendait hors de ma cuisine ». Parfois le fil du récit se perd dans le tissu des associations d’idées et il faut au lecteur un effort d’attention pour ne pas sombrer dans des confusions sublimes. Les transitions sont moins des ponts que des passages secrets entre deux émotions ou trois souvenirs. Le récit lui-même devient un point de vue par rapport à l’autre. Et à la manière d’un film de Lucas Belvaux, chaque personnage trouve son éclaircie.

Ainsi Guillaume qui du point de vue de Lucette n’était qu’un comique raté alors qu’à la manière d’un héros dostoievskien il a volontairement choisi ce ratage. Quel est-il ce garçon né sous X et qui a été élevé par des parents adoptifs pour qui il a « plus de respect que d’affection comme eux ont pour lui plus d’affection que d’amour » ? C’est en rencontrant une mère abandonnée par son fils que le fils abandonné par sa mère connaîtra l’idée de l’amour véritable. Sublime scène de la rencontre dans une parfumerie avec cette femme qui vient chercher des échantillons de parfum pour homme qui plairont à celui qu’elle nomme « mon fils ». Car plus elle se fera belle, plus elle aura l’impression de protéger son fils perdu. « Plus elle serait séduisante et moins Mon fils serait en danger. Elle dressait entre lui et le monde un rempart de féérie : le sordide n’aurait aucune prise sur eux si elle opposait aux ravages de la drogue la délicieuse apparence d’une femme soignée. Sa frivolité ne relevait pas de l’égoïsme, mais d’une attitude de mère Courage. » S’en suit une étrange histoire d’amour filiale et incestueuse où chacun devient ce dont l’autre a besoin et dans laquelle la régression (elle le traite comme un bébé, lui donne son bain et joue avec lui) ne peut conduire le garçon qu’à la révolte (il finira pas la frapper), mais tant pis ou tant mieux, car c’est cette union fantasque qui donnera un sens filial au destin orphelin de la mère sans fils et du fils sans mère. Et si celui-ci est devenu ce comique pas drôle, c’est parce que c’est comme ça qu’il la faisait rire, elle. Rater sa vie pour rester fidèle à la femme qui a remplacé un temps sa mère, telle est la façon sacrificielle que ce garçon a choisi pour être enfin en amour.

Astrid, elle aussi, a changé de vie. Ex-femme d’entreprise, elle décide un jour de démissionner et de devenir caissière de supermarché pour rendre hommage à son frère mongol que leur mère cacha au monde entier jusqu’au baiser apocalyptique de Lucette. Pour Laurence Zordan, la déchéance n’est que la forme la plus extrême de la charité. L’on renonce à sa vie brillante par solidarité avec les vies blessées. L’on sacrifie en soi le social pour rester en contact avec l’autre. C’est absurde et c’est bouleversant.

Le SEUL témoignage d'une jeune femme maghrebine séropositive : "Sheh ! Bien fait pour toi ! de Hacina Zermane & Myriam Mascarello

Le SEUL témoignage d'une jeune femme maghrebine séropositive : "Sheh ! Bien fait pour toi ! de Hacina Zermane & Myriam Mascarello

HACINA ZERMANE EST LA SEULE FEMME MAGHREBINE SEROPOSITIVE A AVOIR ECRIT UN LIVRE TEMOIGNAGE SUR LE SIDA. (avec l'aide de la brillante journaliste Myriam Mascarello, de France 24)

Si vous souhaitez entrer en contact avec elle pour interview, je vous remercie de m'écrire par retour d'émile. Ou de m'appeler 06.84.36.31.85.

Elle est aussi une maman, quatre enfants miraculeusement séronégatifs, qui lui donnent tout l'amour dont elle a besoin pour tenir. Ses enfants de la Vie. Et c'est notamment pour eux qu'elle se bat.

L'action qu'elle mène, soutenue par son éditrice Antoinette Fouque, consiste à maintenir les esprits éveillés sur l'horreur du sida (l'existence pourrie par le traitement médical si rude, dont on ne soupçonne même pas la gène occasionnée etc) et à se défoncer contre la polygamie (c'est par le père de ses enfants, polygame Malien qu'elle a été contaminée).

Le livre rédigé grâce à la talentueuse plume de son amie Myriam Mascarello est gai, follement énergique, le style vif, enlevé, la lecture limpide, agréable, étonnamment littéraire pour un récit de cette nature, sur un sujet a priori froid et médical.

A. Préface de Line Renaud (cadeau ! Chuuuuuuuut ! )

Affronter le sida. Accepter la réalité d'une maladie jugée honteuse. La regarder en face, la nommer, et enfin la combattre. Telle est la victoire d'Hacina Zermane. Une victoire sur des tabous, des croyances, des rumeurs, des menaces, et sur tous les discours qui nient l'existence même du sida. Mais c'est surtout, pour Hacina, une victoire sur l'immense sentiment de culpabilité qui, pendant douze ans, a risqué d'étouffer chez elle toute volonté de riposte.

La maladie : un destin, une punition ? Alors, à quoi bon lutter ? Il faudra que cesse ce sentiment de culpabilité qui remonte à l'enfance pour que le désir d'expier laisse place au désir de guérir. Cela sera possible grâce à de précieuses rencontres, parmi lesquelles celle de l'association Ikambéré. Mais aussi grâce au courage formidable d'Hacina qui ne s'avoue jamais vaincue, qui, malgré tout ce qu'elle endure, a toujours de la force et de l'énergie à revendre.

Ce témoignage émouvant, fruit de la rencontre d'Hacina avec la journaliste Myriam Mascarello, est un enseignement précieux. Parce qu'il est le récit d'une lutte cruciale, une lutte contre toutes les croyances mortifères, contre tous les discours qui endorment et retardent le combat pour la vie.

J'espère qu'il trouvera un écho chez tous ceux et celles qui, parce que leur entourage ne veut pas entendre parler du sida, n'ont pas accès à la prévention, ou renoncent aux soins dont ils ont besoin. J'espère que ce témoignage leur permettra de gagner du temps. Pour que le sida recule encore.

Line Renaud

B. Dalila (le vrai prénom de Hacina Zermane ! - qui est un pseudo !) et Myriam à Ni Putes Ni Soumises

1) Le Mercredi de la Mixité de Ni Putes Ni Soumises , mercredi 5 décembre de 19 h à 20 h 30

Jean-François Laloué, formidable attaché de presse de Ni Putes Ni Soumises ( http://www.niputesnisoumises.com/ ), 01 53 46 63 00, et moi-même nous réjouissons de vous accueillir lors d'une soirée "Mercredi de la Mixité" dédiée à Hacina Zermane et à Myriam Mascarello mercredi 5 décembre à Ni Putes Ni Soumises, 70 rue des Rigoles dans le 20ème. Les deux auteurs à l'honneur seront présentes, dédicaceront leurs livres et répondront à toutes vos questions.

http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/hacina_zermane/

2) Le déjeuner des Marraines et Parrains de Ni Putes Ni Soumises du 10 novembre et les projets

Sur invitation officielle de Sihem Habchi, Hacina Zermane a participé le 10 novembre au déjeuner des Marraines et Parrains de Ni Putes Ni Soumises. Elle a noué de solides liens avec Ni Putes Ni Soumises et est en voie de concrétiser, grâce à leurs chaleureux encouragements, sa propre association.

PROJET :

La population maghrébine de France est, aujourd’hui encore, touchée par le VIH/sida de manière importante. L’épidémie de VIH/sida reste pourtant entachée par le tabou et la honte au sein des communautés maghrébines, du fait notamment d’interdits culturels et religieux, en particulier en matière sexuelle, qui pèsent sur leurs membres, notamment les jeunes des quartiers peu favorisés. De ce fait, elle constitue un puissant facteur d’isolement des personnes qui y sont confrontées, personnellement ou à titre familial. Cette situation constitue un obstacle majeur en matière d’accès à l’information, à la prévention ou d’inscription dans une démarche de dépistage et de soins.

C’est pourquoi il semble pertinent d’envisager la création d’un lieu polyvalent d’accueil, d’information, de prévention et d’orientation, à destination de personnes touchées ou non par le VIH/sida et les autres IST.

LIEU :

« La Fauconnière » de la ville de Gonesse (Val d’Oise).

Conçu en référence aux actions menées par Ikambéré (Saint-Denis) et Bondeko (Gonesse), associations partenaires de la personne porteuse du projet, le projet se propose d’offrir la possibilité aux personnes du quartier et, plus largement, de la ville, de se retrouver au sein d’un lieu convivial où leur seront proposées des ressources et activités en lien avec le VIH/sida, les autres IST et la santé sexuelle ou de la reproduction.

ESPRIT :

CONVIVIALITE
INFORMATION
ORIENTATION


C. Colloque Femmes & VIH (30 novembre et 1er décembre)

S'inscrire auprès de catherine.kapusta@club-internet.fr - 01 48 07 80 79 - Théâtre du gymnase - 38 boulevard de Bonne Nouvelle 75010 Paris - Programme en pièce jointe

http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/hacina_zermane/

D. Le Mag du Val d'Oise (novembre 2007)

Sheh ! Bien fait pour toi !

C'est un témoignage émouvant que le livre de Hacina zermane, qui vit à Gonesse, en collaboration avec la journaliste Myriam Mascarello. Celle d'une femme atteinte du sida qui "lutte contre toutes les croyances mortifères, contre tous les discours qui endorment et retardent le combat pour la vie" comme le dit si bien dans sa préface la comédienne Line Renaud. Editions Des femmes - Antoinette Fouque

http://www.valdoise.fr/

http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/hacina_zermane/

E. Les assoc copines

1) Ikambere

Ikambéré est l'un des refuges privilégiés de Hacina Zermane, elle a été la bienvenue immédiatement, a trouvé des soeurs de lumière et de volonté pour la soutenir dans son combat pour l'information et la prévention du sida.

Un clin d'oeil à Aimée, qui veille sur notre Dalila ! http://www.ikambere.com/

2) Femmes positives

Femmes positives est un lieu à part pour les femmes ayant le désir de se réunir pour créer une saine et vitale émulation autour du VIH. Regardez leur myspace, c'est épatant ! Un clin d'oeil à Mlle Georges du Val d'Oise, joignable au 0139872525
http://www.myspace.com/femmespositives

28/11/2007

Contre les violences faites aux femmes

femme_battue.jpgCommuniqué de l’Alliance des Femmes pour la Démocratie


25 Novembre 2007
Journée internationale contre les violences à l’égard des femmes


La lutte contre les violences faites aux femmes
doit être la grande cause nationale 2008.


Pour éveiller les consciences, stopper la régression, protéger les acquis et élargir les droits à la liberté et à l’égalité, cesser d’inférioriser les femmes qui sont aujourd’hui la principale force de proposition, l’Alliance des Femmes pour la Démocratie, présidée par Antoinette Fouque, appelle à ce que la lutte contre les violences faites aux femmes devienne la Grande Cause nationale 2008.
Après des avancées considérables dans les droits et les libertés des femmes, ces quatre dernières décennies, c’est aujourd’hui la réaction, le backlash. Les femmes sont les premières victimes de la violence libérale (précarité de l’emploi, chômage, sadisme libertin industrialisé), ou traditionaliste.
A chaque nouveau rapport, les chiffres tombent, toujours plus élevés. Le « gynocide » qu’Amartya Sen évaluait à 100 millions de femmes manquant sur la planète, en 1991, s’élève aujourd’hui à plus de 200 millions: en Inde, en Chine mais aussi au Mexique, au Guatemala, … aux Etats-Unis, en Europe, en France.
Dans notre démocratie dite avancée, 330 000 femmes vivent avec un conjoint violent, et une femme est tuée tous les deux jours ! En 2005 et 2006, au moins 230 000 personnes, quasi-exclusivement des femmes, ont été victimes de viol ou tentative de viol. (cf. dernier rapport de l’OND).
Les violences contre les femmes, c’est une question de santé publique et de libertés publiques. Mais aucun gouvernement ne semble en avoir pris la mesure. Les lois adoptées, les mesures mises en œuvre, se révèlent insuffisantes et inefficaces.

Il faut une politique globale . C’est une priorité et une urgence.

Les crimes contre les femmes ne doivent plus être déqualifiés, minorés, traités comme des faits divers. Ce sont des faits politiques.
Il faut veiller à l’application des lois, généraliser les mesures adoptées contre les violences contre les femmes, accélérer leur concrétisation, et y mettre les moyens nécessaires.
La prévention doit être systématique et permanente. Il faut mettre en place dès l’école primaire une éducation contre le machisme, la misogynie et sur les droits des filles et des femmes.
Il faut aussi, pour témoigner de l’importance que la République accorde aux Droits des femmes un ministère portant ce nom, avec un vrai budget à la hauteur des enjeux.

L’AFD participera au rassemblement du 24 novembre à partir de 15H , Angle rue de la Paix-Place Vendôme

Tolérance zéro pour les violences contre les femmes !

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26/11/2007

Isabelle Huppert lit Evgueni Zamiatine pour la Bibliothèque des Voix

L'inondation.jpgIsabelle Huppert lit
L'Inondation
de Evgueni Zamiatine

Coffret 2 Cassettes - 25,50 €

" La vitre tintait sous le vent, des nuages gris et bas – des nuages de la ville, des nuages de pierre – passaient dans le ciel – comme s’ils étaient de retour, ces nuages étouffants de l’été que pas un orage n’avait transpercés.Sophia sentit que ces nuages n’étaient pas au dehors mais en elle, que depuis des mois ils s’amoncelaient comme des pierres, et qu’à présent, pour ne pas être étouffée par eux, il fallait qu’elle brise quelque chose en mille morceaux, ou bien qu’elle parte d’ici en courant, ou encore qu’elle se mette à hurler... "

Figure de la littérature russe des années 20, Zamiatine a écrit de nombreux textes dont le plus célèbre, Nous autres, publié en URSS en 1988, a été l'un des événements de la perestroïka littéraire. Exilé à sa demande en 1931, il vécut jusqu'à sa mort à Paris en 1937.

L'Inondation relate le calvaire d'une jeune femme sans enfant que son mari trompe dans sa propre maison avec l'adolescente qu'ils ont recueillie. Soutenu par la rigueur de la construction, le dépouillement du récit et une extrême tension intérieure, le texte est porté par la voix d'Isabelle Huppert jusqu'au dénouement tragique.