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26/08/2009

Dimanche 30 août, le thème "L'écriture au féminin" pour le Salon de Gonzague Saint-Bris (à Chanceaux sur Loches, en Touraine) - Plusieurs auteurs des éditions des femmes dédicaceront leurs livres..

Rendez-vous dimanche 30 août à La Forêt des Livres en Touraine... Signature d'écrivains sous les arbres centenaires - Thème de 2009 "L'écriture au féminin" : donc, la maison d'édition d'Antoinette Fouque inévitablement à l'honneur ! Présence de nos auteurs SIMONE VEIL (Présidente du Salon cette année), EMMANUEL PIERRAT (animateur du débat sur l'Afrique à 15 h), IRENE FRAIN, MACHA MERIL, FADELA M'RABET, CATHERINE WEINZAEPFLEN...

fouquegonzague.jpgC'est en 1973, cinq ans après avoir cofondé le Mouvement de Libération des Femmes en France, qu’Antoinette Fouque a créé les éditions Des femmes. « Le désir qui a motivé la naissance des éditions Des femmes est davantage politique qu'éditorial : à travers la maison d'édition, c'est la libération des femmes qu'il s'agit de faire avancer. (…) Né-e fille ou garçon, on devient femme ou homme, masculine ou féminin : écrire ne sera donc jamais neutre. Le destin anatomique se marque, se démarque ou se remarque... Pour nous, c'était un pari, un risque pris, que des textes écrits par des femmes fassent travailler la langue, y fassent apparaître, pourquoi pas une différence sexuelle. En aucun cas, il ne s'agissait de déclarer a priori qu'il y avait une écriture de femme. »

vivre.jpgveil.jpgSous la Présidence de Simone Veil de l'Académie française (Vivre l'histoire a été enregistré lu par elle-même pour le catalogue des Voix des éditions Des femmes) 

Simone Veil
Vivre l'Histoire
Entretiens avec Antoinette Fouque
1 Cassette - 16,50 €
1CD 18 €

" La profession d'avocat que j'avais choisie venait du goût de défendre des idées que je pensais justes et dont je trouvais qu'elles n'étaient pas suffisamment entendues. Au fond, je crois que toute ma vie, je pars en guerre... Ce qui m'importe, c'est la personne humaine, c'est l'homme, c'est la femme, le respect de l'homme et de la femme, de leur liberté, de leur dignité et de leur bonheur ; je ne conçois pas de possibilité de bonheur sans respect de la personnalité. C'est une sorte de combat pour une certaine forme de vie." Simone Veil

Dans ces entretiens réalisés en novembre 1985 avec Antoinette Fouque, Simone Veil parle de sa vie de femme politique.
Son enfance heureuse et libre, en dépit des difficultés économiques et de la sévère morale paternelle, auprès d'une mère aimée et admirée qui tout au long des années reste une grande figure lumineuse, son adolescence traversée par le Front populaire et tragiquement marquée par le nazisme, sa prise de conscience de sa judéité et du traitement des différences par les totalitarismes l'ont déterminée à s'engager activement dans la politique. Magistrat ou ministre, elle a toujours œuvré contre les abus de pouvoir pour l'instauration d'une loi, bonne en ce qu'elle respecte la dignité de la personne humaine et la liberté individuelle. Libérale, elle dit sa méfiance des idéologies, de l'embrigadement, du jeu politique qui sacrifie trop souvent l'authenticité à l'intrigue pour la prise de pouvoir ; elle dit son goût de la contestation et des joutes d'idées. Elle se montre un témoin attentif des grands bouleversements de notre époque, du mouvement de mai 68 comme des mouvements des femmes.
Une voix de femme se fait entendre qui interpelle le monde politique et témoigne, dans l'attention qu'elle porte aux autres, d'une vie simplement exemplaire..

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DEBAT AVEC EMMANUEL PIERRAT : 228581031.jpg15h00, Au bûcher du Château de Chanceaux, le débat sur les cultures africaines animé par Emmanuel PIERRAT (aussi de la Bibliothèque des Voix des éditions Des femmes), avec Alain MABANCKOU, Prix Renaudot et Alain GORDON-GENTIL, suivi de la projection du film : « Dans la Forêt de l’Ecrit, la Culture Gabonaise » de Maïna LE CHERBONNIER et Serge DEVILLERS.

Résumé de son livre audio Troublé de l'éveil : "Quand je cherche à dater mes premières nuits blanches, je dois remonter à l'école primaire, à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Cela fait moins d'une semaine que Marie-Claude, l'institutrice en charge de ma classe de CD a commencé de nous enseigner la lecture. J'ai dévoré en quelques jours tout le manuel, exhortant ma mère à m'apprendre les lettres de l'alphabet que j'ignorais encore, avançant d'un bon trimestre en une petite quinzaine.
A présent, les livres sont les compagnons obligés de toutes mes nuits. Mais je me suis longtemps demandé, comme de l'oeuf et de la poule, s'ils étaient la conséquence ou la cause de mon trouble."
Emmanuel Pierrat - Extraits - 1 CD - 74 mn -

frain.jpgIrène Frain et Macha Méril dédicaceront également leurs livres audio aux éditions Des femmes...

Au royaume des femmes lu par l'auteure - 1 CD MP3 27 €

Le dernier roman d’Irène Frain s’appuie sur une histoire vraie, celle de Joseph Francis Rock, illustre figure de la science botanique américaine et de la revue National Geographic. Irène Frain a mené l’enquête sur de ce personnage, autodidacte de génie, explorateur passionné, dont la quête principale commença dans les années 1920. Parcourant la Chine et le Tibet, il est intrigué par le récit d’un voyageur et par de vieux textes impériaux faisant état de l’existence d’une montagne plus haute que l’Everest, la montagne Amnyé Machen, au Tibet. Celle-ci abriterait une étrange tribu matriarcale, ultime vestige du peuple des amazones… le « Royaume des Femmes », dirigé par la « Reine des Femmes ».

Cette quête devient pour Rock une véritable obsession… mais s’achève par un échec. Il doit faire demi-tour à 50 m du but, et comprend que le Royaume des Femmes a sans doute été détruit. La Reine des Femmes existe-t-elle encore ? N’est-ce pas plutôt un personnage mythique ? Pourquoi cette quête prend-elle tant d’importance pour Rock ? Le talent de l’enquêtrice et celui de la romancière se conjuguent pour rendre cette histoire passionnante : le mystère, c’est tout autant ce royaume mystérieux que le personnage lui-même. A la quête de Rock s’ajoute alors celle de la romancière, qui nous fait découvrir un personnage fascinant.

Irène Frain est née en Bretagne en 1950. Tout d'abord professeur de lettres au lycée, puis à la Sorbonne, elle se consacre exclusivement à l'écriture depuis son roman Le Nabab (1982). Marquée par son origine bretonne, et par ailleurs passionnée par l’Asie, elle est l’auteure d’une vingtaine de livres.

190642531.jpgUn jour, je suis morte Macha Méril Lu par l’auteure - Extraits - 1 CD - 18 € Office 11/09/2008

« Un jour, je suis morte. J’ai eu du mal à m’en remettre. Je ne m’en remets pas, en vérité. »

Le roman
Macha Méril commence par cette révélation inattendue. Sous le masque de la comédienne, femme épanouie, « apparente, rigolante, fornicante », se cache une blessure profonde. Rendue stérile par un avortement bâclé dans sa jeunesse, sa tentative de maternité se soldera par une fausse couche. Errant entre passé et avenir, l’actrice nous livre son ressenti, sans pathos mais avec émotion et courage. Le récit dévoile cette part d’ombre qui la hante, cette sensation douloureuse et obsédante de perte. Une vie passée entre être et non-être, un être-à-demi… puisque pour Macha Méril le destin d’une femme, son accomplissement et sa seule vérité est d’être mère. Sacralisant l’enfantement, qu’elle ne connaîtra jamais, elle évoque cette épreuve.

La confession d’une femme qui met une incroyable énergie à défendre une cause qui transcende l’individu : « Alors tous les enfants de la Terre seront mes enfants, j’aurais gagné sur ma mort prématurée. » Un écrit intense et pudique, subjectif et sincère.

Macha Méril est née en 1940 à Rabat au Maroc. Très vite repérée par le cinéma, son premier rôle important arrive en 1960 avec La Main chaude de Gérard Oury. Elle tourne ensuite dans Une femme mariée de Godard, qui la fait connaître dans le monde entier. De nombreux cinéastes européens la sollicitent, Buñuel, Pialat, Dario Argento, Claude Lelouch… En 2005, elle reçoit le Prix "Reconnaissance des cinéphiles". Se dédiant aussi à l'écriture, elle a publié avec succès plusieurs roman, dont Biographie d'un sexe ordinaire (Albin Michel, 2003) ou Les Mots des hommes (Albin Michel, 2005).

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 Fadéla M'Rabet et Catherine Weinzaepflen représenteront les auteurs papier des éditions Des femmes...

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Fadéla M'Rabet, née à Skikda (Algérie), a été l'une des premières féministes dans son pays. La Femme algérienne et Les Algériennes (1965 et 1967, Maspero) l’ont fait connaître. Elle a publié depuis L'Algérie des illusions (1972, Robert Laffont), Une enfance singulière (2003, Balland), et Une femme d'ici et d'ailleurs (2005, Éditions de l'Aube).
Docteure en biologie, elle a été maître de conférences - praticienne des hôpitaux à Broussais-Hôtel-Dieu.

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Fadela M'Rabet
Le chat aux yeux d'or

Une illusion algérienne
12 € - 2006

« Elle avait un œil couleur de nuit profonde, mystérieuse, insondable et un autre d’encre violette. Le regard de celle qui toute sa vie essaya d’imaginer le visage de sa mère disparue après sa naissance. Cette mère dont la voix lui parvenait à travers le liquide amniotique. Celle dont les battements de cœur lui étaient restitués par les bruits d’une cascade.
Je n’oublierai jamais le visage de Nana près d’une cascade. Elle était dans une bulle et son visage n’était plus que lumière. Elle entendait le cœur de sa mère, elle entendait sa voix, mais son visage lui restera à jamais inconnu. »
F. M’R.

 

 

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Catherine Weinzaepflen a publié ses premiers livres aux Éditions Des femmes, Isocelles (1977) et La Farnésine, jardins (1978). Romancière et poète, elle est également l’auteure, entre autres, de Portrait et un rêve (Prix France Culture 1983), L’Ampleur du monde, Totem (Flammarion), Ismaëla (Atelier des Brisants), Les Mains dans le jaune absent (Éditions du Scorff). En 2006, elle a reçu le prix Brantôme pour son roman Orpiment (Des femmes-Antoinette Fouque). La première version du texte Am See, intitulé La Parole nomade, a été mise en onde sur France Culture en 1980. Am See a été publié pour la première fois en 1985 (Flammarion).

temps.jpgLe temps du tableau
15 € - 2008

« …je me rappelle Elizabeth Bishop
qui avala, enfant, une pièce de 5 cents
(cadeau inopiné) pour la garder
il faudrait
avaler sans les digérer
les moments de temps
qui frisent l’éternité
et dans le jour blafard du lendemain
se dire que le temps du tableau
est toujours mêlé… »
C.W.


Am See (réédition de 2007) - couv.gifCamille et Dominique entretiennent une correspondance à propos du choix d'un lieu de villégiature pour une possible rencontre. Dans leurs lettres les deux personnages confient leurs états d'âme et racontent les paysages dans lesquels ils vivent. Evitant les accords d'adjectifs ou de participes passés, l'auteure prend soin de ne pas lever l'ambiguïté des prénoms.

Présentation de l'éditeur
Am See « Au-dessus de la porte d'entrée du café d'où je t'écris, l'image d'un immense paquebot dans un cadre en loupe. Tu vois où je veux en venir... Qu'importe alors sa destination. Bien sûr, tu peux mettre en place une palmeraie sur sol de sable blanc, des perroquets voletant d'un arbre à l'autre et le doux ressac d'une mer calme. Mais là n'est pas l'essentiel pour moi. L'odeur de la haute mer, un irrepérable horizon pour une croisière qui n'en finit pas et le sillage du bateau comme seule preuve du déplacement : autant d'éléments pour me convenir. »

Orpiment, la plénitude de vivre par Elaine Audet (15 juin 2006) sur Sisyphe.org : orp.jpgOrpiment est un très beau roman sur le cheminement artistique et humain de la peintre italienne du XVIIe siècle, Artemesia Genstileschi, ressuscitée de l’oubli, il y a une vingtaine d’années, par des féministes dont Germaine Greer dans The Obstacle Race (1979). On connaissait davantage la tragédie de son viol par un peintre, ami de son père, que son exigeante recherche picturale.

 Si l’impression d’être au cœur de la vie d’Artemesia est si saisissante, c’est que Catherine Weinzaepflen travaille la matière du roman comme Artemesia devait travailler les couleurs, la matière, la lumière. D’entrée de jeu, on pénètre au cœur des multiples aspects de la vie de l’artiste, de sa quête d’absolu et de sa volonté de créer une vision personnelle et inédite du monde. Une vision de femme.

L’auteure nous fait voir le parcours d’Artemesia qui veut tout conjuguer et réussir, à la fois sa vie de mère, d’amante, d’amie, de femme libre et son œuvre. Elle devra faire le deuil douloureux d’un amour partagé parce que Gaspare, un architecte sensible avec qui elle croit avoir trouvé le bonheur et l’harmonie, ne peut supporter de ne pas être l’unique objet de sa passion, de ne pas la posséder entièrement. Lorsqu’elle lui dit qu’elle ira vivre à Naples, où elle pourra gagner l’argent qui lui est nécessaire pour elle, ses deux filles et leur fidèle gardienne, Daria, il lui demande de l’épouser afin de ne plus avoir de soucis de ce genre. "Combien de fois t’ai-je expliqué que j’essaie de vivre une autre vie que celle toute tracée des femmes - les vies que les hommes leur tracent ?" tente-t-elle de lui faire comprendre. Peine perdue, car Gaspare ne peut admettre qu’elle ait son mot à dire dans le choix du lieu où ils vont vivre !

À la fin de sa vie, elle écrit à Mira, une écrivaine, avec qui elle partage les plaisirs uniques de l’amitié, ses joies, ses pensées, ses doutes, ses espoirs : "j’ai peint des femmes majoritairement. J’ai décliné les Judiths, les Cléopâtres, les Lucrèces, les Suzannes, les Bethsabées..., peignant des femmes courageuses (c’est une pensée toute récente ça aussi) alors que mes commanditaires n’y cherchaient que "la femme" dans une obsession esthétique".

L’écriture est sensuelle, rigoureuse, intense, et se déploie avec bonheur tant dans les portraits d’ensemble que dans l’intimité et le moindre détail de la composition. La description minutieuse de la conception des œuvres est inoubliable, l’écriture captant la profondeur du regard, le rapport des couleurs, de la lumière et des formes, la texture de la peinture, le mouvement généreux du bras et de la pensée. "Je mettrai au poignet de Judith le bracelet de maman que je n’ai jamais pu me résoudre à porter, les hexagones d’or incrustés de jade forment un motif parfait. Et la robe sera jaune, décolletée. Pour les lignes de force, le rouge. Un tissu rouge sur lui, les taches de sang sur sa robe à elle."

Tout nous semble réel dans cette fiction, le grain de la peau, les personnages, les paysages, la présence de la mer, la poussière du sol. La beauté nous frappe de plein fouet en même temps qu’Artemesia ainsi que le désir omniprésent de donner un sens à sa vie à une époque où les femmes avaient si peu de chances de se réaliser pleinement. L’auteure a su relever ici le dur défi d’écrire comme on peint. Un livre qui donne l’envie irrépressible de revoir toute l’œuvre de Gentileschi.

* orpiment : Sulfure naturel d’arsenic, jaune vif, utilisé en peinture.

Catherine Weinzaepflen, Orpiment, Paris, Des femmes, 2006.

17/01/2008

Soirée "Le Chat aux yeux d'or" avec Fadéla M'Rabet au Centre Culturel Algérien le 27 février 2008

Dès 19 h, le 27 février 2008 :

http://www.cca-paris.com/

Adresse : 171 rue de la Croix Nivert dans le 15ème

Venez nombreux !

16/11/2007

Fadéla M'Rabet, écrivaine algérienne rêveuse et rebelle par Eveline caduc dans ALGERIE LITTERATURE ACTION, publication du MARSA, n°109 - 110

Fadéla M'Rabet, écrivaine algérienne rêveuse et rebelle

Par Eveline Caduc

Eveline Caduc est née en Algérie où elle a vécu jusqu'en 1960. Professeure de littérature contemporaine à l'Université de Nice-Sophia Antipolis, elle a quitté ses fonctions en 2002 pour se consacrer à l'écriture de fiction. Après Saint-John Perse, connaissance et création, un essai de poétique paru chez José Corti en 1977, et diverses études sur Proust, Céline, Camus et des poètes contemporains de langue française à l'enseigne de Stratégies du déséquilibre, elle publie en 2004 un recueil de nouvelles intitulé Un et un égale un aux éditions du GREF, à Toronto. En septembre 2006, La Maison des chacals, son roman historique sur la Guerre d'Algérie, est publié aux éditions du Rocher.

Un livre ("Une Enfance singulière", Editions Balland, 2003 * "Une femme d'ici et d'ailleurs", "La liberté est son pays", Editions de l'aube, 2005 * "Le Chat aux yeux d'or", Une illusion algérienne, Editions Des femmes - Antoinette Fouque, 2006) chaque fois en lieu et place d'un tombeau.

debout contre la mort, celle qui dit "je" redonne vie à la forme sous le drap. Dans les premières pages d'"Une Enfance singulière", elle restitue le rire de Djedda, sa grand-mère, "malicieuse jusqu'au bout, Djedda, tu réussis à être toujours au centre de ma joie".

Et c'est le sourire de Nana, la si légère, qu'elle fait revivre dans "Le Chat aux yeux d'or".

Elle est debout celle qui dit "je" - Fadéla M'Rabet - et elle écrit pour témoigner de ce qu'ont été ces femmes, de ce qu'elles ont donné à l'enfant qu'elle fut, à tous les enfants, frères et soeurs, cousines et cousins de la grande famille abritée dans la maison de Skikda.

Rêveuse et rebelle à la fois, elle écrit pour dire une vie de femme, mais la sienne aussi entretissée de leur histoire, et construite dans leur sillage ou dans la lutte contre leur condition.
Au gré de ses associations d'images, elle y déroule sur trois modes - la poésie, l'analyse ou la diatribe - les fils de ce qui pourrait être une autobiographie d'éternelle insoumise.
La poésie : une promenade rêveuse dans les lieux de son enfance sous la protection de Djadda, "déesse tutélaire de la tribu. Telles ces divinités du Maghreb qu'a supplantées le Dieu unique et masculin de l'Islam". ("Une Enfance singulière")
L'analyse : issue des voyages de par le monde en Afrique, en Asie - souvent aussi en France - d'une femme d'"ici et d'ailleurs".
La diatribe : un témoignage sur la femme algérienne et sur toutes celles qui vivent sous la loi des hommes dans les sociétés musulmanes.

D'un bout à l'autre, le "je" mène la danse des souvenirs, des commentaires sur le présent ou des rêves d'avenir, mais la narratrice a plusieurs voix et, partant, plusieurs modes d'expression qui font les différentes tonalités d'une écriture toujours sobre d'effets où la forme brève semble privilégiée.

C'est d'abord la poésie de l'éloge, celle de l'enfant sensible à la beauté du monde au petit matin, lovée dans la chaleur des bras de femme, de sa grand-mère Djedda, ou de sa mère Yemma, ou de sa tante Nana, une autre figure de mère. C'est au jardin, aux terrasses ou aux cuisines, toute la poésie sensuelle des fragances de la fleur d'oranger, du jasmin, ou du café, de l'anis ou de la coriandre. Dans les clartés tournantes des robes longues, des foulards de couleur, du khôl ou du henné, dans le cliquetis sans fin des bracelets d'or ou des anneaux de pieds, l'éloge se déploie "pour fêter une enfance" (l'expression est empruntée au titre d'un poème de Saint-John Perse) dans la maison haute, toutes portes ouvertes sous le signe de Djedda, la qâabla, "grande prêtresse, déesse de la maternité et de la vie", "très belle et très pulpeuse", toujours "maîtresse de son corps", "irradiée de joie et de santé", "équilibrée et rayonnante d'amour" pour ses enfants et les enfants de ses enfants.
Et c'est ainsi que toute une part de l'oeuvre de Fadéla M'Rabet constitue un chant en l'honneur de la femme, généreuse et épanouie comme Djedda, ou douce et lumineuse comme Nana "au regard d'ailleurs", toujours "tourné vers l'intérieur", et "qui était au monde pour les autres".

Mais Fadéla M'Rabet fait aussi l'éloge d'un homme lorsqu'il témoigne de sagesse et d'ouverture d'esprit : tel de ses oncles mais surtout Baba, son père, ancien élève de la Zitouna de Tunis, ami de Ben Badis et passeur d'un "Coran humaniste et universaliste qui n'est jamais entré en conflit avec l'enseignement (...) à l'école française". Baba que le colonialisme avait acculé au commerce parce que les lettres arabes, ses lettres de noblesse, n'avaient pas cours dans l'Algérie colonisée.

Baba qui dissimulait son mépris de l'interlocuteur sous un humour si brillant qu'on oubliait son insolence. Elle fait aussi l'éloge d'un de ses cousins, Wahib, personnalité lumineuse à qui est dédié "Une femme d'ici et d'ailleurs". Wahib, grand amateur de poésie française et dont elle dit : "Rimbaud ne quittait pas ses poches. René Char, Saint-John Perse non plus". Enfin dans la lumière de Beni Abbès, elle fait l'éloge de celui qui deviendra Tarik pour l'opéra du mariage :

"La lumière, l'espace, l'allégresse provoquée par la chaleur, donnent un sentiment d'éternité et de plénitude. Chaque parcelle de l'oasis est une source de lumière, une lumière qui lie, fusionne les formes et couleurs, les êtres et les choses, de proche en proche, unit le ciel et la terre.
J'étais le grain de sable, la rose des sables, la gazelle, l'étoile. Je n'avais plus aucun désir, sauf l'envie que rien ne bouge, puisque plus rien ne me manquait".

Et c'est à chaque fois l'éloge de l'intelligence lumineuse, de la générosité, de l'ouverture aux autres qui rétablissent l'harmonie rompue dans le monde de l'enfance, le cercle de famille ou la relation à deux en permettant à chacun d'être soi-même.

"Il y a la haine de soi parce qu'on lui a inculqué la haine du sexe. En même temps, on lui a donné une éducation machiste, qui glorifie la force, la virilité. La virilité, pour la plupart des hommes, c'est le sexe. Dans ce contexte de machisme et de haine du sexe, la sexualité n'est pas une activité ludique. Le sexe, c'est la guerre, où le mâle impose sa loi à plus faible que lui. Il se comporte comme un violeur de guerre. Il va vers la fille comme il va à la guerre. Pour nier l'autre, pour l'avilir, pour le détruire, pour le tuer. Et par l'intermédiaire de la femme, il piétine ainsi toute sa famille, toute sa tribu. Dans sa jubilation, les sentiments de sa partenaire ne comptent pas. Elle n'est que le lieu d'assouvissement jubilatoire de ses pulsions de destruction, de haine." ("Une femme d'ici et d'ailleurs", p.56 57

Phrases brèves, expressions frappantes, oppositions rapides, comparaisons afficaces concourent à imposer la conclusion de l'analyse : la nécessité de constituer un système de défense à l'échelle de la société tout entière.

Mais Fadéla M'Rabet est trop passionnée pour continuer longtemps sur le mode de l'analyse psycho-sociologique. Sous la forme d'une vive diatribe contre l'homme de toutes les sociétés musulmanes (au Mali, en Syrie, en Iran, en Algérie, ou ailleurs) qui cherche, si ce n'est à détruire, du moins à asservir la femme par toutes sortes de procédés humiliants (injures, coups, excisions, enfermement ou autres ensevelissements sous voiles) elle prend la défense de la femme et l'appelle à la révolte au nom de sa dignité et de son authenticité.

Anecdotes significatives narrées sous forme paratactique dans des phrases brèves, réparties immédiates et impitoyables pour une conclusion, celle de Djedda, "qui m'a montré que la vie est plus importante que les hommes" ("Une Enfance singulière", p.116)

Tandis que sur un autre versant, Nana, la douce, indulgente à l'homme bon comme à tous les enfants, continue de briller comme une étoile dans la nuit, image de l'Algérie aimée et souffrante. Comme cette Nedjma dont elle a les deux lettres : initiale et finale. A son chevet veille le chat aux yeux d'or : ne serait-ce donc qu'"une illusion algérienne" ?

15/11/2007

Fadéla sur www.elwatan.com (15.11.07) par Benaouda Lebdaï

Benaoudahttp://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=80608&var_recherche=fad%25C3%25A9la

Fadéla M’Rabet (Écrivaine)
« Me taire m’aurait demandé du courage »
Considérée comme la première féministe algérienne, elle continue par l’écriture à arpentersa mémoire et affirmer ses convictions.


Après les années 1960-1970, en Algérie, vous êtes restée longtemps silencieuse.
J’ai été interdite de radio, de presse, d’université. Caricaturée ignoblement à la une des journaux, traitée d’aventurière à la solde de l’étranger. Sans soutien des intellectuels de l’époque, ni des organisations féminines (Ndlr : il n’existait alors que l’UNFA, dépendante du parti FLN) qui militaient pour la libération de l’Angola et du Mozambique, mais pas pour celle de la femme algérienne.
Quand avez-vous quitté l’Algérie ?
En juillet 1971. Tous mes diplômes étant français, j’ai obtenu très rapidement un poste d’assistante à la Faculté de médecine de Paris.
Et l’écriture ?
Pendant mes vacances, je faisais des reportages avec mon mari Tarik Maschino pour Le Monde diplomatique. Invitée dans les congrès internationaux, je continuai à dénoncer la condition de la femme algérienne. Dans ce combat, je me retrouvais seule Algérienne, mais toujours soutenue par des Tunisiennes, des Marocaines, remarquables d’intelligence et de culture. Il arrivait qu’une Algérienne sous influence vienne m’insulter en public.
Seule ?
En effet, pendant au moins vingt ans, j’ai mené mon combat dans une totale solitude du côté algérien, même si j’ai eu l’affection de mes élèves et de mes lecteurs. La relève s’est faite avec des jeunes femmes très courageuses à partir des années 1980.
Depuis, quel regard avait vous porté sur l’Algérie ?
Mon analyse n’a pas changé. Elle est toute entière dans La Femme algérienne , Les Algériennes et L’Algérie des illusions. La situation de la femme comme celle de l’homme tient à l’absence de démocratie. Leur situation ne doit rien à une particularité culturelle. Sa cause réside essentiellement dans la structure patriarcale de la société. Il n’est pas une seule religion qui ait favorisé, dans ce type de société, l’égalité des hommes et des femmes. En détruisant le système patriarcal, la bourgeoisie européenne a libéré, en grande partie les femmes. Accuser l’Islam, c’est prendre l’effet pour la cause. Je déplais à beaucoup de féministes d’ici (interview réalisée à Angers) et d’ailleurs quand je déclare que j’ai beaucoup de tendresse pour le prophète Mohammed.
Qu’entendez-vous par tendresse ?
Oui, j’ai beaucoup de tendresse pour cet homme qui, à l’époque où la femme n’était rien, lui a donné une personnalité juridique. A l’avant-garde de son temps, il lui a octroyé un statut supérieur à celui de la femme juive ou chrétienne. C’était, au VIIe siècle, une avancée considérable. Dérision, ses prétendus héritiers imitent servilement ce qu’il a établi au VIIe siècle. Au lieu de répéter l’histoire, ils devraient se tourner résolument vers des horizons encore inexplorés, comme le prophète en son temps, qui n’est plus notre temps. Ils devraient s’inspirer de son esprit de fondateur, de précurseur, de révolutionnaire. Le prophète a éduqué des tribus de bédouins incultes, non pas en les flattant, mais en leur donnant un art de vivre adapté à leur époque. Il a réussi, à force d’intelligence, de courage, d’amour, à les unir, à les éduquer et à jeter les bases d’une civilisation fabuleuse. Une civilisation qui n’est plus qu’un souvenir dans le monde arabe à cause d’une absence de volonté politique, et parce que les dirigeants de ces pays non seulement n’aiment pas leurs peuples, mais n’ont que mépris pour eux.
Vous êtes réapparue dans le champ éditorial avec Une Femme d’ici et d’ailleurs. Comment avez-vous repris votre plume ?
Le livre a été publié en 2005. J’ai recommencé à écrire sur l’Algérie dès que j’ai cessé mon activité hospitalo-universitaire. J’ai publié Une Enfance singulière en 2003. Ce livre, que j’avais en moi depuis toujours, je l’ai écrit pour que le monde de mon enfance ne meurt pas. La mort reste pour moi inacceptable, celle des êtres comme celle des peuples. Je voulais que ces femmes et ces hommes magnifiques, qui ont peuplé mon enfance, laissent une trace, ne serait-ce que dans une bibliothèque à Alger, Tunis, Rabat, Paris, parce que mes premiers ouvrages, je les ai trouvés dans les bibliothèques universitaires partout dans le monde.
Un besoin et un désir nécessaire ?
Effectivement, ces hommes et ces femmes m’ont faite autant que mes études en me donnant un modèle humaniste universaliste. C’est la raison pour laquelle des lecteurs de toutes origines se retrouvent dans mon enfance, Français, Italiens, Allemands, Russes… Ils retrouvent la figure du père, de la mère, de la grand-mère. Cette reconnaissance est ma plus grande gratification.
Vous êtes une scientifique. D’où vous vient ce désir d’écrire, et bien car dans vos derniers ouvrages, j’ai décelé de belles évocations poétiques ?
J’ai toujours hésité entre sciences humaines et sciences fondamentales. J’ai eu deux bacs, scientifique et philo. J’ai opté finalement pour une carrière scientifique parce que je voulais des certitudes que ne m’apportaient pas les Lettres. Je pensais enfin que les sciences biologiques seraient plus utiles à mon pays que la poésie. Je ne regrette pas mon choix. La biologie me sert plus dans la vie quotidienne que la littérature.
Revenons à votre premier ouvrage, La Femme algérienne. Etait-ce une nécessité de vouloir parler au nom des autres ?
J’ai écrit La Femme algérienne et Les Algériennes d’abord pour dénoncer ce crime contre l’innocence : le mariage forcé de petites filles qu’on retirait de l’école pour les marier, souvent à des hommes beaucoup plus âgés. Beaucoup d’entre elles se sont suicidées pour échapper à ce véritable viol. Comment pouvait-on parler de valeurs arabo-islamiques, alors que les trottoirs d’Alger étaient pleins de femmes répudiées, jetées avec leurs enfants hors du domicile conjugal ? On les retrouvait avec de toutes jeunes filles séduites et abandonnées, dans des bordels autogérés. Ne pas dénoncer cette barbarie, c’était être complice de malfaiteurs, c’était ne pas porter assistance à personne en danger. Jusqu’à présent, je ne vois pas d’héroïsme à ce que j’ai fait. C’était me taire qui m’aurait demandé du courage.
Il y a autre chose dans cet ouvrage, une critique globale de la société algérienne, toujours d’actualité, du reste ?
Oui, je n’ai pas seulement dénoncé la barbarie contre des enfants, et les femmes, j’ai dénoncé aussi l’absence de démocratie. Si la femme restait un sous-être humain, l’homme n’était pas un citoyen sous ce régime qui se prétendait démocratique et populaire.
Avez-vous été réduite au silence durant ces années ?
Personne ne m’a jamais menacée. Mais, pendant dix ans, l’ambassade d’Algérie à Paris a refusé de me renouveler mes papiers. Je les ai obtenus seulement à l’époque de Chadli et je ne me suis jamais autocensurée. Je parle quand j’en éprouve le besoin et quand on veut bien me donner la parole.
Vous avez aussi écrit sur les maliennes.
Dans Une Femme d’ici et d’ailleurs, j’ai décrit tout simplement la magie de la rue africaine bigarrée, sensuelle, joyeuse, contrastant avec l’austérité, la tristesse de la foule algérienne. J’ai dit mon éblouissement devant la beauté des Africains, leur générosité et leur absence d’agressivité.
Pourquoi le Mali ?
J’étais au mali en pèlerinage personnel. Mon cousin Wahib Abdelwahab Abada y avait eu un accident d’avion. Il était conseiller du ministre des Affaires étrangères, M. Benyahia, et il était avec lui quand leur avion est tombé dans la savane malienne*. Dans mon livre, je fais de Wahib un beau portrait d’Algérien qui aimait son pays et qui est resté fidèle aux idéaux de l’Algérie de notre enfance.
Plus de quarante ans après La femme algérienne, êtes-vous optimiste ?
Quand je suis en Algérie, je ressens une double oppression : celle des morts et celle des vivants. Les morts imposent leur loi aux vivants et chaque homme, chaque femme veut imposer sa loi à l’autre. Les Algériens sont soumis à cette double violence en permanence. On fera un grand progrès le jour où les féministes auront comme objectif, non pas le pouvoir pour être à leur tour des mollahs en jupon, mais la démocratie. Avec des hommes et des femmes réconciliés qui auront un désir commun : le bonheur, ici et maintenant. Dans le respect de soi et des autres. Dans la dignité. Dignité incarnée par les femmes de l’Algérie de mon enfance, ces magnifiques ambassadrices de leur pays et de l’Afrique, berceau de l’humanité.

* Ndlr : L’accident a eu lieu en 1981, M.S. Benyahia et A. Abada sortiront miraculeusement indemnes. Cependant, en mai 1982, Benyahia et 15 cadres du MAE, en mission de paix durant le conflit Irak-Iran, périrent suite à un« mystérieux « tir de missile contre leur avion à la frontière Turquie-Irak (cf. El Watan, 3 mai 2007).

Repères

Issue d’une famille de Skikda, Fadela M’rabet effectua une scolarité brillante qui lui permit de se rendre à Strasbourg dans les années cinquante pour étudier la biologie. Elle fut l’une des premières algériennes à étudier à l’étranger. En France, elle entre en contact avec les milieux nationalistes et milite pour l’indépendance. Elle observe en 1956 la grève des étudiants et se voit exclue pour cela d’un collège où elle travaillait. A l’indépendance, elle entre au pays et enseigne au Lycée de filles Frantz Fanon (Bab-El-Oued). Elle rencontre et épouse alors un autre professeur de lycée d’Alger, Tariq Maurice Maschino, français d’origine russe, militant pour l’indépendance de l’Algérie, converti à l’Islam et naturalisé algérien en 1963. Son premier livre, La femme algérienne (Maspero, 1965), vaut à M’rabet la reconnaissance de ses nombreux lecteurs et provoque un des premiers débats de société de l’Algérie indépendante. Elle a publié Les Algériennes (Maspero, 1967), L’Algérie des illusions (Laffont, 1972, cosigné avec Maschino), Une Enfance singulière (Balland, 2003), réédité à Alger par l’Anep, Une Femme d’ici et d’ailleurs (Ed. de l’Aube, 2005) et Le Chat aux yeux d’or, une illusion algérienne (Ed. des Femmes-Antoinette Fouque, 2006).

Benaouda Lebdaï

14/11/2007

Fadéla M'Rabet à "Femmes d'ici et d'ailleurs" (1er décembre 2007) - Et c'est aussi le titre d'un de ses livres !!!

Femmes d'ici et d'ailleurs

Combats de femmes, femmes au combat

Communauté de commune Gartempe - Saint-Pardoux

Salle Jean Sénamaud, Châteauponsac

EXPOSITIONS - CONFERENCES - DEDICACES - TABLES RONDES - DINER CONTE

Du mercredi 28 novembre au jeudi 6 décembre

Salle cullturelle Jean Sénamaud – Châteauponsac
Exposiitiions
· Visages de la Résistance, exposition des Archives municipales de
la ville de Limoges, portraits d’hommes et de femmes pendant la
seconde guerre mondiale,
· Portraits de femmes du Limousin, exposition de l’association Ni Putes
Ni Soumises, photographies de femmes au travail ou militantes,
· Itinéraires de femmes turques, exposition de l’association Beaubreuil
Vacances Loisirs et du Conseil Général de la Haute-Vienne,
· Portraits de femmes dans l’art, Atelier CER’AMIE,
· La femme dans la guerre, FNACA-GAJE.
Conférences publliiques
· jeudi 29 novembre, 20h30, Jean-Pierre Gaildraud, historien et
écrivain, et Yasmina Bousbata, présidente d’une association de
femmes algériennes :
« La femme algérienne durant la guerre d’Algérie ; courtisée
ou torturée, objet de toutes les convoitises, victime de
toutes les trahisons, elle est un enjeu considérable. »
· jeudi 6 décembre, 20h00, Thérèse Menot, résistante et déportée :
Causerie sur la Résistance
Interventiions scollaiires
· jeudi 29 novembre, collège de Châteauponsac, Jean-Pierre
Gaildraud, historien et écrivain, s’adressera aux 4èmes :
« Les étapes de l’évolution de la femme algérienne (1830-1954)
(1954-1962) (1962 à nos jours) ; sa place, son rôle dans la société. »
· jeudi 6 décembre, collège de Châteauponsac, 15h-17h, Thérèse
Menot s’adressera aux 3èmes sur le thème de la Résistance et des
camps.

Samedii 1er décembre

Salle cullturelle Jean Sénamaud – Châteauponsac
Journée de rencontres avec des femmes engagées dans un combat.
10h00, ouverture des rencontres-dédicaces en présence de :
– Marie-France Houdart, qui présentera l’ouvrage L’ombre de l’amour
de Marcelle Tynaire, féministe du début du XXème siècle,
– Chahla Chafiq, de l’association SOS racisme, sociologue et auteur de
La femme et le retour de l’Islam, Le nouvel homme islamiste,
« Chemins et brouillards », Femmes sous le voile,
– Diane Afoumado, auteur de Exil impossible, l’errance des Juifs
du paquebot Saint-Louis,
– Laurence Pourieux, agricultrice, auteur de Semailles et pagaille et SEP’pas
ma faute, c’est la sienne…, sur le thème de la Sclérose en Plaques,
– Nadine Coeffe, auteur de Ecoute l’appel de la vie, sur le thème de la dépression,
– Isabelle de Giverny, auteur de Ma vertu préférée, cent
personnalités se dévoilent,
– Yasmina Bousbata, Présidente d’une association de femmes algériennes,
– Dagmar Galin, ethnologue, écrivain et reporter, auteur de Ana et
Blanca, histoire d' une adoption,
– Thérèse Menot, résistante et déportée pendant la seconde
guerre mondiale,
– Jean-Pierre Gaildraud, historien et écrivain, auteur de Destins de femmes,
– Valérie Boucher-Pateau, chef d'entreprise,
– Marie-Françoise Pérol-Dumont, Députée de la Haute-Vienne,
Présidente du Conseil Général de la Haute-Vienne,
– Editions Des Femmes.
Les librairies Pages et plumes de Limoges et Au Croc’Livres d’Aixe-sur-
Vienne proposeront tout au long de la journée un choix d’ouvrages à la vente.
11h30 : vernissage de la manifestation en présence de Mme Marie-
Françoise Pérol-Dumont, Députée de la Haute-Vienne, Présidente du
Conseil Général de la Haute-Vienne.

14h00 : Tables rondes animées par Marie-Hélène Restoin-Evert,
journaliste
14h00-15h00 : les femmes dans la société et le féminisme avec Marie-
France Houdart, Isabelle de Giverny et Marie-Françoise Pérol-Dumont ;
15h00-16h00 : les femmes face à la guerre et la religion avec Diane Afoumado,
Chahla Chafiq, Dagmar Galin et Yasmina Bousbata ;
16h15-17h00 : les femmes face à la maladie avec Laurence Pourieux et
Nadine Coeffe.
La participation de Mme Thérèse Menot et de M. Jean-Pierre Gaildraud
sera sollicitée tout au long des tables rondes.
20h00 : dîner conté avec Jean-Claude Bray à la salle des fêtes de
Roussac, sur inscription (contacter la bibliothèque intercommunale au
05.55.76.68.73 ou au 05.55.60.23.68)
Couleur localCouleur locale – Contes de la Marche et du Berry
Quand Jean-Claude Bray arrive en scène, sa pudeur et sa discrétion le
suivent, pas de gestuelle exacerbée, pas de mimiques mais tout de suite il parle
et fait jaillir des images réelles et vivantes. Les spectateurs sont entraînés
dans un monde rural et attachant, parfois presque disparu, mais encore bien
présent dans les mémoires. Un monde où se côtoient les enfants et les vieux,
les belles et les farfadets, où les amoureux aiment tant qu'ils acceptent tous les
défis de leurs belles, et où les petits sont assez malins pour vaincre les puissants
et leur couper les oreilles...

13/10/2007

Le Salon du Livre africain va grandissant - Courrier de l'Ouest, 13 et 14 octobre 07)

LITTERATURE

LE SALON DU LIVRE AFRICAIN VA GRANDISSANT

Faédéla M'Rabet, Benaouda Lebdaï, Tierno Monenembo et Jacques Chevrier, spécialiste de la littérature africaine ont enrichi le Salon de leurs connaissances et de leurs passions pour l'Afrique et sa littérature. (photo)

Dimanche s'est achevé le Salon du Livre africain d'Angers. Retour sur un événement qui gagne au fil des ans ses galons de rendez-vous littéraire de haute tenue.

"C'est un excellent salon !" Tierno Monenembo ne tarit pas d'éloge sur le salon angevin. Cet écrivain guinéen, considéré par certains comme le plus grand écrivain africain francophone encore en activité, participait pour la seconde fois à l'événement qui s'esttenu tout le week-end au salon Curnonsky. Invité d'honneur cette année il salue la qualité des échanges : "Il y a de plus en plus de public, les gens semblent de plus en plus intéressés et les débats sont de plus en plus structurés".

L'Afrique au pluriel

Pour leur quatrième édition, ces rencontres littéraires avaient réuni une dizaine d'auteurs appelés à discuter, partager et débattre sur un thème "Être un écrivain africain en France". Algériens, Maliens, Camerounais ou Guinéens, l'Afrique francophone affichait sa diversité. "C'est la première fois que je me retrouve à discuter avec autant d'Africains" sourit Fadéla M'Rabet.

Cette féministe et romancière algérienne était la seconde invitée d'honneur du salon. Très satisfait de l'affluence tout au long du week-end, Benaouda Lebdaï, l'un des organisateurs, souligne l'importance de ce genre d'événement. "Il donne l'opportunité aux auteurs d'aller au fond de leurs oeuvres, de parler de leurs vies et de la langue française avec une remarquable honnêteté".

Sujet tendu

Le débat sur l'histoire de l'immigration fut houleux et Victor Bouadijo, co-organisateur tient à rappeler que ces écrivains africains donnent à voir "un métissage qui fait du bien dans un contexte compliqué". Rappelant le caractère fugace de la politique, Victor Bouadijo ne s'attarde pas sur le contexte politique actuel. Certes, l'immigration africaine reste un sujet tendu selon lui, mais l'essentiel du salon réside dans "la puissance de l'imagination de ces écrivains qui savent coder les problèmes de notre temps".

01/04/2006

"Le chat aux yeux d'or", de Fadéla M'Rabet

Le chat aux yeux d’or
Une illusion algérienne

(titre provisoire)

Fadela M’Rabet


Office 06/04/2006

Le texte s'ouvre sur la mort d'un être cher, sa tante, qui amène l'auteure dans une Algérie qu'elle a quittée depuis longtemps. Quelques images d'enfance percent à travers la profonde douleur de la séparation, en même temps que se dessine un pays meurtri, perdu d'avoir raté une partie de son histoire, celle des femmes. C'est à travers elles et les liens qui les unissent pourtant que s'exprime à la fois une émouvante tendresse et la plus parfaite beauté.
Dans ce récit, d'une grande poésie, le regard nostalgique révélant une sensibilité toujours à vif se double d'une analyse politique sans concession sur un pays en crise.

Fadéla M'Rabet est née à Skikda (Algérie) en 1936 ; elle a été l'une des premières féministes en Algérie.
Après la publication de La Femme algérienne (1965, Maspéro) et surtout des Algériennes (1967, Maspéro), elle est l'objet d'un lynchage médiatique qui l'oblige à quitter son pays. Installée en France, elle écrit ensuite L'Algérie des illusions (1972, Robert Laffont), Une enfance singulière (2003, Balland), récit autobiographique construit notamment sur la figure de Djedda, sa grand-mère, puis Une femme d'ici et d'ailleurs, la liberté est son pays (éditions de l'Aube).
Docteure en biologie, elle a été maître de conférence et praticienne des hôpitaux Broussais-Hôtel Dieu.