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20/11/2009

La Ville aux Livres de Creil - Avec Génération MLF, Chantal Chawaf, Benoite Groult et Colette Deblé - Samedi 20 et dimanche 21 novembre 2009

Vendredi 20 et samedi 21 novembre, c'est à l'Espace Culturel La Faïencerie, Allée Nelson 60 100 Creil que vous pourrez rencontrer le collectif Génération MLF, Chantal Chawaf, Benoite Groult, Colette Deblé, toutes auteures des éditions Des femmes-Antoinette Fouque dans un Salon, La Ville aux Livres, ayant décidé de mettre cette année les Femme(s) à l'honneur... Pas trop tôt ! 

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Le programme :

Vendredi 20 novembre, de 18 h à 20 h 30, rendez-vous au Salon du Livre de Creil (Espace cuturel a Faïencerie - Allée Nelson - 60 100 Creil)

SOIRÉE DÉBAT  « Génération MLF 1968-2008 » Avec Antoinette FOUQUE 

à 18h : film de présentation Génération MLF 1968-2008, puis de 19h à 20h30 : débat - (entrée gratuite) sur le livre Génération MLF 1968-2008  (Débat animé par le collectif du livre « Génération MLF 1968-2008 »)

Autour du livre publié par les éditions Des femmes, qui rassemble de nombreux témoignages et documents, fait revivre chacune des quarante années de 1968 à 2008, en rapprochant une chronologie des principaux événements concernant les progrès et obstacles dans les conquêtes des droits des femmes, de l’activité du mouvement de libération des femmes.

Samedi 21 novembre, au Salon du Livre de Creil (Espace Cuturel La Faïencerie - Allée Nelson - 60 100 Creil) tables rondes & débats :

1) de 14 h à 15 h 30 "L'engagement au féminin"

Femmes auteurs, historiennes, juristes, journalistes, artistes..., toujours présentes, en actes et en mots, engagées dans une lutte perpétuelle, celle d’une égalité hommes-femmes, voie unique d’une participation commune à l’humanité.

Avec les invitées du Salon : Laure ADLER, Chantal CHAWAF, Mercedes DEAMBROSIS, Benoite GROULT, Leïla SEBBAR.

 

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2) de 15 h 30 à 17 h "Séverine. Vie et combats d’une frondeuse"

 Séverine, journaliste et écrivaine, est née à Paris en 1855, sous le nom de Caroline Rémy. En 1880, elle rencontre Jules Vallès, député de la Commune, célèbre écrivain, et veut alors devenir journaliste. Elle fonde avec lui, en 1881, le journal le Cri du peuple...

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 A propos du thème : Femme(s)

« Femme(s) »... Pôle d’une humanité dont l’homme est l’autre pôle. Lutte incessante pour l’acceptation de cette simple affirmation, sans laquelle pourtant rien n’est possible, en dehors de laquelle toutes les déchirures, tous les conflits, toutes les injustices ont été et sont encore perpétrés. Pour Elisabeth BADINTER, il faut revenir aux fondamentaux « liberté » et « égalité » si l’on veut vivre en harmonie et non plus les uns contre les autres : « Notre finalité est une meilleure entente entre hommes et femmes. Pour continuer à avancer, il faut admettre que nous avons beaucoup en commun et que l’on peut tout partager ». « Femme(s) »... Dont le combat, loin d’être une guerre, s’attache à faire triompher la force morale. Pour Michelle PERROT : « La construction d’une citoyenne, véritablement démocratique, donc universelle, suppose la participation des femmes. Elle est un enjeu des temps qui viennent. » « Femme(s) »... Génératrices, liens entre les générations et la tradition, fil d’Ariane de la transmission. Mais aussi, femmes poètes, auteurs, artistes, avec l’écoute en partage, le regard sur l’autre comme « un nouvel espoir », mot de Benoîte GROULT. Pour Antoinette FOUQUE, « Procréatrices, mémoire du futur, de mères en filles et de générations en générations, les femmes sont créatrices à leur tour, en nombre et dans tous les domaines. » Leur entrée massive dans l’histoire, par le fait du mouvement des femmes, est « le plus bouleversant des bouleversements. » Et Laure ADLER de dire : « Les livres ne sont pas des objets comme les autres pour les femmes ; depuis l’aube du christianisme jusqu’à aujourd’hui, entre nous et eux, circule un courant chaud, une affinité secrète, une relation étrange et singulière tissée d’interdits, d’appropriations, de réincorporations. »

Laissons-nous alors guider par ces livres et par les débats et tables rondes qui suivront, avec la volonté de les offrir en partage, de les porter en conscience vers un engagement citoyen et solidaire, de les accompagner avec espoir dans la voie d’une nouvelle condition humaine.

Sylviane LEONETTI

Chef de projet de La Ville Aux Livres

Avec Evelyne LE GARREC, auteur, Colette DEBLÉ, artiste peintre, et l’Association « Paroles de Femmes en Picardie » - « L’écrivain comme écrivain public : la voix des femmes par la voix d’une femme écrivain »

09/11/2009

Causette, le nouveau magazine "plus féminin du cerveau que du capiton" a déjà interviewé Antoinette Fouque sur son nouveau livre ! (novembre 2009) - Bravo ! Longue et heureuse vie à Causette !

aflivre.jpgCAUSETTE - NOVEMBRE-DECEMBRE 2009
DOSSIER SPECIAL FEMINISME
Je ne suis pas féministe mais...
... ma mère l'a été pour deux
 
UNE FEMME EST UNE FEMME
 
A 73 ans, Antoinette Fouque accuse une vie intense de combats et de prises de position risquées. Editrice et psychanalyste, celle qui fut la cofondatrice du Mouvement de libération des femmes (MLF) continue la lutte. L'esprit vif, elle est là où on ne l'attendait pas. Conservatrice et moderne à la fois, elle se positionne pour la gestation pour autrui et contre la prostitution.
 
Quel regard portez-vous sur le féminisme aujourd'hui ? Pourquoi a t-il mauvaise presse ?
 
Chez qui a t-il mauvaise presse ? Telle femme dit qu'elle n'est pas féministe mais ses actes disent le contraire. Telle autre affirme l'être, et on en est surpris. Il y a un féminisme de masse qui va avec la démocratisation des moeurs. Il s'ignore ou se revendique sur le même point d'affirmation de liberté. Aujourd'hui et pour longtemps encore, être féministe peut faire plaisir, apporter de la liberté, de l'air, de la libido. S'il est le premier stade de la prise de conscience de la domination masculine, alors il est nécessaire. Mais il ne suffit pas, et par certains côtés, il renforce même cette domination.
 
Vous êtes cofondatrice du MLF. La scission au sein du mouvement a t-elle fondamentalement changé les choses ? A quand la réconciliation ?
 
Au départ, en 1968, avec Monique Wittig, nous étions de vraies partenaires pour faire démarrer le MLF, mais nous avions des perspectives différentes. pour elle, femme signifiait aliénation. Il fallait donc se débarrasser de l'identité femme. Lacan disait : "la femme, ça n'existe pas", et mon obsession était : "comment exister ?" L'expérience de la gestation, ce qui fait qu'on est une femme et pas un homme, de mère en fille, m'est apparue la chose principale. Lorsqu'en 1970, le mouvement est devenu plus massif, certaines ont voulu le rebaptiser "mouvement féministe révolutionnaire", faisant voler en éclats les mots "femme" et "libération". Voilà la scission. Je n'en suis pas l'agent. Elle est venue de cette volonté d'unifier le mouvement sous le label féministe. En 1979, certaines qui se revendiquaient du féminisme et qui ne voulaient plus du MLF sont allées dans les partis. J'ai fait une association pour que le MLF ne disparaisse pas.
 
Vous avez déclaré que les lesbiennes et les gays sont des enfants du MLF...
 
J'ai organisé, dès 1970, la première réunion sur le thème de l'homosexualité, chez moi, rue des Saints-Pères. Nous y étions très nombreuses, et nous avons même vu arriver de Pigalle toutes sortes de jeunes femmes travesties, trans., hétérosexuelles comprises. Le MLF n'était pas pour moi un mouvement lesbien, mais un mouvement homosexué, un espace de solidarité, de culture, pour sortir de l'esclavage. Et il a ouvert le voie à la reconnaissance de l'homosexualité pour les deux sexes. lorsque j'ai rencontré Guy Hocquenghem, il n'osait pas affirmer sa sexualité dans son groupe gauchiste et se sentait discriminé comme homosexuel. Je lui ai expliqué qu'il devait en faire une question politique, un moteur de lutte. Trois mois après, il fondait le FHAR (front homosexuel d'action révolutionnaire).
 
Votre lutte pour la liberté des femmes fait écho à une question éthique cruciale : la gestation pour autrui. On ne vous attendait pas si ouverte sur la question...
 
Là aussi, votre surprise mérite une genèse, une généalogie, pour dire la naissance d'un mouvement de pensée. La gestation était mon motif pour faire le MLF en 1968. Dès l'apparition de la gestation pour autrui, vers 1982, j'ai dit publiquement que la question du statut des "mères porteuses" serait la grande question du XXXIème siècle et que les reconnaître était "un acte de décolonisation de l'utérus" (interview d'Antoinette Fouque, Elle n° 2039, 4 février 1985.) Comme l'avortement pour lequel le MLF s'est fortement mobilisé a été le moment négatif de la gestation, la gestation pour autrui en est le moment affirmatif. Elle fait surgir, après presque quarante ans, ce qui est en cause dans la différence des sexes : cette compétence de gestation propre aux femmes. Comme Marx a levé la censure sur le travail et l'exploitation du prolétariat, le peuple producteur, il y a, avec la gestation pour autrui, levée de forclusion sur qui produit la richesse humaine : les femmes, qui produisent, gestation après gestation, l'humanité. Beaucoup de femmes de gauche se sont élevées contre, d'un point de vue strictement économique. Mais il y aura toujours le monde de l'économie capitaliste et celui de l'économie du don. Le monde de la prostitution de l'utérus, et celui de la gestation qui est l'éthique même. Il y aura toujours une course entre l'asservissement et la libération des femmes. Il faut une reconnaissance de la fonction génésique des femmes pour lutter contre la prostitution sexuelle et utérine.
 
N'est-il pas paradoxal d'être pour les mères porteuses et contre la prostitution ?
 
Je suis née à Marseille, dans le quartier des prostituées. La marraine de mon père, enlevée à 15 ans, fut déportée de Corse vers un bordel en Argentine par son propre frère. Elle a été enfermée les vingt premières années de sa vie. C'est une histoire d'esclavage. Lorsque j'étais députée au Parlement européen, il fallait distinguer la traite des êtres humains et la prostitution "librement consentie". Certaines prostituées se disaient libres sous la pression de leur proxénète. Je ne crois pas à la prostitution libre.
 
On connaît les divergences entre le féminisme et le Queer, autour du genre. Vous avez écrit Il y a deux sexes. Votre position est-elle encore tenable ?
 
c'est une position de combat ! Au-delà du gender, qui me paraît être le déploiement d'une humanité adolescente, narcissique, dans le paraître, la posture. Contrairement à Freud, je pense qu'il y a, au-delà de l'adolescence, une génitalité, une activité des femmes avec une compétence propre. Si le sexe de l'homme est symbolisé, la symbolisation du sexe des femmes reste à faire. On peut tout greffer, sauf un utérus. C'est pour cela que des femmes qui veulent devenir des hommes prennent tous les caractères secondaires de la masculinité mais gardent leur utérus pour ne pas perdre la compétence matricielle. Les signes secondaires qui passent avant les signes premiers, ceux du sexe, c'est le frivole qui prend le pas sur la matière. C'est un processus de dématérialisation, la mise en fuite de la matière charnelle, du réel et des deux sexes. Le jeu de genre à l'infini va du travestissement au transgender, mais il ne passe pas la barrière de la génitalité. C'est un jeu. Une forme de nihilisme. Mais le réel de la différence des sexes résiste.
 
Êtes-vous Queer ?
 
Si le Queer est un jeu et s'il s'agit de lever la censure, nous le faisions depuis longtemps avec Wittig ! Dans les années 70, on s'habillait en homme. Il faudrait être stupide pour ne pas se reconnaître bisexuée. Nous étions libres !
 
Quels sont vos rêves pour les femmes ?
 
Si chacune s'arrime à se demander : "Je suis une femme, est-ce que j'ai le droit d'exister en tant que femme ?" et que la réponse est oui... alors, c'est gagné !
 
Propos recueillis par Agnès Vannouvong
 
A lire : Antoinette fouque, Entretiens avec Christophe Bourseiller, Bourin éditeur, coll., à paraître le 13 novembre 2009.

02/11/2009

Le site de Elle publie à nouveau l'article de Catherine Robin (02/11/09)

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MLF : 40 ANS ET TANT A FAIRE sur www.elle.fr (02/11/09)

Elles étaient une quinzaine, âgées de 17 à 33 ans, bien décidées à ne plus s’en laisser conter. C’était en octobre 1968. Réunies dans un petit studio de la rue de Vaugirard, à Paris, elles posaient les bases d’un mouvement qui allait faire avancer les droits des femmes à pas de géant. Elles s’appelaient Antoinette Fouque, Monique Wittig... et venaient de fonder le Mouvement de libération des femmes. Quarante ans après, le MLF est toujours là en dépit des attaques et il a accompagné toutes les conquêtes des femmes : de l’IVG à la parité en passant par l’égalité au travail. « Nous avons plus fait en 40 ans qu’en 4 000 ans », déclarait récemment Antoinette Fouque. Aujourd’hui, la relève est-elle assurée ? « Oui, répond Jacqueline Sag, militante de la première heure. Mais c’est plus difficile. Les jeunes femmes qui ont bénéficié de nos acquis sont beaucoup moins politisées. Elles n’utilisent pas forcément les mêmes armes. En tout cas, il y a encore fort à faire. »

Catherine Robin

A lire : « Génération MLF » (Editions des Femmes). Sortie le 16 octobre.

01/10/2009

Christine Clerc soutient l'idée de "Grenelle des Femmes" d'Antoinette Fouque (Valeurs Actuelles du 12 novembre 2009)

cc.jpgVALEURS ACTUELLES - 12 NOVEMBRE 2009 - LE CARNET DE CHRISTINE CLERC

LE CHANGEMENT PAR LES FEMMES

(...) Il y a trente-neuf ans, un groupe de féministes osait, le premier, déposer à l'Arc de triomphe une gerbe "à la Femme inconnue". Au lendemain de cet anniversaire - et de celui de la création du MLF - Antoinette Fouque, qui préside l'Alliance des femmes, relance son projet de "Grenelle des femmes". Au contraire des féministes qui, à l'instar de Simone de Beauvoir, se sont battues exclusivement en faveur de la légalisation de l'avortement, cette philosophe considère que la maternité est une richesse pour tout un pays et que les femmes ne devraient pas avoir à sacrifier leur ambition professionnelle à leur maternité ou l'inverse. Elle rêve d'une vaste consultation qui reprendrait tous les points - salaires, représentativité, retraite, etc. Bizarre que Nicolas Sarkozy ne se soit pas encore emparé de ce projet. (...)

19/09/2009

Philippe Gildas diffuse un reportage avec interview d'Antoinette Fouque sur la chaîne Vivolta (19 septembre 2009)

18389-philippe-gildas-637x0-1.jpg19/09/2009 13 h 06 Un reportage de Philippe Gildas sur le MLF de 4 minutes 42 sur Vivolta à visionner ICI.
 
Le Mouvement de Libération des Femmes (MLF) a fêté ses 40 ans le 1er octobre dernier mais l’égalité entre hommes et femmes n’est pas encore acquise ! Les comportements parfois insidieux des "machos" version 2008 en témoignent…
Clémentine Autain qui vient de sortir un livre intitulé Les machos expliqués à mon frère revient sur ce phénomène grandissant.

Ce qu'est l'émission Gildas and co : Air du temps, consommation, vie quotidienne, culture, loisirs… Découvrez Gildas & Co, une émission d’humeurs et d’humour ! Retrouvez la bande de Gildas & Co pour décrypter chaque jour l’actualité pratique en compagnie d’un invité (artiste, chercheur, explorateur, écrivain, sportif…) qui partagera tout au long de l’émission ses impressions, ses expériences, ses envies et sa propre actualité. Philippe Gildas reste entouré de Laure Michel (culture), d’Olivier Malnuit (essais-livres), de Gilles Verlant (musique et BD), de Bruno Cras (cinéma), de Vincent Ferniot (produits et tendances culinaires), de Jérôme Bonaldi (objets insolites) et de Anette Burgdorf (forme et bio).

De nouveaux chroniqueurs ont rejoint cette année l’équipe, parmi lesquels Gaëlle Renard (La vie à deux), Laetita Barlerin (animaux) Laurence Haurat (psychologue nutritionniste) et Dominique Dislaire (buzz).

Emission emblématique de Vivolta, Gildas & Co a déjà reçu lors de sa première saison plus de deux cent personnalités : Muriel Robin, José Garcia, Dany Boon, Alice Taglioni, Clovis Cornillac, Michèle Laroque, Guy Bedos, Bruno Solo, Mireille Darc, Pierre Arditi, François Berléand, Victoria Abril, Daniel Prévost, Philippe Candeloro, Dominique Farrugia…

05/03/2009

Le 8 mars : La Journée des femmes - Oeuvre d'Antoinette Fouque ! -

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L'hebdo et le 8 mars :

Le 8 mars 1980, sept mille femmes manifestent en rouge à Paris sur le thème "Vive l'indépendance érotique et politique des femmes !"

En mars 1981, c'est la préparation des "Assemblées des femmes contre la misogynie", le début d'une campagne vaste et prolongée, au cours de laquelle des milliers de femmes remplissent des "cahiers de remontrances" sur leur lieu de travail, auprès de leurs amies.

A partir de novembre 1981, l'hebdo répercute et amplifie la "campagne d'initiative populaire" lancée par le MLF pour que le 8 mars, Journée internationale des femmes, devienne en France fête nationale, jour férié, chômé, payé pour toutes, "de même qu'en 1947 un gouvernement de gauche avait honoré la lutte des travailleurs en reconnaissant le 1er mai comme leur journée de manifestations et de fête".

L'hebdo participe au recueil des 50 000 signatures et à la mobilisation pour quatre journées de fêtes et de manifestations à Paris, du 5 au 8 mars 1982. Printemps précoce : le 8 mars est un lundi et les douze mille femmes, venues de toute la France et de nombreux pays, sont en grève. Elles manifestent habillées de vert, cortège tonique, chantant, dansant, survolé par des milliers de ballons, après des "Etats Généraux des femmes" à la Sorbonne et un concert au Cirque d'Hiver...

*****

Historique :

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En 1910, Clara Zetkin, s'inspirant des socialistes américaines qui ont célébré un "Women's day" l'année précédente, propose au deuxième Congrès international des femmes socialistes, à Copenhague, de créer une "Journée internationale des femmes".

On a longtemps dit que la date du 8 mars avait été choisie pour célébrer une manifestation d'ouvrières violemment réprimée à New York, en 1857.

En 1908 et en 1909, des milliers d'entre elles auraient manifesté plus fortement encore en réclamant "du pain et des roses". Une certitude : depuis la seconde moitié du XIXème siècle, des ouvrières, aux Etats-Unis et en Europe, manifestent en grand nombre pour leurs droits sociaux, et les débuts du XXème siècle voient s'intensifier l'action pour le droit de vote des femmes.

En 1911, des femmes manifestent en Europe - un 19 mars, date choisie en commémoration de la Révolution allemande de 1848 et de la Commune de Paris.

En 1914 et en 1915, elles se mobilisent contre la guerre.
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A Pétrograd, le 8 mars 1917 (23 février selon le calendrier julien), les ouvrières sont nombreuses à réclamer "du pain et la paix", c'est le début de la Révolution russe, la ville se soulève et le tsar doit abdiquer. La tradition est créée.

Avant et après la Seconde Guerre mondiale, dans divers pays du monde, des femmes se rassemblent à cette date pour revendiquer l'égalité et s'insurger contre le colonialisme, le fascisme, le nazisme, l'impérialisme.

Les mouvements de libération réactivent cette journée dans les années 70 et lui donnent une nouvelle portée symbolique.

Désormais, chaque 8 mars, dans le monde, des femmes, indépendantes, se manifestent pour leurs droits sexuels, économiques, politiques, contre les violences et les inégalités. C'est aussi un moment privilégié pour le débat, l'information, l'action politique.
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L'ONU suit et adopte en 1977 une résolution qui invite tous les Etats à l'officialiser, comme c'était déjà le cas dans les pays socialistes. La France le fait en 1982, au terme d'une longue campagne, d'un appel à la grève et de manifestations massives.

Dans l'histoire moderne, la Journée internationale des femmes a été marquée, entre mille événements, par la révolte des Iraniennes contre l'obligation du port du voile en 1979 - 50 000 femmes dans la rue à Téhéran tous les jours pendant une semaine ; l'appel du MLF français à la solidarité avec le mouvement naissant en URSS mobilisé pour la liberté des rédactrices du journal "Femmes et Russie" en 1980 ; les Etats généraux des femmes à la Sorbonne en 1989 ; la manifestation de 10 000 personnes à Paris contre les viols massifs et systématiques en ex-Yougoslavie en 1993 ; des manifestations pour la parité et la laïcité en France, contre la pauvreté et les discriminations au Québec, dans les années 2000 ; le lancement de la Charte des femmes pour l'humanité, au Brésil, en 2004...

Et aussi, par des manifestations au Bangladesh contre les agressions à l'acide, au Pakistan contre les "crimes d'honneur", en Turquie pour le respect des droits des femmes (63 manifestantes arrêtées en 2005), en Iran contre la répression des féministes (un millier de femmes violemment dispersées par la police en 2006), au Cameroun contre les mariages précoces et forcés...

Le 8 mars, un rendez-vous annuel avec l'Histoire.

02/03/2009

Femmes catholiques, avec Antoinette Fouque (Générations Femme mars avril 2009)

11.jpgGénérations Femme Mars-avril 2009, n°38
Le Magazine de l'action catholique des femmes (www.actioncatholiquedesfemmes.org)

Livres
Femmes en mouvement
"En solidarité de lutte..." est la dédicace qu'Antoinette Fouque fit à l'Action catholique des femmes, en nous offrant son ouvrage Génération MLF, 1968-2008. La plupart des femmes qui s'engagèrent en 68 dans le Mouvement de libération des femmes avait 16 ans, 20 ans ou 33 ans ! Venues de tous horizons, divers pays, elles ont créé ou rejoint le MLF. Ce mouvement a profondément transformé leur vie, et celle de millions de femmes et d'hommes, et engendré une profonde mutation de notre civilisation. Aujourd'hui, une cinquantaine d'entre elles se souviennent, témoignent, et comme elles restent des "femmes en mouvement", elles imaginent aujourd'hui les libérations à venir. Elles affirment aussi que, désormais présentes au monde, les femmes sont la force émergente de ce siècle. Des témoignages, des documents d'époque (textes et photos), une chronologie originale et inédite d'octobre 1968 à 40 ans plus tard, font de ces 652 pages, une référence.

Génération MLF, 1968-2008 d'Antoinette Fouque, Editions Des femmes

16/02/2009

Le MLF vu par les Italiens !! (Brava à Marina Geat !)

pizza-spaghetti-sl-1589396-l.jpgTRADUCTION D'UN ARTICLE ITALIEN PRESTIGIEUX

Giornale Europeo

Génération MLF
1968-2008

La lecture du livre Génération MLF - 1968-2008, récemment publié en France par les Editions Des femmes est très intéressante. Elle est intéressante non seulement pour celles et ceux qui ont vécu ces années en tant que protagonistes et qui peuvent y retrouver, peut-être avec un peu de nostalgie, les photos et les documents d'une époque pleine d'enthousiasme et d'espérances. Elle est intéressante aussi et surtout pour ceux qui n’ont pas vécu ces années-là et qui risquent, aujourd'hui, de réduire notre passé récent à des formules stéréotypées («68…»; «le Mouvement de libération des femmes») sans en cueillir l'épaisseur historique, la profondeur du changement, et l'effort courageux, jour après jour, des femmes qui se sont battues pour obtenir des reconnaissances et des droits que souvent les jeunes générations, sans trop y réfléchir, considèrent simplement pour acquis.

Le livre a une valeur historique de grand intérêt; il fait revivre chacune des quarante années de 1968 à 2008, en rapprochant une chronologie des principaux événements concernant les progrès (et les régressions) dans les conquêtes des droits des femmes de l'activité du Mouvement de libération des femmes, à travers une riche documentation, les témoignages directs des protagonistes et la reproduction des textes les plus significatifs. Je pourrais signaler au moins trois aspects de cet ouvrage qui nous invitent à une réflexion, parce qu'ils suscitent, aussi, une comparaison avec l'époque actuelle :

1) La dimension internationale des contacts, des revendications, des solidarités. Les femmes qui, ces années-là, se battaient pour obtenir des législations plus équitables, contre toutes les formes de la discrimination sexuelle, se déplaçaient à travers les frontières (quand en Europe il n'y avait pas encore le traité de Schengen ni la monnaie unique) et agissaient, avec la même détermination, pour soutenir d'autres femmes en France, en Italie, en Argentine ou ailleurs dans le monde. Il faudrait donc se demander dans quelle mesure l'action du MLF a contribué à la connaissance réciproque et à l'élaboration d’un sentiment de citoyenneté européenne (et même d'une diffusion mondiale des droits de l'homme). En outre, toujours à propos de la dimension internationale du mouvement : comment peut-on oublier aujourd'hui, lorsqu'on parle parfois d'un «conflit entre les civilisations», les femmes algériennes ou iraniennes qui, par dizaines de milliers, se sont opposées à la montée de l'Islam intégriste, avec le soutien, aussi, de leurs amies européennes?

2) L’ample mouvement de l'opinion publique demandant une effective parité homme femme - dont le MLF a représenté la voix la plus significative - a agi sur les institutions culturelles et sur les politiques nationales et européennes, afin qu'elles établissent des lois sur la protection des femmes (maternité, santé), en leur donnant des chances égales aux hommes dans les domaines professionnels et dans le droit de la famille. Le rôle de grandes personnalités dans la législation et la politique des droits des femmes (Simone Veil, Gisèle Halimi...) s'est exercé sur fond de ce grand mouvement de pensée et d'espérances que le MLF a suscité et représenté.

3) La conscience que les grands changements culturels et sociaux ne se réalisent pas uniquement grâce aux manifestations dans les rues et aux slogans, mais aussi et surtout par un travail en profondeur sur soi-même, sur le langage, sur les mentalités. L'activité au sein du MLF d'Antoinette Fouque, la créatrice, l'animatrice inlassable jusqu'à nos jours des éditions Des femmes, a joué et joue encore un rôle fondamental. C'est grâce à elle, à son courage, à sa détermination que des ouvrages de psychanalyse, de littérature, de sociologie, essentiels à la compréhension de la condition féminine ont enfin pu circuler et que ce changement en profondeur a pu au moins commencer à se réaliser.

Marina Geat
Università Romatre
Article dans Il Giornale Europeo.it



15/02/2009

La Quinzaine littéraire consacre une double page à Génération MLF ! (à marquer d'un caillou blanc ;))

pic16.jpgArticle de Maïté Bouyssi dans La Quinzaine littéraire (février 2009)

Génération MLF (1968 – 2008)

Ce gros livre de témoignages et de documents, Génération MLF est sorti cet automne, un peu masqué par les polémiques que les moins de soixante ans ne comprennent guère. Pour les plus âgé(e)s, l’ouvrage a plus qu’un parfum de madeleine. Il restitue « la chair de l’histoire », la nôtre, que nous ayons ou non participé et connu ce qui se produit de transgressif dans toute lutte, dans tout acte militant, quel qu’en soit l’idéologie et la structure.

Maïté BOUYSSY

Génération MLF (1968- 2008)
éd. des femmes-Antoinete Fouque, 616 p., 18 Є

Le 8 mars faisant resurgir les débats concernant les femmes, leur cause et leur statut dans notre monde, il est bon de reprendre la riche collecte que représentent 53 témoignages et biographies de femmes aux destins colorés, qui toutes disent avoir rencontré le MLF et la librairie des Femmes en des moments cruciaux de leur destin. Elle se sont obligé à écrire et à témoigner. Elles regardent alors leurs refus et leurs actes au fil de chronologies qui les situent dans le temps commun des années militantes. Elles nous offrent quelque chose de l’intime. En sus, deux cents pages de documents variés, et comme en sandwich, les photographies d’époque, petit format, dans l’austérité du noir et blanc prennent des allures sépia. Ces têtes jeunes et belles, leurs gestes, toujours restitués à des lieux, des dates et des noms donnent le ton d’un XXe siècle, qui, à la fin des Trente Glorieuses, les années de grand développement économiques, fut d’abord battant, sans concéder forcément à quelque mythologie.

Ce travail de groupe est aussi un travail sur soi pour accéder à l’écriture par la biographie, exercice tendu et à risque qui est particulièrement réussi et d’une lecture fluide. La tension de l’écriture, la (re)tenue de plume de femmes qui ne sont pas des professionnelles de l’écriture rendent plus vives ces plongées dans un monde qui fut le nôtre, que nous avons tous connu, côtoyé et qui visiblement le reste au-delà de que les esprits chagrins réduiraient à quelque marronnier éditorial.

Or, loin de parler de ce souffle et de cette vie, du plaisir de la réminiscence que l’on a à feuilleter et à lire, les « personnes doubles », les acteurs/trices institutionnalisées dans le champ des études de genre et des femmes ont réagi sur le seul point de la « confiscation » du label MLF ou ses gestations multiples. Il me semble qu’il s’agit là moins de renouer avec les conflits d’antan, mais de manifester au présent ce qui reste ou est devenu plus insupportable que jamais : qu’un travail à bas bruit joue simultanément de la publicité. Cela impose une réflexion tout à fait politique quand « le retour à l’ordre » que nous vivons sinistrement de toute part veut babeliser le monde, et réduire toute action à quelque dimension communautarienne pour construire des enfermements ghettoïsés, si ce n’est, à plus faible échelle, de groupies. A ceci près que quelques faits de société concernant la mutation des mœurs ont été intégrés, la parole d’expertise doit appartenir aux seuls clercs statutairement ou du moins disciplinairement constitués.

Or, ici, le ton est vif, parlant, et c’est sans doute cela qui peut déranger et engendrer le dénigrement. Il faut délégitimiser ce qui biaise très largement les codes usuels de la recevabilité, et 40 ans après, au moins deux générations intellectuelles se sont arrogé ces thèmes issus de mouvances militantes, autrement dit de la société civile. Les « femmes doubles », ces personnages qui, dans le champ culturel font passerelle parce qu’ils occupent diverses fonctions puisées en différents lieux de légitimation en deviennent alors des régulateurs institutionnels. Fi donc de ce qui fut antérieurement pratiqué mais ailleurs, et c’est précisément de cet éternel défi que lance « au début était le fait » que témoignent ces textes roboratifs.

Or, plus que jamais, toute écriture qui manifeste en ne s’autorisant que d’elle-même doit être bannie, sauf à recevoir la bénédiction d’une littérarité reconnue, ce qui éventuellement dote d’un statut singulier le témoignage en nom propre (et ce jusqu’au polymorphisme de l’autofiction, mais dans la suspicion du témoignage). Non seulement, la prise de position à partir d’un travail de réflexion et de prise de parole incarnée qui a pour vocation d’irriguer la société et la vie publique est inconvenant, mais on ne tolère aucune aventure sur les confins théoriques de la psychanalyse. Il n’est pas jusqu’à la sociologie et l’histoire qui n’en soient interpellées, puisqu’il en va d’une intrusion autant que d’un regard porté sur le champ public. Voilà qui est parfaitement contraire à nos temps de restauration de toutes les autorités et de verrouillage caricatural des libertés, voir de la liberté politique.
De là un besoin maniaque de discréditer toutes les voix à la fois singulières et collectives, singulières, car en nom propre, pour cette palette de « biographies » du vécu pensé du point de vue d’intériorités reconstruites (et la subjectivation est autre chose que la simple subjectivité) et collectivement, dans l’échange et la participation à des actions qui manifestent à frais neufs des postures et positions intellectuelles. Dès lors que faire de cet excès de « chair de l’histoire» celle-là même que recherchent tous les historiens quand elle s’incarne comme jamais au fil des propositions qu’énonce avec chaleur Antoinette Fouque dans son Il y a deux sexes, essai de féminologie (1995) propre à tirer une théorie de l’humanisation et de la production culturelle des femmes. Le point ne fait pas consensus mais reste indéniablement un des pôles de la réflexion au présent, car il met en péril, retourne et se contourne les apories de la « nature » féminine dont on sait les ravages qu’elles opérèrent. Les interventions pluridisciplinaires de Penser avec Antoinette Fouque (mêmes éditions, une dizaine de collaborateurs, 222 p., 13 Є) sollicitent le présent de cette réflexion.

La société peut évoluer à la marge, sur « les mœurs », se modifier, mais l’appropriation par les concerné(e)s d’avancées qui entendent reprendre toujours et partout ce que le MLF, avec ou sans querelle des origines, a porté, redit, fait avancer dans des conditions difficiles et chaotiques reste sulfureux, car les lois ne résolvent jamais ce qui ne peut se concevoir qu’au fil des jours et c’est cela qui dérange les épistémologies constituées.

Pour revenir au livre, véritable signe (au sens de signal, marqueur, ce signe que les gosses qui avaient parlé patois à l’école devaient passer à un autre contrevenant) transgénérationnel, il est celui que les plus âgées peuvent offrir aux plus jeunes, et les plus jeunes, à celles qui ont vécu très loin de ces aventures qui prennent parfois un parfum germano-pratin (non moins prégnant que chez ses détracteurs/trices). Cest donc une gageure forte que de donner au public un texte de ce qui s’énonce au fil de chaque décision, aux confins de la transgression qu’implique toute réorientation de vie, sous cet angle, jamais minuscule ni assimilable à un curriculum de carrière.

18/12/2008

La Voix du Nord ébahie AUSSI devant Antoinette Fouque ! (18.12.09)

antoinette_fouque.jpgLIVRES

Antoinette Fouque dirige les Éditions Des femmes qu’elle a créées en 73 parce qu’« après la parole, il fallait prendre le stylo ».

Antoinette Fouque : les 40 ans d’une femme libre

Antoinette Fouque fête les quarante ans du Mouvement de libération de la femme avec un livre, « Génération MLF 1968-2008 ». Rencontre avec cette femme de 72 ans, figure du MLF, qui, quarante années après, défend la liberté de la femme avec une force restée intacte.

PAR ANNE-SOPHIE HACHE ashache@lavoixdunord.fr

Chevelure noire embroussaillée à la Starsky, regard noisette, pas de fard. Antoinette Fouque n’est pas jolie, elle est séduisante : dans les yeux et la voix de cette femme de 72 ans, la fougue fait mentir un physique un peu sobre.

La polémique qui entoure la naissance du MLF – avec elle, à l’automne 68 ; en 1970 lors d’une manifestation féminine sous l’Arc de Triomphe dans les livres d’histoire – ? « Un débat entre les historiens et les témoins », répond-elle sans ciller. Elle oppose aux historiens « des actrices
de l’histoire », des femmes « qui pouvaient dire, moi j’y étais » et qu’elle fait témoigner dans son livre anniversaire Génération MLF. « L’événement que nous n’avons pas créé, c’est Mai 68, on en a bénéficié. On s’est aperçu que peu de femmes prenaient la parole.
Nous nous sommes revues cet été-là, on se disait que toutes les questions soulevées à La Sorbonne étaient intéressantes mais, et nous ? et nous ? les femmes ? (…) Dans le Quartier latin, il y avait partout des affiches : “Le pouvoir est au bout du phallus ou le pouvoir est au bout du fusil”. C’était une révolution viriliste et guerrière. On s’est dit : ça c’est pas nous. Nous, nous voulions entamer un combat, pas une guerre.
Ce n’était pas contre les hommes, mais contre une domination qui empêchait les femmes de tout faire. »

«On s’est battues pour avoir des droits ; aujourd’hui, il faut se battre pour les faire appliquer. »

« Cette génération, gentille héritière »

Quarante ans après, l’auteure d’Il y a deux sexes (Gallimard) est toujours au combat. « On s’est battues pour avoir des droits, aujourd’hui, il faut se battre pour les faire appliquer. » Pour cela, dit-elle, pas besoin d’entrer dans une action publique ou de militer au MLF « dont plus personne ne parle aujourd’hui », ni même d’être une féministe. « Je dis toujours que je ne suis pas féministe, tous les “ismes” paraissent suspects de fossilisation, ils portent ombrage à ma liberté. Le mot femme me plaît plus. » Pour Antoinette Fouque, être une femme « doit
d’abord être une prise de conscience, être une femme c’est se qualifier comme sujet pensant et désirant. C’est irremplaçable, intransgressable.» Aussi se doit-on de la défendre. Même s’« il y a moins d’écart entre ma mère, qui est pourtant née au XIXe siècle, et moi, qu’entre moi et ma fille », il reste « beaucoup à faire » pour la liberté féminine. Première ligne de combat : « Le chômage, la pauvreté, la misère des femmes abandonnées avec des enfants. 80 % des très pauvres dans le monde sont des femmes et des enfants. L’indépendance économique c’est le sol premier de la liberté. » Antoinette Fouque rêve d’un Grenelle de la femme. « Il faut que nos sociétés riches prennent
conscience que ce que la femme donne à l’humanité, c’est l’humanité elle-même ». Elle dit de son ton ferme que « cette génération, gentille héritière, ne lâchera pas ». Elle non plus. Sa voix déterminée l’affirme : « On ne déracinera pas la misogynie, mais il faut tenir les misogynes en respect. » 

 « Génération MLF 1968-2008 », Éditions
Des Femmes, 18 €.