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16/11/2009

Emilie Poyard, sur le site de Elle, revient sur la pétition pour la parité en Europe ! (Antoinette Fouque, Simone Veil, Michèle André, Gisèle Halimi l'ont déjà signée... ET VOUS ???)

Le site du Magazine Elle, le 16 novembre 2009

europe.jpgElisabeth Guigou et Noëlle Lenoir : "L'Europe, il s'agit vraiment d'une bataille d'hommes !"

Vendredi, à Bruxelles se tiendra un sommet extraordinaire. Les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union Européenne y désigneront le premier Président stable du Conseil européen ainsi que le Haut représentant pour les affaires étrangères. Alors que le Parlement Européen et la  Commission de Bruxelles sont dotés de patrons masculins, les femmes se mobilisent pour voir l’une des leurs à la tête de l’Union. Elisabeth Guigou, Noëlle Lenoir et Corinne Lepage ont lancé en ligne une pétition pour la parité dans les instances européennes. Entretien avec deux de ces anciennes ministres : Elisabeth Guigou et Noëlle Lenoir.

Propos recueillis par Emilie Poyard

Pourquoi cette pétition lancée avec Corinne Lepage ?

Noëlle Lenoir En suivant de près les processus de nomination, on s’aperçoit qu’il s’agit vraiment d’une bataille d’hommes ! C’est important qu’on ne rate pas une occasion de rappeler que les femmes ne sont pas là uniquement pour combler les vides lors des élections. Il n’y a eu que deux femmes présidentes du Parlement européen : Simone Veil et Nicole Fontaine ! L’idée que « le pouvoir est l’affaire des hommes » perdure. Le coup de l’égalité en droit, on nous le fait depuis les années 60 ! Mais tant que pour les femmes cela reste aussi difficile de faire de la politique, il faut continuer à matraquer qu’on veut la parité. C’est une piqure de rappel, exactement comme le vaccin contre la grippe : chaque année il faut le refaire !

Elisabeth Guigou La parité dans les instances européennes, tous ces Messieurs n’y pensent pas ! Pourtant, des femmes compétentes, il y en a ! Si on les cherche, on en trouve ! Mais ce n’est pas leur premier souci. Ils ne se préoccupent pas de l’équilibre de genre comme ils se préoccupent de l’équilibre petits-grands pays. Pour eux, la question du genre est la dernière roue du carrosse, c’est désolant ! Vous vous rendez compte s’il n’y a pas de femme qui accède au poste de Président de la commission ou à celui de Haut représentant pour les affaires étrangères ? Si on veut rapprocher l’Europe des citoyens, il faut des femmes à ces postes ! Nous avons donc décidé de lancer une pétition qui s’adresse aux Françaises et aux Français.

Noëlle Lenoir C’était également emblématique de relayer la pétition de la Suédoise Margot Wallström, la vice-présidente de la commission européenne.

Depuis l’origine, la communauté européenne a fait de l’égalité hommes/femmes une priorité. Pourquoi est-ce que cela ne se traduit toujours pas vraiment dans la réalité politique ?

E.G. Depuis 1957, l’égalité hommes-femmes est réaffirmée par les traités avec toujours plus d’autorité, mais les engagements ne sont toujours pas tenus ! Ce sont des combats qui étaient déjà menés il y a dix ans ! Si cela ne bouge pas, un jour, on devra passer à autre chose que des pétitions !

Qui a déjà signé cette pétition ?

E.G.Simone Veil, Nicole Fontaine et Catherine Lalumière, qui a été vice-présidente du Parlement jusqu’en 2004, ont signé la pétition. On y trouve aussi Edith Cresson, Catherine Trautmann, Sylviane Agacinski, Gisèle Halimi, Antoinette Fouque ou bien encore Dominique de la Garanderie. Michèle André qui est au Sénat et Marie-Jo Zimmermann qui est elle à l’Assemblée nationale ont également répondu présentes. On remarque qu’il y a aussi bien des femmes du PS que de l’UMP à se mobiliser : ce qui compte, ce n’est pas qu’il s’agisse de personnes de droite ou de gauche mais de femmes !

Hier, dans le Financial Times, Margot Wallström et Diana Walisdans ont demandé aux dirigeants européens de désigner une femme pour occuper la fonction de président ou de chef de la diplomatie de l’UE. Elles citent le nom de Vaira Vike-Freiberga, Catherine Ashton mais également le vôtre, Elisabeth Guigou.

E.G. Mon nom est cité depuis plusieurs semaines pour le poste de Haut représentant de la commission européenne. Ma candidature a été avancée par les sociaux démocrates européens et a été acceptée. Les sociaux démocrates sont d’ailleurs les seuls à avoir proposé un nom de femme… Avec cette pétition, nous appelons à l’élection d’une femme mais on n’en soutient pas une en particulier : on verra bien !

N.L. C’est dommage que l’on exige que ce soit nécessairement un chef d’état ou de gouvernement qui soit en charge de la Présidence du conseil. Il y a des femmes remarquables en dehors des chefs d’état ! Il faudrait avoir une gamme plus étendue de candidatures féminines…

A votre avis, que va-t-il se passer vendredi ?

E.G. Si le Président de la commission européenne, José Manuel Barroso, arrive avec des postes occupés uniquement par des hommes, il pourrait y avoir un vote de défiance au Parlement européen.

N.L. Il y a encore de l’espoir : ce serait insupportable d’avoir quatre hommes à ces postes clés !  

> Où trouver la pétition ?

16/11/2009

26/08/2009

Dimanche 30 août, le thème "L'écriture au féminin" pour le Salon de Gonzague Saint-Bris (à Chanceaux sur Loches, en Touraine) - Plusieurs auteurs des éditions des femmes dédicaceront leurs livres..

Rendez-vous dimanche 30 août à La Forêt des Livres en Touraine... Signature d'écrivains sous les arbres centenaires - Thème de 2009 "L'écriture au féminin" : donc, la maison d'édition d'Antoinette Fouque inévitablement à l'honneur ! Présence de nos auteurs SIMONE VEIL (Présidente du Salon cette année), EMMANUEL PIERRAT (animateur du débat sur l'Afrique à 15 h), IRENE FRAIN, MACHA MERIL, FADELA M'RABET, CATHERINE WEINZAEPFLEN...

fouquegonzague.jpgC'est en 1973, cinq ans après avoir cofondé le Mouvement de Libération des Femmes en France, qu’Antoinette Fouque a créé les éditions Des femmes. « Le désir qui a motivé la naissance des éditions Des femmes est davantage politique qu'éditorial : à travers la maison d'édition, c'est la libération des femmes qu'il s'agit de faire avancer. (…) Né-e fille ou garçon, on devient femme ou homme, masculine ou féminin : écrire ne sera donc jamais neutre. Le destin anatomique se marque, se démarque ou se remarque... Pour nous, c'était un pari, un risque pris, que des textes écrits par des femmes fassent travailler la langue, y fassent apparaître, pourquoi pas une différence sexuelle. En aucun cas, il ne s'agissait de déclarer a priori qu'il y avait une écriture de femme. »

vivre.jpgveil.jpgSous la Présidence de Simone Veil de l'Académie française (Vivre l'histoire a été enregistré lu par elle-même pour le catalogue des Voix des éditions Des femmes) 

Simone Veil
Vivre l'Histoire
Entretiens avec Antoinette Fouque
1 Cassette - 16,50 €
1CD 18 €

" La profession d'avocat que j'avais choisie venait du goût de défendre des idées que je pensais justes et dont je trouvais qu'elles n'étaient pas suffisamment entendues. Au fond, je crois que toute ma vie, je pars en guerre... Ce qui m'importe, c'est la personne humaine, c'est l'homme, c'est la femme, le respect de l'homme et de la femme, de leur liberté, de leur dignité et de leur bonheur ; je ne conçois pas de possibilité de bonheur sans respect de la personnalité. C'est une sorte de combat pour une certaine forme de vie." Simone Veil

Dans ces entretiens réalisés en novembre 1985 avec Antoinette Fouque, Simone Veil parle de sa vie de femme politique.
Son enfance heureuse et libre, en dépit des difficultés économiques et de la sévère morale paternelle, auprès d'une mère aimée et admirée qui tout au long des années reste une grande figure lumineuse, son adolescence traversée par le Front populaire et tragiquement marquée par le nazisme, sa prise de conscience de sa judéité et du traitement des différences par les totalitarismes l'ont déterminée à s'engager activement dans la politique. Magistrat ou ministre, elle a toujours œuvré contre les abus de pouvoir pour l'instauration d'une loi, bonne en ce qu'elle respecte la dignité de la personne humaine et la liberté individuelle. Libérale, elle dit sa méfiance des idéologies, de l'embrigadement, du jeu politique qui sacrifie trop souvent l'authenticité à l'intrigue pour la prise de pouvoir ; elle dit son goût de la contestation et des joutes d'idées. Elle se montre un témoin attentif des grands bouleversements de notre époque, du mouvement de mai 68 comme des mouvements des femmes.
Une voix de femme se fait entendre qui interpelle le monde politique et témoigne, dans l'attention qu'elle porte aux autres, d'une vie simplement exemplaire..

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DEBAT AVEC EMMANUEL PIERRAT : 228581031.jpg15h00, Au bûcher du Château de Chanceaux, le débat sur les cultures africaines animé par Emmanuel PIERRAT (aussi de la Bibliothèque des Voix des éditions Des femmes), avec Alain MABANCKOU, Prix Renaudot et Alain GORDON-GENTIL, suivi de la projection du film : « Dans la Forêt de l’Ecrit, la Culture Gabonaise » de Maïna LE CHERBONNIER et Serge DEVILLERS.

Résumé de son livre audio Troublé de l'éveil : "Quand je cherche à dater mes premières nuits blanches, je dois remonter à l'école primaire, à Pantin, en Seine-Saint-Denis. Cela fait moins d'une semaine que Marie-Claude, l'institutrice en charge de ma classe de CD a commencé de nous enseigner la lecture. J'ai dévoré en quelques jours tout le manuel, exhortant ma mère à m'apprendre les lettres de l'alphabet que j'ignorais encore, avançant d'un bon trimestre en une petite quinzaine.
A présent, les livres sont les compagnons obligés de toutes mes nuits. Mais je me suis longtemps demandé, comme de l'oeuf et de la poule, s'ils étaient la conséquence ou la cause de mon trouble."
Emmanuel Pierrat - Extraits - 1 CD - 74 mn -

frain.jpgIrène Frain et Macha Méril dédicaceront également leurs livres audio aux éditions Des femmes...

Au royaume des femmes lu par l'auteure - 1 CD MP3 27 €

Le dernier roman d’Irène Frain s’appuie sur une histoire vraie, celle de Joseph Francis Rock, illustre figure de la science botanique américaine et de la revue National Geographic. Irène Frain a mené l’enquête sur de ce personnage, autodidacte de génie, explorateur passionné, dont la quête principale commença dans les années 1920. Parcourant la Chine et le Tibet, il est intrigué par le récit d’un voyageur et par de vieux textes impériaux faisant état de l’existence d’une montagne plus haute que l’Everest, la montagne Amnyé Machen, au Tibet. Celle-ci abriterait une étrange tribu matriarcale, ultime vestige du peuple des amazones… le « Royaume des Femmes », dirigé par la « Reine des Femmes ».

Cette quête devient pour Rock une véritable obsession… mais s’achève par un échec. Il doit faire demi-tour à 50 m du but, et comprend que le Royaume des Femmes a sans doute été détruit. La Reine des Femmes existe-t-elle encore ? N’est-ce pas plutôt un personnage mythique ? Pourquoi cette quête prend-elle tant d’importance pour Rock ? Le talent de l’enquêtrice et celui de la romancière se conjuguent pour rendre cette histoire passionnante : le mystère, c’est tout autant ce royaume mystérieux que le personnage lui-même. A la quête de Rock s’ajoute alors celle de la romancière, qui nous fait découvrir un personnage fascinant.

Irène Frain est née en Bretagne en 1950. Tout d'abord professeur de lettres au lycée, puis à la Sorbonne, elle se consacre exclusivement à l'écriture depuis son roman Le Nabab (1982). Marquée par son origine bretonne, et par ailleurs passionnée par l’Asie, elle est l’auteure d’une vingtaine de livres.

190642531.jpgUn jour, je suis morte Macha Méril Lu par l’auteure - Extraits - 1 CD - 18 € Office 11/09/2008

« Un jour, je suis morte. J’ai eu du mal à m’en remettre. Je ne m’en remets pas, en vérité. »

Le roman
Macha Méril commence par cette révélation inattendue. Sous le masque de la comédienne, femme épanouie, « apparente, rigolante, fornicante », se cache une blessure profonde. Rendue stérile par un avortement bâclé dans sa jeunesse, sa tentative de maternité se soldera par une fausse couche. Errant entre passé et avenir, l’actrice nous livre son ressenti, sans pathos mais avec émotion et courage. Le récit dévoile cette part d’ombre qui la hante, cette sensation douloureuse et obsédante de perte. Une vie passée entre être et non-être, un être-à-demi… puisque pour Macha Méril le destin d’une femme, son accomplissement et sa seule vérité est d’être mère. Sacralisant l’enfantement, qu’elle ne connaîtra jamais, elle évoque cette épreuve.

La confession d’une femme qui met une incroyable énergie à défendre une cause qui transcende l’individu : « Alors tous les enfants de la Terre seront mes enfants, j’aurais gagné sur ma mort prématurée. » Un écrit intense et pudique, subjectif et sincère.

Macha Méril est née en 1940 à Rabat au Maroc. Très vite repérée par le cinéma, son premier rôle important arrive en 1960 avec La Main chaude de Gérard Oury. Elle tourne ensuite dans Une femme mariée de Godard, qui la fait connaître dans le monde entier. De nombreux cinéastes européens la sollicitent, Buñuel, Pialat, Dario Argento, Claude Lelouch… En 2005, elle reçoit le Prix "Reconnaissance des cinéphiles". Se dédiant aussi à l'écriture, elle a publié avec succès plusieurs roman, dont Biographie d'un sexe ordinaire (Albin Michel, 2003) ou Les Mots des hommes (Albin Michel, 2005).

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 Fadéla M'Rabet et Catherine Weinzaepflen représenteront les auteurs papier des éditions Des femmes...

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Fadéla M'Rabet, née à Skikda (Algérie), a été l'une des premières féministes dans son pays. La Femme algérienne et Les Algériennes (1965 et 1967, Maspero) l’ont fait connaître. Elle a publié depuis L'Algérie des illusions (1972, Robert Laffont), Une enfance singulière (2003, Balland), et Une femme d'ici et d'ailleurs (2005, Éditions de l'Aube).
Docteure en biologie, elle a été maître de conférences - praticienne des hôpitaux à Broussais-Hôtel-Dieu.

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Fadela M'Rabet
Le chat aux yeux d'or

Une illusion algérienne
12 € - 2006

« Elle avait un œil couleur de nuit profonde, mystérieuse, insondable et un autre d’encre violette. Le regard de celle qui toute sa vie essaya d’imaginer le visage de sa mère disparue après sa naissance. Cette mère dont la voix lui parvenait à travers le liquide amniotique. Celle dont les battements de cœur lui étaient restitués par les bruits d’une cascade.
Je n’oublierai jamais le visage de Nana près d’une cascade. Elle était dans une bulle et son visage n’était plus que lumière. Elle entendait le cœur de sa mère, elle entendait sa voix, mais son visage lui restera à jamais inconnu. »
F. M’R.

 

 

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Catherine Weinzaepflen a publié ses premiers livres aux Éditions Des femmes, Isocelles (1977) et La Farnésine, jardins (1978). Romancière et poète, elle est également l’auteure, entre autres, de Portrait et un rêve (Prix France Culture 1983), L’Ampleur du monde, Totem (Flammarion), Ismaëla (Atelier des Brisants), Les Mains dans le jaune absent (Éditions du Scorff). En 2006, elle a reçu le prix Brantôme pour son roman Orpiment (Des femmes-Antoinette Fouque). La première version du texte Am See, intitulé La Parole nomade, a été mise en onde sur France Culture en 1980. Am See a été publié pour la première fois en 1985 (Flammarion).

temps.jpgLe temps du tableau
15 € - 2008

« …je me rappelle Elizabeth Bishop
qui avala, enfant, une pièce de 5 cents
(cadeau inopiné) pour la garder
il faudrait
avaler sans les digérer
les moments de temps
qui frisent l’éternité
et dans le jour blafard du lendemain
se dire que le temps du tableau
est toujours mêlé… »
C.W.


Am See (réédition de 2007) - couv.gifCamille et Dominique entretiennent une correspondance à propos du choix d'un lieu de villégiature pour une possible rencontre. Dans leurs lettres les deux personnages confient leurs états d'âme et racontent les paysages dans lesquels ils vivent. Evitant les accords d'adjectifs ou de participes passés, l'auteure prend soin de ne pas lever l'ambiguïté des prénoms.

Présentation de l'éditeur
Am See « Au-dessus de la porte d'entrée du café d'où je t'écris, l'image d'un immense paquebot dans un cadre en loupe. Tu vois où je veux en venir... Qu'importe alors sa destination. Bien sûr, tu peux mettre en place une palmeraie sur sol de sable blanc, des perroquets voletant d'un arbre à l'autre et le doux ressac d'une mer calme. Mais là n'est pas l'essentiel pour moi. L'odeur de la haute mer, un irrepérable horizon pour une croisière qui n'en finit pas et le sillage du bateau comme seule preuve du déplacement : autant d'éléments pour me convenir. »

Orpiment, la plénitude de vivre par Elaine Audet (15 juin 2006) sur Sisyphe.org : orp.jpgOrpiment est un très beau roman sur le cheminement artistique et humain de la peintre italienne du XVIIe siècle, Artemesia Genstileschi, ressuscitée de l’oubli, il y a une vingtaine d’années, par des féministes dont Germaine Greer dans The Obstacle Race (1979). On connaissait davantage la tragédie de son viol par un peintre, ami de son père, que son exigeante recherche picturale.

 Si l’impression d’être au cœur de la vie d’Artemesia est si saisissante, c’est que Catherine Weinzaepflen travaille la matière du roman comme Artemesia devait travailler les couleurs, la matière, la lumière. D’entrée de jeu, on pénètre au cœur des multiples aspects de la vie de l’artiste, de sa quête d’absolu et de sa volonté de créer une vision personnelle et inédite du monde. Une vision de femme.

L’auteure nous fait voir le parcours d’Artemesia qui veut tout conjuguer et réussir, à la fois sa vie de mère, d’amante, d’amie, de femme libre et son œuvre. Elle devra faire le deuil douloureux d’un amour partagé parce que Gaspare, un architecte sensible avec qui elle croit avoir trouvé le bonheur et l’harmonie, ne peut supporter de ne pas être l’unique objet de sa passion, de ne pas la posséder entièrement. Lorsqu’elle lui dit qu’elle ira vivre à Naples, où elle pourra gagner l’argent qui lui est nécessaire pour elle, ses deux filles et leur fidèle gardienne, Daria, il lui demande de l’épouser afin de ne plus avoir de soucis de ce genre. "Combien de fois t’ai-je expliqué que j’essaie de vivre une autre vie que celle toute tracée des femmes - les vies que les hommes leur tracent ?" tente-t-elle de lui faire comprendre. Peine perdue, car Gaspare ne peut admettre qu’elle ait son mot à dire dans le choix du lieu où ils vont vivre !

À la fin de sa vie, elle écrit à Mira, une écrivaine, avec qui elle partage les plaisirs uniques de l’amitié, ses joies, ses pensées, ses doutes, ses espoirs : "j’ai peint des femmes majoritairement. J’ai décliné les Judiths, les Cléopâtres, les Lucrèces, les Suzannes, les Bethsabées..., peignant des femmes courageuses (c’est une pensée toute récente ça aussi) alors que mes commanditaires n’y cherchaient que "la femme" dans une obsession esthétique".

L’écriture est sensuelle, rigoureuse, intense, et se déploie avec bonheur tant dans les portraits d’ensemble que dans l’intimité et le moindre détail de la composition. La description minutieuse de la conception des œuvres est inoubliable, l’écriture captant la profondeur du regard, le rapport des couleurs, de la lumière et des formes, la texture de la peinture, le mouvement généreux du bras et de la pensée. "Je mettrai au poignet de Judith le bracelet de maman que je n’ai jamais pu me résoudre à porter, les hexagones d’or incrustés de jade forment un motif parfait. Et la robe sera jaune, décolletée. Pour les lignes de force, le rouge. Un tissu rouge sur lui, les taches de sang sur sa robe à elle."

Tout nous semble réel dans cette fiction, le grain de la peau, les personnages, les paysages, la présence de la mer, la poussière du sol. La beauté nous frappe de plein fouet en même temps qu’Artemesia ainsi que le désir omniprésent de donner un sens à sa vie à une époque où les femmes avaient si peu de chances de se réaliser pleinement. L’auteure a su relever ici le dur défi d’écrire comme on peint. Un livre qui donne l’envie irrépressible de revoir toute l’œuvre de Gentileschi.

* orpiment : Sulfure naturel d’arsenic, jaune vif, utilisé en peinture.

Catherine Weinzaepflen, Orpiment, Paris, Des femmes, 2006.

04/11/2007

Simone Veil par Antoinette Fouque (Femme actuelle du 29.10 au 4.11.07) (réalisé par Claudine Colozzi)

Simone Veil - Regards croisés sur une grande dame

Son autobiographie, "Une vie", sort le 31 octobre aux éditions Stock. L'occasion pour cinq femmes d'horizons divers de lui rendre un hommage personnel.

Un livre sans tabous : de sa jeunesse à Nice à l'élection présidentielle de mai dernier, Simone Veil évoque toutes les grandes étapes de sa vie personnelle et professionnelle.

"Je l'estime comme une grande soeur" (propos d'Antoinette Fouque sur Simone Veil recueillis par Claudine Colozzi - aux côtés de ceux de Beate Klarsfeld, Caroline Huppert, Rachida Dati et Elisabeth Guigou)

Antoinette Fouque, cofondatrice du MLF en 1968 et présidente de l'Alliance des femmes pour la démocratie (AFD)

"En France nous avons eu la chance unique, que le MLF que j’ai créé en 68, rencontre une femme d’Etat qui transforme nos revendications en réformes, donc en victoires communes. Toutes forces unies. L’alliance s’est faite très vite. Simone Veil a compris que des femmes en mouvement accomplissaient une mutation de civilisation : le passage d'une domination masculine, à un monde réconcilié de femmes et d'hommes. Loin de tout sectarisme, nous avons évité le piège d'un certain féminisme qui voudrait que les femmes deviennent des hommes comme les autres, dans une indifférence sexuelle. Nous n'avons pas le même Père politique. Je suis de gauche. Mais nous avons en commun, une source d'inspiration, un ancrage profond du côté de l'héritage maternel, matriciel, humain, charnel. Son coeur militant de femme droite déteste l'injustice. C'est pour cela que je la considère, l'admire et l'estime, comme une grande soeur. Par sa force et son rayonnement vital, intime autant que politique, elle a transformé sa destinée tragique d'adolescente, condamnée aux camps de concentration nazis, en un Destin d'Héroïne française, européenne et mondiale. Elle aurait dû, devrait, recevoir le Prix Nobel de la Paix." Antoinette Fouque

14/10/2007

Rediffusion "Empreintes" de Simone Veil sur France 5 dimanche 14 octobre à 9 h 49 (Simone Veil y dit à deux reprises son admiration, son amitié et sa gratitude pour Antoinette Fouque)

Empreintes : "Simone veil, la loi d'une femme"

France 5, dans le cadre de sa case documentaire "Empreintes", a diffusé, vendredi 12 octobre 2007 à 20 heures 40, le documentaire écrit et réalisé par Caroline Huppert, "Simone veil, la loi d'une femme".

Elles ont marqué notre société de leur 'empreinte'. Hors du commun, ces personnalités françaises sont issues du monde des arts, de la culture, des sciences, du spectacle, du sport de la société civile... La collection 'Empreintes' leur rend hommage.

Simone Veil, la loi d'une femme : Ce documentaire mesure l'empreinte laissée par Simone Veil : la loi sur l'avortement qui porte son nom, son combat pour l'Europe, son action pour le devoir de mémoire de la Shoah. Il propose un lien entre son héritage personnel et ses champs d'action : son enfance, son éducation, sa mère, puis pendant l'adolescence, l'horreur d'Auschwitz.

Simone Veil est l'une des personnalités françaises les plus respectées. Son engagement l'a placée au-dessus des contingences politiques.

'Simone Veil, la loi d'une femme' se propose de faire comprendre ce phénomène inhabituel et la femme exceptionnelle qui l'a rendu possible.

Rediffusion :

Dimanche 14 Octobre 2007 à 09 heures 49

02/12/2006

"Vivre l'Hisoire" de Simone Veil

Vivre l'histoire.jpg

Simone Veil
Vivre l'Histoire
Entretiens avec Antoinette Fouque
1 Cassette - 16,50 €
1CD 18 €

" La profession d'avocat que j'avais choisie venait du goût de défendre des idées que je pensais justes et dont je trouvais qu'elles n'étaient pas suffisamment entendues. Au fond, je crois que toute ma vie, je pars en guerre... Ce qui m'importe, c'est la personne humaine, c'est l'homme, c'est la femme, le respect de l'homme et de la femme, de leur liberté, de leur dignité et de leur bonheur ; je ne conçois pas de possibilité de bonheur sans respect de la personnalité. C'est une sorte de combat pour une certaine forme de vie." Simone Veil

Dans ces entretiens réalisés en novembre 1985 avec Antoinette Fouque, Simone Veil parle de sa vie de femme politique.
Son enfance heureuse et libre, en dépit des difficultés économiques et de la sévère morale paternelle, auprès d'une mère aimée et admirée qui tout au long des années reste une grande figure lumineuse, son adolescence traversée par le Front populaire et tragiquement marquée par le nazisme, sa prise de conscience de sa judéité et du traitement des différences par les totalitarismes l'ont déterminée à s'engager activement dans la politique. Magistrat ou ministre, elle a toujours œuvré contre les abus de pouvoir pour l'instauration d'une loi, bonne en ce qu'elle respecte la dignité de la personne humaine et la liberté individuelle. Libérale, elle dit sa méfiance des idéologies, de l'embrigadement, du jeu politique qui sacrifie trop souvent l'authenticité à l'intrigue pour la prise de pouvoir ; elle dit son goût de la contestation et des joutes d'idées. Elle se montre un témoin attentif des grands bouleversements de notre époque, du mouvement de mai 68 comme des mouvements des femmes.
Une voix de femme se fait entendre qui interpelle le monde politique et témoigne, dans l'attention qu'elle porte aux autres, d'une vie simplement exemplaire..