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11/01/2007

Texte d'Anne-Marie Planeix dans le catalogue des trente ans des Editions Des femmes

La vigilance de ma mère m'accompagne et m'étonne depuis toujours. Je me dis, dans les mots d'aujourd'hui, qu'il en va d'une véritable préoccupation "paritaire". Pour elle, le monde humain est constitué d'hommes et de femmes et, là où les femmes manquent, sont rendues invisibles ou niées, que ce soit par violence manifeste ou... (pseudo) courtoise, il y a amputation et trahison. Nous, ses filles, savions que nous existions "à part égale", de fait et de droit, et qu'il fallait par une sorte de devoir l'affirmer. Mais sa vigilance n'était pas et n'est toujours pas seulement défensive, elle est reconnaissance quasi-immédiate de l'événement "précieux" pour une femme. Cet événement a été la création par Antoinette Fouque du MLF et celle de la maison d'Editions Des femmes.
A l'époque, fidèle aux "idéaux" de 68 que j'essayais d'appliquer dans mon travail par exemple (j'enseignais la philosophie), et bien convaincue de la nécessité d'un "mouvement de libération", je n'arrivais pas cependant à sortir d'une sorte de bonne volonté abstraite. Je ne savais pas où m'adresser... Et c'est ma mère la première qui, avec une joie irrésistible, m'a fait lire, et offert des textes publiés par ces éditions, et qui m'a parlé d'Antoinette Fouque. Si bien que lorsqu'en 1975 à l'occasion d'un forum des livres organisé à Grenoble, j'ai rencontré des femmes du MLF travaillant à la maison d'Edition Des femmes ce fut comme un rendez-vous déjà préparé, attendu et espéré. Cette "arrivée" au mouvement se trouve ainsi pour moi indéfectiblement liée à ma mère et à son enthousiasme.
 
A.M.P.