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12/10/2009

Table ronde + Vernissage de La Couverture vivante (jeudi 16 octobre, dès 18 h 30)

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Du 12 au 17 octobre 2009, Exposition La Couverture Vivante

Espace Des femmes - 35 rue Jacob – 75006 Paris

Vendredi 16 octobre, table ronde Tisser des liens entre les femmes du monde à 18 h 30, Vernissage à 20 heures

L’Espace Des femmes, un lieu pour la « solidarité absolue » des femmes

La Couverture Vivante est une création collective, composée d'autoportraits sur tissu, confectionnés par des femmes du monde entier afin de véhiculer un message de paix et de préservation du vivant.

Sur proposition de Michèle André, Antoinette Fouque accueille cette oeuvre à l'Espace Des femmes.

La Couverture Vivante, oeuvre commune de femmes, veut favoriser la « conscience citoyenne planétaire». « Le MLF, comme dit Antoinette Fouque, c’est le temps de la ’solidarité absolue’ : tant qu’une femme est esclave, je suis esclave aussi ; ma liberté commence avec celle de l’autre… ».

Quatre interventions et un débat :

 1) L'Espace Des femmes, relais du MLF : une histoire des solidarités. Catherine Guyot, Yvette Orengo ;

 2) Regard historique sur le rapport des femmes au corps et au monde à travers le vêtement. Le retour du "corps contraint" dans les vêtements ? Catherine Join-Dieterlé, ancienne conservatrice du Musée de la mode de la ville de Paris ;

 3) Au coeur des quilts. Autour de ces créations textiles, des femmes nord-américaines se rassemblaient et s'engageaient. Dominique Herbay ;

 4) La Compagnie Entre chien et loup propose un spectacle 2 : un état des lieux sur la condition des femmes vivant dans des pays occidentaux, sur leur implication dans la société civile et leur rapport au féminisme. Camille Perreau, Caroline Vergon.

Contact presse : pour La Couverture Vivante, Carole Menduni, + 33 (0)4 27 68 90 28, +33 (0)6 69 39 02 65 ; pour l’Espace Des femmes, Guilaine Depis, + 33 (0)6.84.36.31.85, guilaine_depis@yahoo.com

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23/09/2009

La légende de La Couverture Vivante (exposition du 12 au 17 octobre 2009)

La Couverture Vivante

Une légende de demain

gcarrecarbonarenaima.gifIl était une fois un vaste monde aux confins des univers.

La vie s’était installée sous d’innombrables formes dans les immenses paysages de cette terre féconde.

Au fil du temps, une espèce en vint à dominer les autres.

Cette espèce vivante se dénommait elle-même « Etres humains », ce qui signifiait: «Créatures nées de la terre » par opposition aux dieux qui étaient célestes. L’ordre naturel des choses changea d’abord insensiblement puis de plus en plus rapidement.

Les humains soumirent les autres espèces vivantes, adaptèrent l’environnement à leur vision du monde et oublièrent qu’eux aussi venaient de cette terre sur laquelle ils vivaient. Coupés de leur origine terrestre, les humains étaient en train de perdre leur relation à l’invisible, aux forces élémentales d’un monde qu’ils en étaient venus à considérer comme le leur.

Ils se mirent à adorer des objets pour la possession desquels ils étaient prêts à toutes les formes de violence. C’est ainsi qu’ils semèrent la destruction autour d’eux pour alimenter les sacrifices exigés par le culte des « Objets - Machines ». Ils éventrèrent la terre pour lui arracher ses entrailles, ils empoisonnèrent l’eau et l’air, exterminèrent de nombreuses espèces vivantes…

Il arriva un temps où le principe même de vie sur cette terre, autrefois fertile et aimée, se trouva menacé. Cependant les humains emportés par leur frénésie ne voulurent pas comprendre les signes que leur adressa alors la Terre, en tant que matrice de la vie.
L’espèce humaine était alors fort nombreuse, des milliards de bouches avides cherchaient à arracher quelques lambeaux de cette précieuse terre pour en tirer un éphémère profit.

PetCarre09.jpgQuelque part, des femmes commencèrent à murmurer entre elles; elles se rendaient compte que le « Nouvel Ordre » mis en place par le genre humain était dominé par un instinct mortifère.

Elles aussi s’étaient soumises et avaient cru à la domination de l’être humain sur la loi de la Nature, mais elles ne pouvaient plus supporter de voir que les yeux de leurs enfants étaient vides.

Dans le regard des enfants, ces ancêtres du futur, elles avaient lu la condamnation de l’espèce, comme ultime héritage d’une civilisation ayant asservi le Sujet à l’Objet. Elles se souvinrent alors de leur nature magique, elles se rappelèrent qu’autrefois les femmes communiquaient avec les forces de la vie et qu’elles-mêmes en étaient toujours porteuses. D’une mémoire très ancienne enfouie sous le conditionnement instauré par le « Nouvel Ordre », remontèrent les mythes des Origines.

Elles découvrirent alors le monde avec un nouveau regard, un regard venu du passé et tourné vers le futur. Et tout leur parut dangereusement absurde. Tant d’ingéniosité et tant d’obstination pour déboucher sur ce paysage saccagé, où la fleur meurt et l’oiseau ne chante plus...

livingblanket4552.jpgElles essayèrent d’alerter autour d’elles, d’autres membres de leur espèce, mais trop occupés à la survivance du plus fort, ils ne levaient plus les yeux de leurs cadrans, écrans, viseurs et autres appendices technologiques sans lesquels ils croyaient sombrer dans le néant. Aveuglés par l’urgence, ils ne discernaient plus l’essentiel.
Elles tinrent alors conseil et décidèrent d’envoyer une messagère consulter l’esprit d’une très ancienne Déesse Mère qui vivait, disait-on, près d’une montagne Sacrée.

La voyageuse parcourut le long chemin qui menait à la dite montagne.

Mais comment s’adresser à la Déesse Mère ? Celle-ci existait-elle vraiment ? Que croire en ces temps troublés ?

Il lui semblait bien par moments sentir des forces obscures agiter son âme mais on lui avait appris, comme aux autres, que l’âme n’existait pas.

Elle s’installa dans le col entre les deux sommets jumeaux qui coiffaient la montagne, alluma un feu, s’assit près des flammes, prépara ses offrandes et attendit.
Quatre nuits passèrent sans que rien ne se produise.

Désespérée, elle alluma le feu pour la cinquième nuit, offrit sa dernière gorgée de vin, son dernier morceau de pain et invoqua la Déesse Mère.

Il y eut un frémissement dans les flammes et son Esprit recueillit ce message :

00013.jpg« C’est la main qui permet à la conscience de s’ouvrir, retrouvez le pouvoir de vos mains.
Un chemin se présentera alors à vous et vous guidera hors des ténèbres qui ont envahi votre monde. »

La messagère retourna vers ses compagnes.Elles s’interrogèrent :

Plus personne ne se servait de ses mains, les machines faisaient tout. Ceux qui étaient en charge de la création étaient des spécialistes désignés par le « Nouvel Ordre », personne d’autre n’était habilité à créer.


La discussion dura longtemps, jusqu’à ce qu’une très vieille femme intervienne :

« Mes filles, cessez de parloter et mettez-vous au travail, je me souviens d’un temps où nous nous servions de nos mains tous les jours, en filant, en tissant, en cousant.
La main est le meilleur outil qui soit. Nous avons toutes des mains,

Filons, cousons, tissons ce qui reste dans nos cœurs et allons le montrer au monde. »

C’est ainsi qu’elles se mirent chacune à confectionner UN carré de tissu, dans lequel elles mirent leur foi et leur espérance.

Elles décidèrent de coudre les carrés les uns aux autres.

Bientôt la rumeur se répandit à travers toutes les terres et des carrés de tissus affluèrent de partout comme l’affirmation d’une conscience commune. Assemblés, les carrés de tissus formèrent une immense couverture, la plus grande qui ait jamais existé et les tissus chatoyants racontaient l’élan de vie arraché à la misère de ce monde moribond.
La couverture animée de tant d’espoir et nourrie du pouvoir des mains qui lui avaient donné vie se mit en mouvement.

Les gardiens de la mémoire et de la paix comprirent que partout où « La Couverture Vivante » irait, elle apporterait un élan de vie. Elle irait recouvrir des rivières, envelopper des communautés, protéger des forêts, apporter chaleur et réconfort là où régnaient divisions et indifférence.

PetCarre12.jpgDans son sillage jailliraient de nouvelles alternatives, les êtres humains ayant retrouvé leur pouvoir de création trouveraient des solutions pour nourrir, vêtir, célébrer, éduquer, soigner dans le respect de toutes Formes de vies.

La formidable énergie, mise en place par cette création collective, mettait soudain en évidence une communauté de destins dont la survie était tissée dans l’apparition
d’une conscience universelle.

La couverture était infinie, elle ne cessait de croître, étendard gigantesque de myriades d’êtres humains en chemin vers la joie simple d’ÊTRE.