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15/10/2007

Festival Belles Latinas : soirée EXCEPTIONNELLE avec Patricia Rodriguez à l'Institut du Mexique à Paris le 15 octobre à 18 h 30 + nombreuses rencontres avec l'auteur en Rhône-Alpes durant tout le mois d'octobre 2007

Soirée GRATUITE avec Patricia Rodriguez (auteur de "A la recherche de l'utérus perdu") dans le cadre du Festival Belles Latinas http://www.espaces-latinos.org/BellesCom.html, à l'Institut de México, 119 rue Vieille du Temple, Paris 3ème, lundi 15 octobre à 18 h 30.

Entourée de deux de ses compatriotes du pays du burrito et du sombrero, Sergio Gonzalez Rodriguez et Jordi Soler, Patricia Rodriguez sera à l'honneur d'une table ronde animée par Cécile Quintana (en espagnol).

Le Festival Belles Latinas (8 au 21 octobre 2007), rendez-vous français majeur dans le monde littéraire latino-américain, permet au public de rencontrer pendant trois semaines dans plusieurs villes de France des écrivains latino-américains contemporains. Aussi, cette année, l'Instituto de México http://www.mexiqueculture.org/ (et http://www.amelatine.com/ ) à Paris convie t-il les trois meilleures plumes de l'ancien Yucatan énumérées ci-dessus.

D'autres rencontres avec Patricia Rodriguez se déroulent, plus bas en France, dans la région Rhône-Alpes, où un accueil chaleureux lui fera peut-être oublier que nos quenelles sont nettement inférieures à ses fabuleux tacos et autres enchiladas :
* Vendredi 12 octobre - 14 h 00 : Université Jean Monnet à Saint-Etienne

* Samedi 13 octobre - 14 h 00 : Bibliothèque de Saint-Jean à Lyon 5e

* Mardi 16 octobre - 14 h 00 : Lycée Corot à Morestel

* Mercredi 17 octobre - 18 h 30 : Bibliothèque de Bron (69)

* Jeudi 18 octobre - 18 h 30 : Café Au Bout du Monde à Lyon 1er

01/09/2007

Patricia Rodriguez s'exprime dans Espaces Latinos (sept oct 07)

Patricia Rodrioguez est l'auteur de "A la recherche de l'utérus perdu", Editions Des femmes (2006)

Sociétés et cultures de l'Amérique Latine

"Le centre du monde, c'est précisément où tu te trouves." Talmud

Le regard de l'autre - Patricia Rodriguez

Notre planète a de nombreux centres ; des nombrils telluriques unis à des placentas nourriciers, vers lesquels les forces du monde souterrain rejoignent celles du monde visible et celles du cosmos. En tant que Mexicaine, je me trouve sur le nombril de la lune, car c'est ce que signifie, en langue nahuatl, le nom de Mexico. Et je n'écris pas dans cette belle langue indigène, que je ne connais pas, mais dans le langage des colons, qui est le mien.

La colonisation en Amérique latine a été la rencontre de deux cultures différentes, et l'une s'est imposée au détriment de l'autre. Pendant sa formation, de la part des colonisateurs, se sont créées des visions dans lesquelles ne furent pris en compte que les idéaux et les préceptes européens ; mais les indigènes se sont eux aussi créé bdes visions des colonisateurs à partir de leurs préceptes et de leurs idéaux. Nous échangeons notre propre perspective contre celle de l'autre en considérant et en prenant en compte le point de vue, la conception du monde, les intérêts, l'idéologie de l'autre, non en donnant pour acquis que celle de "l'un" est la seule possible.

Lacan pensait que l'Autre est en même temps le prochain et tout l'ensemble des sujets qui constituent la culture et la société depuis l'origine de l'humanité. Le sujet est parlé par l'Autre et sa variation, le sujet est pensé par l'Autre. C'est à partir de l'Autre que le sujet possède un langage et à partir de l'Autre que le sujet pense. Si "la limite de mon monde est la limite de mon langage", les colonisés, en s'appropriant la langue espagnole, ont élargi les limites de leur monde. Et rappelons-nous que "les mots sont une forme d'action capable d'induire des changements." Il n'est pas toujours vrai que "l'autre est celui qui aliène" ou que "l'enfer, c'est les autres". La solitude nous pousse à nous rapprocher des autres. Octavio Paz disait que "l'homme est le seul être qui se sent seul et le seul qui est recherché de l'autre". Voici un fragment de son poème Piedra de sol :

Je suis autre quand je suis, mes actes / Sont plus à moi s'ils sont aussi à tous, / Pour que je puisse être je dois être autre, / Sortir de moi-même, me chercher parmi les autres / Je ne suis pas / Les autres qui ne sont pas si je n'existe, / Les autres qui me donnent pleine existence, / Le moi n'existe pas, nous sommes toujours nous, / La vie est autre...

L'écrivain transforme ce qui est connu en autre chose, en ne donnant pas pour acquis que sa vision soit la seule possible. On n'est pas écrivain parce qu'on a choisi de dire certaines choses, mais pour la forme dans laquelle ces choses sont dites.

Patricia Rodriguez Saravia Traduit par Christian Roinat

Patricia Rodriguez (Mexique) présentée dans Espace Latinos de sept/oct 07

Patricia Rodriguez Saravia, née à Mexico, est psychiatre et psychanalyste. Elle a déjà publié au Mexique huit textes, romans ou nouvelles, qui ne sont pas encore publiés en français. Elle a reçu deux prix littéraires. Au travers de ses écrits, elle s'attache à questionner le rôle de la femme dans la société contemporaine dans ses dimensions sociales et culturelles.

"A la recherche de l'utérus perdu" est son premier livre publié en langue française. Camila est médecin anesthésiste dans une clinique de Mexico. Elle assiste à une intervention au cours de laquelle un utérus apparemment sain est prélevé sur une jeune patiente et emporté dans une glacière par une infirmière inconnue. Une réflexion sur le corps et l'identité de femme, la procréation et la création à l'heure de la modernité scientifique.

"A la recherche de l'utérus perdu", traduit de l'espagnol (Mexique) par Nelly Lhermillier, aux éditions des femmes, 2006

16/03/2006

"A la recherche de l'utérus perdu" de Patricia Rodriguez

À la recherche de l’utérus perdu

Patricia Rodriguez


Traduit de l’espagnol (Mexique) par Nelly Lhermillier

Office 16 mars 2006

Camila, médecin anesthésiste dans une clinique de Mexico, assiste à une intervention chirurgicale au cours de laquelle un utérus (apparemment tout à fait sain) est prélevé sur une jeune patiente et emporté dans une glacière par une infirmière inconnue. Elle achète par ailleurs les archives personnelles d'un chirurgien réputé qui vient de se suicider, et dont le contenu va s’avérer pour le moins explosif…
Les questions qu’elle pose, ou se pose, au sujet de ces deux affaires (forcément liées…) vont l’entraîner vers l’univers terrifiant des expérimentations médicales secrètes, de trafics d’embryons et d’organes, où les questions d’identité sexuelle, de désir de maternité… et de domination économique se mêlent d’une bien étrange manière…

Très habilement construit comme un récit policier (qui amène de découvertes en découvertes avec ce qu'il faut de suspens), ce roman plein d'humour et d'une saine vitalité, permet ainsi de "révéler" ce qui, sous couvert de progrès technologique, deviendrait une sombre et terrible machination contre l'espèce humaine, les femmes en particulier, face à laquelle un solide appétit de vie, une grande énergie, et une bonne dose de solidarité pourraient constituer un premier, même si bien dérisoire, rempart. Avec une ironie digne de Docteur Folamour, l’auteure dresse un constat qui apparaît progressivement inéluctable alors que s'exprime le très réel sentiment de voir franchies, avec l'instrumentalisation du corps et les manipulations sur la vie, les barrières du sacré, comme un blasphème réellement terrifiant (d'autant plus terrifiant d'ailleurs qu'il est vraisemblable et crédible...).

Patricia Rodriguez Saravia, née à Mexico en 1945, est psychiatre, psychanalyste, professeur, et a publié huit textes, romans ou nouvelles. Elle a obtenu un prix littéraire au Mexique pour Cuando tu estes muerta (une nouvelle où la narratrice évoque la mort de sa mère), et vient d'en obtenir un second.