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07/10/2008

Circonfession de Jacques Derrida - Exceptionnel !

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Jacques Derrida
Circonfession
lu par l'auteur

Texte intégral
Coffret 4 Cassettes - 45,50 €

Coffret 5 CD à paraître fin novembre
37€

" Peut-on nommer son propre sang ? et décrire la première blessure, ce moment où, paraissant au jour, le sang se refuse encore à la vie ? A supposer qu’on se rappelle sa circoncision, pourquoi cet acte de mémoire serait-il une confession ? L’aveu de quoi, au juste ? Et de qui ? A qui ?
Rôdant autour de ces questions, essayant, comme au clavier, une voix juste au-dedans de moi, je tente de dire de longues, très longues, interminables phrases, et de les murmurer au plus près de l’autre qui pourtant les aspire, soupire, expire, les dicte même. Cette diction est aussi une dictée. Plusieurs voix résonnent en une, dès lors, elles se croisent, elles se disputent même une parole finalement torsadée.
Telle respiration ne scande pas n’importe quel temps : ce fut celui d’une lente agonie où, comme on dit, d’un dernier souffle. Durant de longs mois, pendant que ma mère expirait, j’ai tourné autour d’un événement introuvable qui fut le sien autant que le mien, je l’ai entouré, sans doute aussi contourné. Pour ce qui reste sans témoin, j’ai dû prendre à témoin : saint Augustin, par exemple, l’image aussi d’un double confiée à de vieux carnets, la lucidité impeccable enfin d’un grand ami, Geoffrey Bennington. »
J.D.

29/09/2008

Macha Méril entre dans la Bibliothèque des Voix !

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SEPTEMBRE 2008
LIVRE AUDIO
Un jour, je suis morte
Macha Méril
Lu par l’auteure
ISBN : 3328140021073
Extrait - 1 CD - 18 €
Office 11/09/2008

« Un jour, je suis morte. J’ai eu du mal à m’en remettre. Je ne m’en remets pas, en vérité. »

Le roman Macha Méril commence par cette révélation inattendue. Sous le masque de la comédienne, femme épanouie, « apparente, rigolante, fornicante », se cache une blessure profonde. Rendue stérile par un avortement bâclé dans sa jeunesse, sa tentative de maternité se soldera par une fausse couche. Errant entre passé et avenir, l’actrice nous livre son ressenti, sans pathos mais avec émotion et courage. Le récit dévoile cette part d’ombre qui la hante, cette sensation douloureuse et obsédante de perte. Une vie passée entre être et non-être, un être-à-demi… puisque pour Macha Méril le destin d’une femme, son accomplissement et sa seule vérité est d’être mère. Sacralisant l’enfantement, qu’elle ne connaîtra jamais, elle évoque cette épreuve.

La confession d’une femme qui met une incroyable énergie à défendre une cause qui transcende l’individu : « Alors tous les enfants de la Terre seront mes enfants, j’aurais gagné sur ma mort prématurée. » Un écrit intense et pudique, subjectif et sincère.

Macha Méril est née en 1940 à Rabat au Maroc. Très vite repérée par le cinéma, son premier rôle important arrive en 1960 avec La Main chaude de Gérard Oury. Elle tourne ensuite dans Une femme mariée de Godard, qui la fait connaître dans le monde entier. De nombreux cinéastes européens la sollicitent, Buñuel, Pialat, Dario Argento, Claude Lelouch… En 2005, elle reçoit le Prix "Reconnaissance des cinéphiles". Se dédiant aussi à l'écriture, elle a publié avec succès plusieurs roman, dont Biographie d'un sexe ordinaire (Albin Michel, 2003) ou Les Mots des hommes (Albin Michel, 2005).

Macha Méril a lu des extraits de son texte au Marathon des Mots de Toulouse, le 13 juin 2008.



16/09/2008

Les Tropismes de Nathalie Sarraute en livre audio : une fidélité constante à la Bibliothèque des Voix

sarraute2.jpgNathalie Sarraute
 
lit
Tu ne t'aimes pas
Entre la vie et la mort
L'Usage de la parole
Tropismes,
Le Mot amour,
Ich sterbe
Ici
*********************************

Nathalie Sarraute
Tropismes - Le Mot amourIch sterbe - Mise en espace sonore de Simone Benmussa
lu par l'auteur et par Madeline Renaud -
1 Cassette 16,50 € - 1 CD - 18 €

“ Les textes qui sont lus ici par Madeleine Renaud et par moi sont d'abord les premiers textes que j'aie jamais écrits, qui sont intitulés Tropismes. Ils contiennent en somme l'embryon de tout ce que j'ai développé par la suite dans mes romans. Ces textes étaient entièrement construits et propulsés par un mouvement intérieur, qui ne me paraissait pas encore avoir été pris dans du langage ni avoir été l'objet d'une attention exclusive d'un écrivain. C'étaient des sortes de mouvements difficiles à déceler, à définir parce qu'ils n'entraient dans aucune catégorie psychologique, je ne savais pas ce que c'était ; c'étaient des mouvements qui poussaient le langage, donnaient naissance au rythme du morceau, et constituaient des sortes de petites actions dramatiques, qui se passaient tout à fait de personnages nommés, de temps chronologique. Les deux autres textes que nous lisons font partie de L'usage de la parole. Très éloignés de mes premiers Tropismes, en même temps, ils sont ce qui s'en approche le plus. Contrairement, ils partent de mots et d'expressions toutes faites et descendent dans ce for intérieur où se passaient les Tropismes. ” Nathalie Sarraute

"Avec mes lectures sur cassette, il y a un échantillon de ce que j'ai ressenti en écrivant le texte, de ma lecture intérieure. (...) Mes textes sont des mouvements intérieurs, il ne faut pas de transe, pas de pathétique, cela doit rester au niveau d'un murmure intérieur. Car le texte lui-même est déjà le grossissement de ce mouvement intérieur infime, qui ne supporte pas un second grossissement."
Le Quotidien de Paris, 28 décembre 1981
1981, Madeleine Renaud et Nathalie Sarraute, lors de l'enregistrement de Tropismes, Ich sterbe et Le Mot amour

29/07/2008

Entretien Benoite Groult/Marc Alpozzo ("Les Carnets de la Philosophie", été 2008)

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Entretien avec Benoîte Groult
Propos recueillis par Marc Alpozzo
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Marc Alpozzo : Votre dernier ouvrage La touche étoile, le qualifiez-vous de « roman » ?

Benoîte Groult : Oui ! C’est un roman ! Parce que Alice, je l’ai faite pire que moi, si j’ose dire. Elle est née en 12 ou 15, elle n’a pas eu le droit de vote avant 45 ans, donc elle n’a jamais été une citoyenne. Moi, je suis née en 1920, donc j’ai eu le droit de vote de justesse, et de justesse j’ai eu les différents droits.
Donc c’est très romanesque au fond. J’ai connu ce qu’il y avait avant, mon éducation catholique c’était presque le dix-neuvième siècle, faîte par des femmes et qu’avec des petites filles. J’ai voulu faire une femme encore plus marquée que moi par les siècles passées, les habitudes. Et il y a également une héroïne plus jeune, sans quoi, je suis certaine que les gens auraient fermé le livre aussitôt.

Alice est une femme du siècle dernier, elle en a connu toutes les étapes. Mais on ressent en ce personnage des regrets.

Certainement ! Pour sa vie personnelle, et professionnelle : elle s’est occupée du courrier du cœur alors qu’elle aurait voulu faire autre chose, et aurait sûrement pu faire autre chose. C’était tellement difficile pour une femme née en 1915. Aujourd’hui, certes ça n’est pas facile, mais le choix est là !

Le thème de ce roman, c’est la vieillesse.

Etrangement, quand je l’ai apporté chez Grasset, qui est mon éditeur depuis toujours, ce n’était plus la même équipe, elle est composée d’hommes exclusivement, et on m’a reproché de parler de la vieillesse, d’être encore féministe, et puis de n’avoir plus rien écrit depuis neuf ans, craignant que les femmes m’aient oublié. Ils croyaient de fait, que le livre ne partait pas avec les fées sur son berceau. Au bout de trois semaines, le livre explosait, et c’est celui qui a le mieux marché chez Grasset de toute l’année. Ils n’avaient donc rien compris à cette nécessité des femmes de lire des livres sur ce qu’elles pensent de la vie, et pas seulement ce que les hommes en pensent. Il y a une véritable existence du féminisme. Mais on n’ose plus dire que l’on est féministe, aujourd’hui.

N’y a t-il pas quelque chose de négatif dans le féminisme, une sorte d’anathème. Par exemple, il y a aujourd’hui un féminisme américain très redoutable. Ne trouvez-vous pas le mouvement dévoyé à présent ?

Le féminisme est un mouvement varié. On voudrait que les féministes partent d’une seule voie, qu’elles soient toutes d’accords. Alors que c’est une révolution qui concerne l’Afrique, l’Orient, les pays développés. Forcément il y a des écoles différentes. J’étais par exemple, contre l’idée d’Elisabeth Badinter qui était contre la parité politique, et toute mesure qui favoriserait les femmes en politique. Alors qu’on est défavorisées en tant que femmes. Elle voulait que nous soyons des individus comme les autres. Mais nous ne sommes pas des individus comme les autres ! Pas encore. Ségolène Royal n’a pas fini de souffrir. La parité politique est une plaisanterie en France. On est 18%. Avant-dernières en Europe. On ne s’occupent pas des affaires de l’Etat. Quant aux travaux domestiques, ce sont toujours les femmes qui s’en occupent. Or, aujourd’hui elles travaillent. C’est donc miraculeux que les femmes parviennent tout de même à profiter de leur liberté en France. Mais les hommes doivent descendre de leur pied d’estale, et je peux comprendre que ce soit très dur !

Les femmes ont fait le chemin en Occident surtout…

Certainement. Mais enfin, les jeunes femmes qui ont fait des études dans le monde, il y en a de plus en plus. En ce qui concerne l’excision, de plus en plus de femmes osent en parler en n’excisent plus leurs filles. Le Burkina-Faso a déclaré cela illégal. Les mutilations sexuelles sont en voie de diminution. Je n’ai pas dit disparition. Il reste des superstitions très tenaces. Ce sont des pays de traditions. Et comme les filles ne vont pas à l’école, car quand il y a de l’argent c’est pour le fils, c’est encore délicat. Dans un pays où les femmes n’ont aucune liberté, ce sera en effet très long.

Dans quel sens voyez-vous le combat des femmes évoluer aujourd’hui ?

Je viens de recevoir une lettre d’Yvette Rudi me disant que le front machiste s’organise au PS pour barrer la route à Ségolène Royal. Et comme chez eux il n’y en a pas un qui sort du lot. Hm ! N’empêche, ils préfèrent perdre que la voir gagner !

Voient-ils cela comme un précédent ?

C’est vrai que, symboliquement, ce serait extraordinaire. Le passage à l’acte reste tout de même difficile. La femme cela continue de paraître comme un acte fondateur, révolutionnaire. Mais les femmes continuent de manquer de confiance en elles. Et puis c’est l’habitude. Même les académiciennes continuent de se laisser appeler « Madame l’académicien »… Alors que l’Académie est le gardien du bon langage. Pourtant elles n’osent pas bousculer les conventions ! Et elles sont au sommet de l’intelligence. C’est impressionnant !

N’est-ce pas parce que la femme est finalement éduquée pour être obéissante ? Elle n’a pas le droit d’être révolutionnaire.

Oui ! La femme en effet ne doit pas être révolutionnaire. On a pris les grands moyens quand la femme explosait. Elle est guillotinée. Pas le droit de monter à la tribune, mais le droit de monter à la guillotine. C’est un combat à la vie à la mort.

Puisqu’on parle de la mort, ce roman parle bien sûr du combat des femmes, et au centre, un personnage aux côtés d’Alice, Moïra ?

C’est la destinée. Je dis que Moïra s’ennui dans l’immortalité, et donc, elle aime bien voir les histoires humaines, la passion, l’amour, même le malheur, cela la distrait. Donc, elle essaye d’infléchir le destin des hommes. Car elle sait qu’il y a des croisées des chemins plusieurs fois dans la vie. On n’a pas un destin dans la vie, mais plusieurs. Il faut cependant savoir quel est le moment pour choisir. Cela reste beaucoup le hasard. Je suis sûr qu’il y a des occasions dans la vie où l’on peut changer d’existence.

Vous ne pouviez en effet croire au destin sans quoi vous n’auriez pu être féministe, et combattre contre ce que les grecs appelaient autrefois l’ordre du monde pour justifier la place de chacun dans la cité.

En effet, on disait que c’était la destinée des femmes alors qu’en vérité c’était la loi des hommes. Le droit romain c’était épouvantable. Les femmes n’avaient même pas de nom. Elles avaient le nom de la famille. Pas de prénom.

Vous dîtes également des choses terribles sur la vieillesse.

Qui me semblent vraies. J’avais d’abord acheté tout ce qui avait été publié sur la vieillesse. Mais ils étaient écrits par de jeunes gens. Ils avaient soixante ans ! C’était la jeunesse de la vieillesse. La vieillesse est de plus en plus longue aujourd’hui. Sa prolongation entraîne de plus en plus de complications.

Votre roman met d’ailleurs en lumière le regard terrible sur la vieillesse, aujourd’hui. La touche étoile, c’est en réalité cette touche qui permet de mourir dans la dignité.

Oui ! En fait, c’était une entourloupette. Puisque je ne pouvais pas en parler officiellement. C’est la touche qui coupe certaines communications. J’ai imaginé que Moïra pouvait appuyer sur la touche étoile. Mais ce serait trop beau si c’était comme ça.

C’est vrai que nous n’avons pas encore trouvé un remède contre la vieillesse, malgré la diabolisation à laquelle se livre la société.

Non ! Et puis on a envie de survivre même dans un fauteuil roulant. Ce doit être très dur d’avoir envie de mourir. J’admire ceux qui le font. Je ne sais pas si j’aurais ce courage. J’essaye de me le donner. Se dire, allez j’arrête aujourd’hui ! On doit se dire encore une minute monsieur le bourreau. Qui veut mourir ? Inutile donc de redouter une ruée pour mourir.

Votre personnage a tellement aimé la vie, et les jouissances de la vie, qu’il ne veut ni les perdre, ni voir ses enfants assister à son dépérissement.

Et puis il y a eu cette espèce de rupture dans la civilisation qui est l’arrivée de l’électronique, et d’autres méthodes que les vieux apprennent très difficilement. Mes petites filles me considèrent comme une retardée. Alors qu’avec ma grand-mère, on jouaient aux dames, aux mêmes jeux. Je suis mise à la retraite d’office, aujourd’hui.

Vous déplorez cette évolution ?

Je trouve cela dommage, car on se trouvent de plus en plus seuls. Alors qu’avec mon père, mon grand-père nous connaissions les mêmes récitations. Nous parlions de l’histoire de France de la même façon. Nous avions des repères, et des points de contact. Alors que je n’en ais plus avec mes petites filles.

Vous pensez à un effondrement des valeurs ?

Un changement complet !

Dans un passage terrible de votre roman, vous dîtes bien que l’homme peut vieillir, il ne disparaît pas dans la société, ce qui est le cas de la femme.

Oui ! Car elle est considérée comme un objet sexuel ! Quand je voyage avec ma petite fille, c’est à elle que l’on prend la valise, pas à moi ! On ne me voit même pas ! Il y a trop de vieux. Cela ennui les jeunes. C’est un sentiment horrible. On nous pousse vers la sortie, et en même temps, la science nous garde trop longtemps.

Ce qui est dommage, et vous le dîtes dans votre livre, c’est que l’on ne prend plus en compte la sagesse de ces gens qui ont vécu.

Ils s’en moquent de notre sagesse. Cela leur est égal notre expérience. Ils ont une autre vie. Le monde est entrain de changer complètement ! Ils ont sans doute raison ! Ce n’est pas nous qui pouvons leur apporter des solutions. Le communisme c’est terminé. Le catholicisme est très flanchant. La patrie ne fera plus mourir personne et tant mieux. Je comprends qu’ils soient affolés par le spectacle de ce bloc de vieillesse qui s’installe dans tous les pays développés. Ma fille aînée à soixante ans cette année. C’est horrible, les générations ! Tout est bouleversé par le fait que l’on vieillisse. Pour moi, l’idée qu’elle puisse être vieille, c’est épouvantable ! Comment allons nous résoudre cela ?

On a l’impression que tous ces combats, dont certains auxquels vous avez participé, arrivent à leur aboutissement, et dérégulent. Il faut donc trouver une autre vision du monde.

Cela dérégule, en effet ! Mais la vieillesse, quoi qu’il en soit, reste le même naufrage pour tout le monde.

Vous avez lu, pour les éditions des femmes, votre roman qui est paru également en cd, pensez-vous que le combat continue ou qu’il a trouvé son terme ?

Oui ! Il continue ! Il y a eu l’âge d’or après 75, et des ouvrages que l’édition des femmes a publiés et qui n’auraient trouvé d’édition nulle part sinon ! Le féminisme est un humanisme qui n’a pas encore terminé son travail sur la terre. Ça n’est pas une mode, même si on me le reproche aujourd’hui. J’ai commencé à quarante ans. Avant, je ne savais même pas que cela existait. On n’en parlait pas ! Il y a eu 1968 et soudain des réunions de femmes ! Certes, j’aurais voulu faire de la politique, mais je n’osais pas prendre la parole. Les hommes n’écoutaient pas les femmes. C’est terrible cela car cela vous fige dans le sous-développement. Aujourd’hui, c’est bien différent, heureusement ! Même s’il reste encore des forteresses. Dans les professions de prestige, les barrages sont toujours là. Bien que les jeunes filles pensent que tout est fait, et que le féminisme est un vieux combat dépassé, ça n’est pas vrai ! Nous pouvons reculer ! Par exemple, la presse féminine vante le retour à la maison. J’ai l’impression de lire la presse de ma jeunesse, avant que les combats féminins soient menés par les journaux féminins. Aujourd’hui, on est retourné à la femme objet. Il n’est plus question que de se gonfler les seins pour répondre aux fantasmes des hommes. Comment peut-on ainsi encourager des centaines de millions d’opérations des seins, en disant que si l’on ne se gonfle pas les seins, on ne trouvera jamais l’amour ?

Comme vous êtes une avant-gardiste, on peut dire que, dans la même veine, ce roman milite pour droit à l’euthanasie.

En effet, les soins palliatifs sont une plaisanterie en France. Ils refusent deux malades sur trois. C’est d’ailleurs tromper les gens, et ce n’est pas mourir dans la paix mais dans des conditions affreuses. Il faut qu’on change cette loi ! On entend déjà des voix en faveur du droit à l’euthanasie. Il ne faut pas que tous ces gens soient obligés d’aller mourir en Hollande ou en Suisse comme cela arrive de plus en plus. C’est impressionnant tout de même ce retard.

Quels sont vos espoirs par rapport à tous les combats que vous avez menés au cours de votre vie ?

J’espère qu’on aura une présidente de la République. Certes, c’est un parti pris, mais symboliquement, il est important qu’il y ait de plus en plus de femmes à la tête des Etats. Cela ne changera pas vraiment la société mais cela changera dans la tête et dans les ambitions des femmes. Se dire ah ! tiens une femme peut être présidente. Prenons le risque !

Bibliographie indicative

La touche étoile, Le livre de poche 2008, et La bibliothèque des voix, Des femmes, 2007, lu par l’auteure

Ainsi soit-elle, La part des choses, Les vaisseaux du cœur, publiés aux éditions Le livre de Poche.

16/07/2008

La belle Arielle Dombasle lit Lewis Carroll pour la Bibliothèque des Voix

arielle-dombasle-20060328-118064.jpglg_image.jpgLewis Carroll
Alice au pays des merveilles
lu par Arielle Dombasle

Coffret 2 Cassettes/ou 3 CD - 32 euros

Le 4 juillet 1862, au cours d’une promenade en barque avec ses deux sœurs, Alice Liddell demande à Charles Lutwidge Dodgson de lui raconter une histoire. La petite fille lui inspire, à lui le mathématicien-logicien passionné de phénomènes occultes, cette tumultueuse plongée souterraine dans le monde du rêve.
Un monde hors temps, peuplé de créatures furieusement déraisonnables, où le lapsus est roi. Elle l’explore, étonnée mais toujours lucide et désireuse, avant tout, de grandir. “ Pleine de confiance, notera-t-il, prête à accepter les pires invraisemblances avec cette foi profonde que seuls connaissent les rêveurs. Et, pour finir, curieuse, curieuse de manière extravagante, dotée de cette ardente joie de vivre que l’on ressent uniquement durant les heureuses heures de l’enfance, quand tout est neuf et beau. ”
A la demande d’Alice, encore, Charles écrira l’histoire. Pour la publier, il prendra le nom de Lewis Carroll.
Conteuse à son tour, Arielle Dombasle joue de toutes les ressources de sa voix, et du chant, pour incarner les multiples personnages du rêve malicieux d’Alice. 333277.jpg

06/07/2008

"J'ai cherché" disponible en livre audio au Festival d'Avignon (V. Dréville et Ch. Juliet) dès le 18.07.08

4b7e36d67e8c61a540cf1b501d444125.jpgAvec Valérie Dréville, sortie en AVANT-PREMIERE AU FESTIVAL D'AVIGNON DES LE 18 JUILLET 08

J’ai cherché

Charles Juliet
Lu par l’auteur et Valérie Dréville
ISBN : 3328140021066
Texte inédit - 1 CD - 18 €
Office 04/09/2008

Dans un recueil de poèmes en prose inédit, Charles Juliet nous livre des fragments de mémoire, moments d’enfance, vécus au fil des saisons. Ces textes constituent un chemin dans l’introspection, fait de souvenirs autant que de blessures. En filigrane sont évoquées la disparition prématurée de la mère, à jamais présente, la figure de la mère adoptive essentielle à ce besoin d’amour, la renaissance par l’écriture. L’acte de création poétique est, en effet, évoqué ici comme la pierre angulaire de la quête des origines.

« mais après

tant d’errances

de ratages

de jours morts

j’ai trouvé l’accord

suis à l’unisson

avance de ce pas serein

qui se règle

sur celui de la vie »

3666acd14a4ddb0123d52e4fea080b55.jpg Charles Juliet est né en 1936 à Jujurieux. Les traumatismes de son enfance marqueront à jamais son œuvre, expression de la solitude. L ’internement et la mort de sa mère, l’éloignement de son père, lui font redouter un nouvel abandon même lorsqu’il est recueilli par une famille de paysans suisses. A vingt-trois ans, il décide de se consacrer à l’écriture. Son premier livre, Fragments écrit à 15 ans, est publié en 1995 chez P.O.L. Il est notamment l’auteur de Lambeaux, un texte autobiographique et Traversée de nuit, (1997), Lueur après labour (1997), Ténèbres en terre froide (2000), L’Incessant (2002)...

03/07/2008

Claire Chazal à Grignan et chez Des femmes-Antoinette Fouque !! 3.07.08

03c89b2cd685fe2a2b1322cee0ccfc86.jpg LU PAR CLAIRE CHAZAL EN AVANT-PREMIERE AU FESTIVAL DE LA CORRESPONDANCE DE GRIGNAN LE 3.07.08

Cher Diego, Quiela t’embrasse
Elena Poniatowska

Lu par Claire Chazal
BIBLIOTHEQUE DES VOIX, DES FEMMES-ANTOINETTE FOUQUE, 2008(Actes Sud, 1993)

ISBN : 3328140021097
Extraits - 1 CD - 18 €
Office 25/08/2008

Angelina Berloff est russe, Diego Rivera est mexicain ; tous deux sont peintres. Ils se rencontrent à Bruges puis s’installent à Paris, en 1909. Dix ans plus tard, Diego part au Mexique, laissant sa femme derrière lui.

Elena Poniatowska écrit la correspondance fictive entre deux personnages réels, correspondance qui s’écrit à une voix, tant Diego se fait laconique et distant au fil des envois ; c’est le cri d’abandon d’Angelina, affectueusement surnommée Quiela par le peintre au moment de leur amour, qui est ici porté par la voix de Claire Chazal. Tour à tour sont évoqués la naissance de leur enfant, le travail de création de la peintre, ses doutes d’artiste et ses souffrances de femme. On apprend le décès de l’enfant, l’infidélité de Diego et la jalousie d’Angelina face à cette union d’où est née une fille. De l’espoir à la résignation, reste vivant l’amour qu’Angelina porte à l’artiste, luttant pour subsister, autant que pour continuer à créer malgré la solitude et le silence.

e4446b4b3c37c4a5510c8d0617a0dc43.jpg Elena Poniatowska est née en 1932 à Paris d’une mère mexicaine et d’un père appartenant à l’aristocratie princière de Pologne. Journaliste, écrivain, elle est également engagée dans la vie politique mexicaine, en faveur des libertés et contre les dérives du capitalisme international.

Extraits :

« Tu as été mon amant, mon fils, mon inspirateur, mon Dieu, tu es ma patrie; je me sens mexicaine et ma langue est l'espagnol, même si je l'esquinte un peu en la parlant. Si tu ne reviens pas, si tu ne viens pas me rechercher, non seulement je te perds toi, mais je me perds moi-même, je perds tout ce que j'ai pu être. »

« De la façon la plus naturelle qui fût, sans jurements, sans dot, sans contrat sur nos biens, sans écrits, sans formalités, nous nous unîmes.

Aucun de nous deux ne croyait aux institutions bourgeoises. Nous affrontâmes la vie ensemble et dix années passèrent, les meilleures de ma vie. Si l'on m'offrait la possibilité de renaître, je choisirais de nouveau ces dix années-là, Diego, ces années pleines de douleur et de bonheur que je vécus avec toi. Je continue à être ton oiseau bleu, je continue à être tout simplement bleue, comme tu m'appelais parfois, je penche la tête, ma tête définitivement blessée, je la pose sur ton épaule et j'embrasse ton cou, Diego, Diego, Diego, que j'aime tant."

Charles Juliet, déjà deux livres audio pour la Bibliothèque des Voix (et auteur de "Penser avec Antoinette Fouque")

960.jpgCe sont des heures inoubliables que nous devons à ces livres qui s'emparent de nous avec une douce violence, qui nous tirent hors du temps, nous laissent à la fin éperdus de bonheur et de gratitude.
J'ai vécu de telles heures lorsque j'ai découvert Aubes et Crépuscules, l'autobiographie de Louise Nevelson, une femme fascinante.
Au long de ces pages, elle parle de son enfance, de la conviction qu'elle a eue très tôt d'être une artiste, de sa passion pour l'art, de son acharnement au travail, des longues et difficiles années qu'elle a traversées avant de savoir qu'enfin son temps était venu - le temps de s'accomplir, de concrétiser ce qu'elle portait en elle, d'engendrer l'oeuvre que nous connaissons.
Un livre qui est affirmation de vie et qui communique confiance, ferveur, énergie. Avec un retard considérable, j'adresse un chaleureux merci aux Editions Des femmes grâce auxquelles j'ai pu rencontrer une artiste qui m'est chère.
C.J.
ch%20juliet%203.jpg

lincessant_1.jpgCharles Juliet
L'Incessant
lu par l'auteur et par
Nicole Garcia
Suivi de Poèmes et autres textes lus par l'auteur
Texte intégral
1 CD -18 €

« L’Incessant met en présence un homme et une femme qui s’affrontent avec âpreté. Cet homme et cette femme sont en chacun de nous. A certains moments de crise, ils se déchirent, nous harcèlent. Mais la décision qui clôt le débat n’est jamais définitive. A tout instant elle peut être remise en cause. Alors l’affrontement recommence. Maintes et maintes fois. A moins qu’un jour l’homme cède et qu’une seconde naissance l’introduise à une nouvelle vie. » Charles Juliet.

L’exploration intérieure est au cœur de l’œuvre poétique et fictionnelle de Charles Juliet, commencée en 1959. C’est par le travail d’écriture que le poète va descendre en lui-même pour tenter de retrouver la trace de la mère disparue et la voie de l’origine. Et renaître ainsi à la vie.
Les textes qui composent cet enregistrement, pièce de théâtre, poèmes, et extraits de recueils, choisis par l’auteur, sont autant de jalons dans cette difficile conquête.

couple_cherche.jpgCharles Juliet
J'ai cherché...
lu par l'auteur et par
Valérie Dréville
Texte inédit - 1 CD -18 € « Quels mots trouver qui dénoueraient tes tensions te videraient de ton angoisse apaiseraient ce qui te ronge quels mots trouver qui te clarifieraient te révèleraient à toi-même transformeraient ton regard. »
C. J.

 

L’exploration intérieure est au cœur de l’œuvre poétique et fictionnelle de Charles Juliet, commencée en 1959. C’est par le travail d’écriture que le poète va descendre en lui-même pour tenter de retrouver la trace de la mère disparue et la voie de l’origine. Et renaître ainsi à la vie.

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22/06/2008

Le Prix Coup de coeur de l'Académie Charles-Cros est remis à Marisa Berenson (22 juin 08)

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- Decitre : http://www.decitre.fr/livres/Le-voyage.aspx/3328140021028

- La Procure :

- Le Divan : http://www.librairie-ledivan.com/detaillivre.php?gencod=3328140021028&ALIS=795c22de82bd10ab2bf76ef712c944cc

19/06/2008

"Le Voyage" de Pirandello lu par Marisa Berenson parmi Les lectures de Lili...

http://liliba.canalblog.com/archives/2008/06/19/9612366.html#comments

Le voyage

Luigi PIRANDELLO

.

Livre CD, lu par Marisa BERENSON (je n'ai donc pas lu, mais écouté...)

Adriana s'est mariée jeune, selon les coutumes de l'époque et de la région, et a vécu des années auprès d'un mari qu'elle n'aimait pas, remplissant avec soumission et ennui ses devoirs conjugaux, maternels et familiaux. Effacée, discrète, il semblerait qu'elle n'ait rien eu dans sa vie qui la rende heureuse, et même peut-être pas, tout simplement, l'idée que l'on puisse être femme, mariée et heureuse (vivante).

A la mort de son mari, qu'elle ne regrette pas, elle continue à vivre avec ses deux fils dans la maison familiale, auprès de son beau-frère avec lequel elle entretient peu de relations, mais qui la respecte, lui parle aimablement et la traite toujours avec considération et douceur, à l'inverse du mari un peu brutal, lourdaud et sans finesse.

Mais Adriana est atteinte d'un mal incurable et son beau frère la force à l'accompagner lors de son voyage annuel, afin qu'elle puisse rencontrer des médecins qui peut-être pourraient soulager ses maux, voire la guérir. Ils partent donc tous deux, et c'est pour elle comme une naissance à la vie, malgré la mort qu'elle sent toute proche, prête à l'assaillir. Elle découvre le monde, la campagne, les villes, elle veut tout voir, tout observer, et même le diagnostic pessimiste du médecin, que son beau-frère s'efforce de lui dissimuler, ne peut lui enlever cette frénésie qui se développe en elle, ce désir venu du plus profond de son être de vivre enfin, de vibrer ! Le voyage se prolonge, et ces portes ouvertes vers un monde nouveau de sensations, d'émotions lui font regarder d'un oeil différent ce beau-frère doux et attentif qui prend si bien soin d'elle. Ils osent enfin mettre à jour l’attachement qui les lie, et c'est l'imminence de la mort qui les libère des carcans imposés par l'époque et leur éducation et leur permet enfin de vivre l’amour qu’ils ont toujours éprouvé l’un pour l’autre, au grand jour, jusqu'à l'ultime étape du voyage, Venise.

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J'ai adoré me laisser bercer par ce CD !

Tout d'abord, bien sûr, l'histoire, belle, triste : la renaissance de cette femme éteinte, qui n'a pas vécu, juste alors qu'elle approche de la mort est vraiment poignante. J'ai vibré avec elle, j'ai voulu qu'elle puisse être heureuse, même pour un temps très court, j'ai voulu qu'elle connaisse l'amour !

Ensuite le style... Les phrases coulent, les mots sont choisis avec soin, c'est chantant, c'est acéré, c'est vif, cela colle à l'histoire et aux sentiments, c'est beau, tout simplement.

Et puis la voix : un vrai régal ! Marisa BERENSON a une voix chaude, basse, enveloppante. Sa diction est parfaite, et elle se coule dans le texte pour nous faire vivre l'histoire au plus près. Au début de l'histoire, sa voix est vraiment basse, presque atone parfois, et colle parfaitement à la non-vie d'Adriana, puis elle se met à vibrer, à onduler, en même temps que l'héroïne apprend enfin à vivre.

Extrêmement reposant : je l'ai écouté en voiture (impossible à la maison avec les 3 enfants, et quand ils sont couchés, je suis plutôt devant mon ordi ou mon piano), seule et c'était un vrai moment privilégié. Il ne faut pas qu'il y ait trop de circulation, sinon c'est un peu difficile de se concentrer en même temps sur la route et sur l'histoire, mais c'est parfait pour un long trajet. Je n'avais jamais écouté de livre-CD (à part les contes des enfants que je connais par coeur...) et je suis conquise, je compte bien en acheter quelques uns pour mes futurs voyages ! J'ai presque même regretté que mon bureau soit si peu éloigné de la maison...

Ce CD est édité par les Editions Des Femmes Antoinette FOUQUE

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