07/09/2007
Catherine Deneuve et le plaisir de lire pour la Bibliothèque des Voix
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06/09/2007
Ces écrits par voix de femmes (texte d'Antoinette Fouque sur la Bibliothèque des Voix) (1981)
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04/09/2007
Texte figurant dans le catalogue des trente ans des éditions Des femmes sur la Bibliothèque des Voix
En 1980, Antoinette Fouque crée la collection "écrire, entendre", qui deviendra plus tard la Bibliothèque des voix :
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22/08/2007
"Faire l'amour" par Thomas Giovannetti ("Libération")
LIBERATION, mercredi 22 août 2007
Le disque
Faire l’amour 18 E
Livre CD Jean-Philippe Toussaint
Par THOMAS GIOVANNETTI
Dans cette édition sonore, la prose fragile, sensible et mesurée de Jean-Philippe Toussaint émoustille l’auditeur. Loin d’appauvrir le roman, les larges extraits choisis et lus par l’auteur conservent l’esprit de son écriture tout autant que l’intrigue : une histoire d’amour dans laquelle Toussaint nous embarque, d’une voix délicate, romantique, sans sentimentalisme ni prétention. Comme un petit trésor d’amour perdu, quelque part dans un grand hôtel tokyoïte, l’amour que l’on fait encore et toujours sans savoir pourquoi, la passion dévastatrice, la tentation du crime et l’escapade nocturne dans les rues de la capitale japonaise, comme une fuite en avant.
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21/08/2007
"Le roseau révolté" de Nina Berberova, lu par Isabelle Huppert
Isabelle Huppert lit
Le Roseau révolté
de Nina Berberova
Coffret 2 cassettes- 25,50 €
2CD - 27 €
“ Il arrive dans la vie de chacun que, soudain, la porte claquée au nez s'entrouvre, la grille qu'on venait d'abaisser se relève, le non définitif n'est plus qu'un peut-être, le monde se transfigure, un sang neuf coule dans nos veines. C'est l'espoir. Nous avons obtenu un sursis. Le verdict d'un juge, d'un médecin, d'un consul est ajourné. Une voix nous annonce que tout n'est pas perdu. Tremblante, des larmes de gratitude aux yeux, nous passons dans la pièce suivante où l'on nous prie de patienter, avant de nous jeter dans l'abîme. ”
Ainsi commence le dernier bref voyage que les deux amants font ensemble avant de se séparer. Elle reste à Paris, exilée de son pays natal, la Russie ; il rentre en Suède avant que la guerre ne l'en empêche définitivement. Après ce dernier paradis – leur mardi, comme ils l'appellent dans leur langue à deux –, la mémoire se réduit, s'effiloche, attaquée par la séparation et par la guerre.
Néanmoins, l'espoir du “ mardi ” survit à la guerre et conduit cette femme à la recherche de l'amant, dont elle n'a plus de nouvelles. C'est alors que le sens de leurs deux destins finalement se révèle. D'un côté, elle a gardé intact ce “ noman's land, où prévalent la liberté et le mystère, où adviennent parfois des choses étonnantes. On y rencontre des hommes qui se ressemblent, on relit un livre avec une acuité particulière, on écoute une musique comme jamais on ne l'avait entendue ”. De l'autre, il a cédé depuis longtemps sa terre de liberté et de mystère. Il a choisi un quotidien prosaïque, protégé et dépourvu d'espace intérieur.
Nina Berberova laisse apparaître subtilement, en filigrane d'une histoire d'amour, une morale qui s'applique parallèlement aux enjeux de toute guerre, de toute lutte : le “ perdant ” est celui qui a abdiqué ses droits sur la mémoire, qui a renoncé à sa liberté intérieure, au lieu de les préserver de toute occupation.
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01/08/2007
Julie Debazac lit Anaïs Nin pour la Bibliothèque des Voix
Julie Debazac lit
Stella
de Anaïs Nin
Coup de coeur 2006 de l'Académie Charles Cros
Texte Intégral - 2 CD - 27 €
Première nouvelle du recueil Un hiver d’artifice, Stella est le portrait d’une jeune actrice dont les succès dissimulent la profonde fragilité. Devant la projection d’un film dans lequel elle joue, Stella découvre avec angoisse un clivage irréductible entre l’image que le personnage qu’elle incarne lui renvoie et ce qu’elle est dans son être intime. Dès lors, elle souffre du regard que le public et les gens qui l’entourent portent sur elle, un regard qui ne perce pas le secret de ses doutes, un regard qui la rêve plus qu’il ne la voit.
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21/07/2007
LA DERNIERE FEMME - Jean-Paul Enthoven
En plus d’être des œuvres d’hommes publiées aux Editions Des femmes, les deux livres audio de notre collection « Bibliothèque des voix » qui vous accompagneront - j’espère vous en communiquer l’envie - en vacances (et beaucoup plus longtemps, car ils sont spécialement beaux et attachants…) ont en commun la profondeur et la limpidité. La maturité. Bien que très différents, il est question dans celui de Jean-Paul Enthoven comme dans celui de Jean-Philippe Toussaint de femmes et d’amour. Bref, rien de nouveau sous le soleil (qui pointe enfin le bout de son nez en cette fin juillet, qui comme disait Vialatte est un mois très mensuel) et c’est tant mieux, puisqu’on se régale.
« Si un ami vous appelle pour vous parler du livre de Jean-Paul Enthoven, c'est qu'il aime la très bonne littérature. Les portraits, puisqu'il s'agit de portraits de femmes, sont époustouflants ; les modèles, fascinants ; l'écriture, superbe. Sûr que cet ami, ce frère, n'aura pas résisté au plaisir de vous en lire quelques pages. (…) » Jérôme Serri (que je salue au passage !), Lire (février 2006)
Parce qu’il est toujours difficile de mettre des mots sur un chef d’œuvre dont la céleste essence vole bien au-dessus de ceux appartenant à notre vocabulaire de simples humains, que l’humilité tend à paralyser, que l’admiration éperdue peut avoir comme revers un penchant au mutisme comme hommage – la conscience aiguë de ne pas pouvoir trouver d’adjectifs assez forts pour restituer l’émotion provoquée par ce livre rend d’abord confus (e).
Après ses Enfants de Saturne (Grasset, 1996), Jean-Paul Enthoven nous déroule avec ce troisième livre spectaculairement réussi, hybride entre l’essai et le roman, une nouvelle galerie arbitraire de portraits, mais de femmes cette fois, toutes mythiques, dont la subtile présence en lui nourrit sa vie affective et intellectuelle, sensible et éveillée en même temps qu’elle alimente sa création. Depuis Aurore (Grasset, 2001), coup d’essai, coup de maître, on sait le talent immense de l’auteur, docteur honoris causa ès langue française et... ès Amour !
La dernière femme est un livre incroyablement riche et magistralement « écrit ». Si dans la version papier (Grasset, 2006) neuf portraits de femmes de légende le constituent, seulement quatre remplissent la version audio des éditions Des femmes : Louise de Vilmorin, la narcissique et inconstante (mais si charmante et pleine d’esprit) Marilyn Malraux ; Laure, l’égérie vénéneuse de Bataille qui cherchait le Salut dans l’abjection ; Françoise Sagan, la romancière rebelle, désinvolte et mélancolique oubliée de son vivant ; Flaminia, ultime et troublant chapitre paraissant autofictif, résumant tous les autres. La perte de texte au cours du passage de l’écrit à l’oral se trouve compensée par le plaisir d’entendre la voix magique, d'une chaleur sobre, de Jean-Paul Enthoven, révélé orateur d'exception dans cet exercice.
Aussi séduisantes qu’émouvantes, les quatre muses réparties sur les 2 CD du coffret sont décrites dans une langue d’une rare maîtrise qui n’est pas sans rappeler celle des moralistes du XVIIème siècle. Chaque phrase est un pur délice à elle toute seule, chaque âme de femme mise à nue, chaque belle voracement croquée par la plume amoureuse de l’auteur – systématiquement animé par la tendresse et l’indulgence. Il y a empathie entre lui et ses aimées, fantasmées ou vécue comme la maîtresse finale aux « mains royales ». Romantiques, universelles et intemporelles, ses icônes qui deviennent les nôtres sitôt le livre refermé partagent le désespoir abyssal et noble, ainsi que de farouches et irrépressibles dispositions pyromanes. Sublimes jusque dans leurs apparences, leurs caprices et leurs mondanités, ces égéries souffrent d'infernale solitude, empoisonnées (et emprisonnées) par tous les excès dont les fées les ont pourvues à la naissance : la beauté, la richesse, l'intelligence, la célébrité etc Epousant intensément la vie, ses ivresses et ses dangers, leurs destins sont autant de miroirs dans lesquels le narrateur comme le lecteur peuvent se regarder.
Pour vous affamer davantage encore d'éblouissement, voici trois extraits significatifs correspondant à trois tableaux de La dernière femme - le voile ne pouvant être levé sur le quatrième dont le mystère de l'élue ne pourra être éclairci que par votre écoute de ce livre audio......
Sur Madame de Vilmorin (ma préférée !) :
"C’est le genre de créature qui prétend souffrir des tourments dont elle est la cause. Et qui ajoute, presque sincère, qu’elle est la première victime des sentiments qu’elle inspire. On l’aime ? On la courtise ? On veut se brûler la cervelle pour ses yeux noisette ? Qu’y peut-elle ? Les hommes sont naïfs, ou vraiment fous, qui se croient invités à flamber dès qu’on leur adresse un sourire. Après tout, on ne va pas lui reprocher de faire la charmante ; de balayer le monde avec ses regards noyés de demi-promesses ; de payer de sa personne pour mettre de l’ambiance dans toutes ces situations où les importants sont si rasoirs et où les jouvencelles (« ces petits wagonnets sur leurs rails… ») se hâtent vers leurs destins sans envergure. Oui, Louise de Vilmorin regrette d’allumer ces incendies de cœur – mais elle est bien obligée de composer avec cette fatalité. Elle veut seulement, cette chère Louise, s’amuser, danser, cueillir les émotions qui se présentent, se fiancer pour rire, alors que ses galants prennent tout au tragique. Pour un peu, on la plaindrait, cette jeune fille déconcertée par les ravages qu’elle provoque, qu’elle jure ne pas souhaiter…"
Sur Laure :
"Laure ne fut pas son premier prénom (…) Avant sa mort, elle s’appelait Colette Peignot. (…)Laure sera avide de clandestinité et de souillure. (…) Ce qu’elle découvre ? Qu’on peut transmuer la répulsion en jouissance. Que l’horreur est attirante. Que l’on se purifie aussi au contact de l’abject. Le plaisir n’entre pour presque rien dans cette affaire. Seuls comptent l’excès salvateur et le péril qu’on sollicite. La perversion, chez Colette, ressemble ainsi à la pierre philosophale des alchimistes : c’est un dispositif susceptible de métamorphoser la matière en esprit. Une variante de l’Eucharistie. Une aventure qui, à travers le corps, suggère une transcendance sans pareille."
Sur Sagan :
"L’amour et la littérature étaient, pour elle, les deux seules activités respectables. Par malchance, les êtres ainsi faits sont, le plus souvent, précipités dans un monde surpeuplé de partenaires requis par d’autres occupationjs – l’argent, la parade, le compromis. Pour ne pas rester seule, Sagan fut donc obligée de leur ressembler un peu : il lui arriva de bâcler ses livres et ses sentiments ; on la vit aussi s’embarquer vers des individus, ou commettre des pages, qui n’en valaient pas toujours la peine. Mais elle revenait rapidement dans sa circonscription. Plus exigeante. Sans s’excuser de l’incartade. L’amour, la littérature : deux façons de visiter l’absolu – et d’avouer qu’on y croit. Le mystère sera préservé sur la dernière femme."
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20/07/2007
FAIRE L'AMOUR - Jean-Philippe Toussaint
Le second homme que j’ai choisi de mettre à l’honneur de cet émile d’été est Jean-Philippe Toussaint. Faire l’amour raconte la dissection d’une rupture, lancinante, implacable et cruelle, au Pays du Soleil-Levant entre le narrateur et Marie, sept années après leur rencontre. "Peu importe qui était dans son tort, personne sans doute. Nous nous aimions, mais nous ne nous supportions plus." Efficace.
Comme son titre l’indique, il s’agit surtout d’une réflexion sur l’acte d’amour physique, et aussi d’un livre d’une rare qualité pour décrire Tokyo, lieu où se déroule l’intrigue – aussi simple que terrible. Dans ce roman de l’errance, les héros, spectateurs impuissants, sont affligés par l’évaporation de leurs sentiments qu'ils n'arrivent pas à retenir.
Leurs corps apprivoisés continuent de jouir ensemble, en leur absence. Les pleurs de la jeune femme mêlés à la transpiration de leurs voluptueuses galipettes placent ce récit sous le signe de l'élément aquatique. De surcroît, les nuages fondent continuellement en gouttes d'eau ou en flocons, comme pour accentuer la noyade de l'être et de l'autre. L’atmosphère hyper intime créée par Jean-Philippe Toussaint lui permet de s’adonner, cristallin, sans souci de pudeur, à la description chirurgicale de chaque caresse, de chaque effleurement chair contre chair.
Regard tour à tour cru (comme un sashimi !), violent (comme un samouraï !) puis tendre (comme une statue de Bouddha !) porté sur le vertige d’aimer, méticuleuse anatomie de la passion érotique, Faire l’amour ne peut être dissocié de sa terre nippone : il en possède les secousses sismiques quand l’élégance de sa narration relève de la pureté des gravures orientales. Sensuelle et lente, l’écriture nostalgique emporte dans un tsunami d’images invitant aux songes et à la mélancolie.
"Avant même qu’on s’embrasse pour la première fois, Marie s’était mise à pleurer. C’était dans un taxi, il y a sept ans et plus, elle était assise à côté de moi dans la pénombre du taxi, le visage en pleurs, que traversaient les ombres fuyantes des quais de la Seine et les reflets jaunes et blancs des phares des voitures que nous croisions. Nous ne nous étions pas encore embrassés à ce moment-là, je ne lui avais pas encore pris la main, je ne lui avais pas fait la moindre déclaration d’amour — mais ne lui ai-je jamais fait de déclaration d’amour ? — et je la regardais, ému, désemparé, de la voir pleurer ainsi à mes côtés.
La même scène s’est reproduite à Tokyo il y a quelques semaines, mais nous nous séparions alors pour toujours. Nous ne disions rien dans ce taxi qui nous reconduisait au grand hôtel de Shinjuku où nous étions arrivés le matin même, et Marie pleurait en silence à côté de moi, elle reniflait et hoquetait doucement contre mon épaule, elle essuyait ses larmes à grands gestes brouillons du revers de ses doigts, de lourdes larmes de tristesse qui l’enlaidissaient et faisaient couler le maquillage de ses cils, alors qu’il y a sept ans, lors de notre première rencontre, c’étaient de pures larmes de joie, légères comme de l’écume, qui coulaient en apesanteur sur ses joues."
D'emblée, le ton est grave : l'amant a en permanence sur lui une fiole d’acide chlorhydrique : "J’avais fait remplir un flacon d’acide chlorhydrique, et je le gardais sur moi en permanence, avec l’idée de le jeter un jour à la gueule de quelqu’un. (...) Je me sentais curieusement apaisé depuis que je m’étais procuré ce flacon de liquide ambré et corrosif, qui pimentait mes heures et acérait mes pensées". L'amante, styliste et plasticienne reconnue, le conduit sur le territoire d'Amateratsu (la Déesse du Soleil) où elle doit inaugurer une exposition d’art contemporain. L'amant pressent que leur liaison ne survivra pas à ce voyage. "Le jour même où Marie me proposa de l’accompagner au Japon, je compris qu’elle était prête à brûler nos dernières réserves amoureuses dans ce périple".
Ainsi, lorsqu'ils se retrouvent dans une chambre d'un grand hôtel de Tokyo, épuisés, couchés dans un désordre de tissus, de peignoirs et de robes de soirée, c'est pour aller au bout de leur désir l'un de l'autre, tordre l'amour jusqu'à la dernière goutte, et peut-être en finir une fois pour toutes : "D'instinct, ma bouche s'était sentie aimantée par sa bouche et l'appel des baisers, mais, au moment même où j'allais poser mes lèvres sur les siennes, je vis que sa bouche était fermée, (...) je vis apparaître très lentement une larme sous le mince rebord noir des lunettes de soie lilas de la Japan Airlines , une larme immobile, à peine formée, qui tremblait tragiquement sur place, indécise, incapable de glisser davantage le long de sa joue, une larme qui, à force de trembler à la frontière du tissu, finit par éclater sur la peau de sa joue dans un silence qui résonna dans mon esprit comme une déflagration."
On se laisse bercer par les souvenirs érotiques torrides du narrateur, cristallisant à fond. Une expérience bouleversante qui vous fera peut-être même mieux comprendre (ou au moins vous exposera un point de vue différent sur) vos habitudes conjugales et votre comportement amoureux....
"Et, malgré mon immense fatigue, je me suis mis à espérer que le jour ne se lève pas à Tokyo ce matin, ne se lève plus jamais et que le temps s'arrête là à l'instant dans ce restaurant de Shinjuku où nous étions si bien, chaudement enveloppés dans l'illusoire protection de la nuit, car je savais que l'avènement du jour apporterait la preuve que le temps passait irrémédiablement et destructeur, et avait passé sur notre amour."
A noter, Fuir, le second volet de la trilogie de Jean-Philippe Toussaint sera bientôt enregistré sur CD pour les Editions Des femmes.
Si vous souhaitez recevoir en service de presse l'un, l'autre ou les deux de ces livres audio, je vous remercie d'en émettre la demande à presse.desfemmes@orange.fr
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01/07/2007
"Histoire de la psychanalyse en France" lu par Elisabeth Roudinesco
Elisabeth Roudinesco
Histoire de la psychanalyse en France
lu par l'auteur et Michael Lonsdale
4 CD 37€
Les années Freud racontent l'histoire de l'introduction de la psychanalyse en France : la rencontre de Freud et de Charcot, la découverte de l'hystérie, la fondation à Vienne du premier Cercle freudien, l'essor international du mouvement et, en contrepoint, l'aventure des grands pionniers français.
Les années Lacan relatent l'évolution de la psychanalyse au sein de la culture française à partir de 1925, et l’émergence de la deuxième implantation du freudisme dans ce pays autour de la personnalité de Jacques Lacan.
18:48 Publié dans Bibliothèque des voix, Elisabeth Roudinesco, Michael Lonsdale, Psychanalyse | Lien permanent | Commentaires (0)
01/04/2007
"Simplement compliqué" de Thomas Bernhard, lu par Jacques Franz
Simplement compliqué (1986)
Thomas Bernhard
Office 20/04/2007
Seul dans sa chambre en désordre, un vieillard monologue en clouant une plinthe. Ancien acteur shakespearien, nostalgique d’un grand théâtre perdu, le personnage s’autorise une fois par mois à porter la couronne de Richard III, le rôle de sa vie. Souvenirs de théâtre, préoccupations matérielles et considérations misanthropes rythment le discours de celui qui s’est définitivement séparé de ses contemporains : seule lui rend visite une petite fille, Catherine, qui vient lui apporter du lait tous les mardis et vendredis, et dont la présence perturbe à peine le flot de paroles du vieil homme.
On assiste alors à un divorce effrayant entre les mots et la vie : les paroles éloignent la vie, prennent sa place. La simplicité du quotidien devient le prétexte d’un discours des plus compliqués. Le personnage, à la fois triste et grotesque, se perd dans une représentation de lui-même : à la fin de la pièce, on le voit appuyer sur la touche d’un magnétophone, et écouter les paroles qu’il vient de prononcer. Thomas Bernhard représente un théâtre fasciné par lui-même au point d’être entièrement coupé du monde : cet acteur qui ne joue plus est désormais le spectateur d’une vie qui s’est arrêtée.
Thomas Bernhard (1931-1989) passe son enfance à Salzbourg auprès de son grand-père maternel. Après des expériences dans le journalisme et la critique, il écrit son premier roman, Gel en 1962, mais se concentre de plus en plus sur des œuvres théâtrales. La vie de Thomas Bernhard est marquée par la succession de scandales que ses livres provoquent : très sévère à l’égard de l’Autriche, son œuvre critique très fortement la culture autrichienne et les Autrichiens.
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