01/04/2007
"La vie parfaite", lu par Catherine Millot elle-même
Catherine Millot
La vie parfaite
lu par l'auteure
1 CD - 18 €
« Ce sont de belles âmes, si l’âme veut dire le courage à supporter l’intolérable de son monde. C’est à leur manière d’y faire tête que les amis se reconnaissent, disait Lacan. Ainsi les ai-je toutes trois choisies : ce sont des amies. Avec chacune je me suis embarquée comme pour une traversée, me laissant transporter sans savoir vers quel port ou quel naufrage. J’ai connu avec elles de grands bonheurs, mais aussi d’amères déceptions et des chagrins sans consolation. (...) Guyon, Weil, Hillesum nous serviront-elles de guide vers le pays respirable, le pays du réel dont elles eurent la passion ? »
Catherine Millot
Trois portraits, trois femmes exceptionnelles : trois vies marquées par l’expérience mystique. Jeanne Guyon, directrice spirituelle de Fénelon, enfermée à la Bastille sur ordre de Louis XIV pour avoir voulu enseigner la mystique aux plus humbles. Simone Weil, morte à Londres en 1943 de désespoir de ne pouvoir retourner se battre en France. Etty Hillesum, déportée à Auschwitz où elle mourut en 1943.
Chacune emprunte le long chemin du délaissement de soi, du dénuement, du renoncement à toute forme de satisfaction, pour parvenir à une parfaite «indifférence» : non pas un désintérêt, mais une disposition à ne pas faire de différence, à ne pas avoir de préférence pour un événement, un lieu, une personne… apprendre à tout accueillir avec la même générosité désintéressée, au-delà du bien et du mal. L’évanouissement du moi permet l’avènement d’un espace infini, consacré à tout ce qui vient de l’extérieur. Dès lors, la soumission au réel (à la volonté divine), sans aucune résistance, permet paradoxalement de conquérir la plus grande liberté. C’est l’avènement de la « vie parfaite ».
Catherine Millot, écrivain et psychanalyste, est l’auteure de plusieurs essais tels que Freud antipédagogue (1979), La vocation de l’écrivain (1991), Gide Genet Mishima (1996), Abîmes ordinaires (2001).
13:40 Publié dans Catherine Millot | Lien permanent | Commentaires (0)
"La dernière femme", lu par Jean-Paul Enthoven lui-même
Neuf femmes (neuf muses ?) font l’objet d’un portrait dans la galerie privée, intime, de Jean-Paul Enthoven. Huit femmes célèbres qu’il a bien, peu ou pas du tout connues, mais qui n’ont cessé de l’accompagner pendant sa vie. Et une rencontre amoureuse, relation intime qui vient clore une série de mythes au féminin.
Pour le livre audio, trois portraits ont été retenus : celui de Louise de Vilmorin, auteure à succès, séductrice insatiable, femme au charme fascinant dont l’auteur tente de percer le secret. Celui de Françoise Sagan, dont il décrit surtout les dernières années de la vie : des années difficiles, où l’auteure qui avait tant plu au tout-Paris se retrouve presque seule. Tout le monde semble attendre la mort de l’écrivain pour que ressuscite le « mythe Sagan ». Celui de la « dernière femme » enfin : rencontrée lors de l’enterrement d’un ami commun, Flaminia ne semble d’abord promettre qu’une aventure sans lendemain. Et pourtant, le contexte de la rencontre fait planer sur elle une question : et si Flaminia était la « dernière femme » ? Est-ce cette question qui rend l’auteur plus attentif à la blancheur des mains de Flaminia ?
Jean-Paul Enthoven, éditeur et critique littéraire, est l’auteur d’un essai littéraire, Les Enfants de Saturne (1996), et d’un roman, Aurore (2001).
13:30 Publié dans Bibliothèque des voix, Jean-Paul Enthoven | Lien permanent | Commentaires (0)
"Trois femmes" de Sylvia Plath (trop beau pour en parler !)
Trois femmes" de Sylvia Plath (argumentaire en pièce jointe) (SUICIDEE A L'AGE DE 31 ANS)
Perso, "Trois femmes" est l'un des plus beaux livres que j'ai lus dans toute ma vie ! Un concentré de beauté ! Faites-moi confiance !!!!
Sylvia Plath, née le 27 octobre 1932 et morte le 11 février 1963, est une écrivaine américaine ayant produit essentiellement des poèmes. Depuis son suicide, Sylvia Plath est devenue une figure emblématique dans les pays anglo-saxons, les féministes voyant dans son œuvre l'archétype du génie féminin écrasé par une société dominée par les hommes, et les autres voyant en elle une icône dont la poésie, en grande partie publiée après sa mort, fascine comme la bouleversante chronique d'un suicide annoncé. Dans cette rentrée littéraire, Claire Fercak lui rend hommage avec "Rideau de verre".
(Source Wikipédia)
00:35 Publié dans Sylvia Plath | Lien permanent | Commentaires (0)
29/03/2007
"Femmes, race et classe" de Angela Davis
"Femmes, race et classe"
Angela Davis
Traduit de l'américain par Dominique Taffin.
Office 29/03/2007
En hommage aux femmes noires qui « ont légué à leurs filles, nées libres, un héritage de travail, d'autonomie, de ténacité et de résistance... », Angela Davis, historienne et militante, entreprend dans Femmes, race et classe une analyse critique et comparative du féminisme du siècle dernier et du féminisme contemporain en regard des luttes d'émancipation et de libération du peuple noir.
Elle explore les liens idéologiques qui existent entre le pouvoir esclavagiste, le système des classes et la suprématie masculine, et pose la nécessité d’articuler les trois niveaux de contradiction de race, de classe et de sexe dans les luttes de libération. Elle montre comment ces luttes ont porté leurs fruits à chaque fois qu’elles ont été solidaires et qu’elles ont ciblé la double oppression : celle du système et celle du sexe. A. Davis explique notamment comment les féministes blanches ont pu se rallier au mouvement pour l'abolition de l'esclavage, soutien qui rejoignait leur propre lutte contre l’oppression.
Angela Davis est née en 1944 en Alabama. Grande figure du mouvement Noir américain, elle adhère au Parti Communiste vers dix-huit ans et devient membre des Black Panthers en 1967. Militante révolutionnaire, se battant pour l’égalité des noirs et des blancs mais également pour l’émancipation des travailleurs, elle comprend très vite que seule l’unité des mouvements sociaux et politiques entre blancs et noirs, hommes et femmes permettra de combattre la classe dirigeante. C’est cette compréhension qu’elle paiera en étant condamnée à mort en 1972. Une mobilisation d’une ampleur internationale permit sa libération.
Aujourd’hui, elle est toujours militante des luttes sociales et politiques aux États-Unis.
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22/03/2007
"Le papier peint jaune" de Charlotte Perkins-Gilman
Le papier peint jaune
Charlotte Perkins-Gilman
Traduit de l’anglais par le collectif de traduction des éditions Des femmes.
Office 22/03/2007
Une femme emmenée par son mari dans une maison de campagne pour s’y reposer écrit chaque jour en secret : son mari pense que cela nuit à son état de santé et lui défend de le faire. Dans la chambre qu’il a choisie contre son gré, le papier peint la met dans un état de profond malaise. Il prend d’ailleurs chaque jour plus de place dans ses écrits. Elle cherche à en déchiffrer les motifs, et y découvre peu à peu les preuves de son enfermement. Elle y voit, métamorphosée, la représentation de son esclavage. La femme qu’elle devine dans la mutation du motif n'est autre qu'elle-même, dédoublée, autre, prisonnière derrière le dessin déformé en barreaux monstrueux...
« Pendant longtemps, je n'ai pas compris ce qu'était cette forme dérobée derrière le motif, mais maintenant, je suis certaine que c'est une femme. À la lumière du jour, elle est calme, immobile. J'imagine que c'est le motif qui la bride. C'est si troublant... Et je m'y absorbe des heures... Parfois, je me dis qu'elles sont des multitudes, parfois qu'elle est seule. Elle fait le tour en rampant à une vitesse folle, ébranlant chaque motif. Elle s'immobilise dans les zones de lumière et, dans les zones d'ombre, elle s'agrippe aux barreaux qu'elle secoue avec violence. Sans fin, elle tente de sortir. Impossible d'échapper à ce dessin ? Il serre à la gorge. »
Charlotte Perkins-Gilman (1860-1935) est la plus célèbre intellectuelle féministe au tournant du XIXe et du XXe siècle aux États-Unis. Écrivaine d’une prolixité étonnante, elle a publié un très grand nombre de romans, nouvelles, poèmes, essais et articles, sans jamais cesser de militer à travers les États-Unis et l'Europe, pour le socialisme et les droits des femmes.
14:25 Publié dans Charlotte Perkins-Gilman | Lien permanent | Commentaires (1)
"Une femme", de Sibilla Aleramo
Une femme
Sibilla Aleramo
Traduit de l'italien par le collectif de traduction des éditions Des femmes.
Office 22/03/2007
Parue en Italie il y a exactement cent ans, Une femme est une autobiographie romancée dans laquelle coexistent une analyse de la situation des femmes, et le récit d'une lutte individuelle. Déchirée entre un amour passion pour son père libéral, brillant, séducteur et une pitié terrifiée pour sa mère trompée, humiliée, qui sombre progressivement dans la folie, elle lutte pied à pied pour conquérir son indépendance intellectuelle, affective, contre un mari tyrannique, brutal et veule, un milieu provincial superstitieux et étriqué. Ce sera au prix du renoncement à son fils, c'est-à-dire du renoncement à être mère qu'elle deviendra une femme libre et active. Dans un style sobre, d'une réserve classique traversée d'effusions lyriques, précieusement désuètes, une lutte toujours convaincante.
Sibilla Aleramo (1876-1960) est née en 1876 dans le Piémont. Elle est l'auteure d'une œuvre importante (romans, journal, correspondance) qui a marqué en profondeur la littérature italienne du XXe siècle. En 1906, elle écrit son premier roman, Une femme, après avoir quitté son mari et son enfant, autobiographie qui connaît immédiatement un grand succès et est traduit en plusieurs langues. Après ce succès littéraire, Sibilla Aleramo mène une vie errante et modeste, mais très riche en rencontres artistiques. En 1946, fidèle à ses convictions progressistes, elle s'inscrit au Parti communiste italien et se dévoue jusqu'à sa mort, en 1960, au combat social qu'elle avait courageusement choisi soixante ans plus tôt.
14:10 Publié dans Sibilla Aleramo | Lien permanent | Commentaires (0)
20/03/2007
Claudine Herrmann rend hommage aux éditions Des femmes (catalogue des trente ans)

16:42 Publié dans Claudine Herrmann | Lien permanent | Commentaires (0)
14/03/2007
"De la Raison ironique" de Roger Dadoun
Roger Dadoun
De la raison ironique
256 p. - 14,50 €
1988
« On a vu combien, à se vouloir maîtresse unique de la totalité du Monde ou à s'imaginer, concubine altière, édicter la loi et la fin de l'Histoire, la Raison s'affole et s'égare. Il faut, c'est une nécessité vitale, qu'elle retrouve ses esprits, son esprit, et il suffit pour cela qu'elle se considère elle-même, que, vraiment, elle se raisonne. Alors naît cette Raison Ironique qu'ici nous invoquons, pour nous être la compagne à nulle autre pareille dans la résistance aux frénétiques emportements et aux abêtissements mous dont ces temps nous accablent.
Raisonnante Ironie, son lumineux regard est requis pour ces quelques textes, hier éparpillés, aujourd'hui assemblés sous sa gouverne. Elle, ou d'elle l'ardent désir, soutient ces essais d'“anthropologie allégée” qui célèbrent le “n'être”, la nuit, Babel, la vieillesse, l'ivresse sexuelle. Violence politique et abîme du Sphinx les cernent d'un trait noir — que repousse la noire candeur d'une “nouvelle anarchie”. Au bras de l'Ironie sont menées quelques “reconnaissances critiques”, co-itérations aux côtés de Péguy, Barthes, Duchamp, Groddeck, Istrati, Michaux. Et “d'ivresse en océan”, nous tentons de passer à gué, demandant à Freud, ironique paradoxe, le baptême... du Sec.
R.D.
Roger Dadoun enseigne à l'Université de Paris VIII. Bien connu pour ses travaux d'analyse littéraire, d'analyse filmique et d'anthropologie psychanalytique, il poursuit, actuellement, des recherches de psychanalyse politique.
16:30 Publié dans Philosophie, Poésie, Psychanalyse, Roger Dadoun | Lien permanent | Commentaires (0)
10/03/2007
Figures du féminin
Dans le Monde du 9 mars 2007, "Figures du féminin" (176 pages, 12 E) de Catherine Chalier est cité dans un dossier "Être égales au milieu des égaux" par Arlette Farge
17:00 Publié dans Catherine Chalier | Lien permanent | Commentaires (0)
01/03/2007
Yves Michaux évoque les toiles de Catherine Lopes-Curval
Les toiles de Catherine Lopès-Curval (née en 1954) sont souvent de grande taille. Les tons bleutés. roses-ocres. mais toujours assourdis avec quelque chose de crayeux dans la matière. Ses peintures ont une étrangeté qui emprunte à la peinture surréaliste. avec des villes imaginaires. vides et lointaines qui évoquent Magritte, De Chirico, Delvaux. Dans ces espaces mystérieux. des personnages flottent ou planent. ou encore. chutent. Ils s'immobilisent dans les airs ou aux bords d'escaliers improbables. Ou bien encore ils attendent et posent dans les pièces vides où une porte ou un escalier ouvre sur un monde secret.
Chaque toile est une esquisse d'histoire que le spectateur doit remplir en y projetant ses interprétations. une narration à peine commencée qui doit être reprise par notre propre rêverie.
Au-delà de ces histoires mystérieuses. il est question dans cette peinture de l'étrangeté de la vie et de la légèreté troublante de l'être.
Catherine Lopès-Curval nous renvoie à un récit entre la dislocation et la construction.
L'atmosphère de ses peintures évoque pour mol les premiers récits de Peter Handke, un monde où les personnages se surprennent eux-mêmes de ce qu'ils font. ou alors la fantaisie drolatique des "Grandes Blondes" de Jean Echenoz.
Une des originalités de Catherine Lopès-Curval est de conduire sa peinture avec une indifférence tranquille aux mouvements rapides de la mode. Elle fait partie de ces artistes qui explorent un monde à eux et ne songent pas un instant à surfer sur la vague.
Yves Michaux
21:26 Publié dans Catherine Lopes-Curval | Lien permanent | Commentaires (0)