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01/10/2006

"Figures du féminin" de Catherine Chalier

9782721005441.jpgFigures du féminin
Catherine Chalier


Réédition augmentée.

Office 19/10/2006

L’œuvre de Levinas trouve son orientation par excellence dans la pensée de l’autre. Mais comment parler de l’autre puisqu’on risque aussitôt de l’enfermer dans un savoir qui le nie comme tel ? La seule parole légitime et vivante, parole qui veille sur l’altérité sans se l’approprier, ne serait-elle pas la réponse consentie à son appel ? Parole qui, sans énoncer un savoir, ouvre un espace de proximité entre l’un(e) et l’autre. Le philosophe ne s’en tient pourtant pas à cette sage et impossible réserve et, sous sa plume, les vocables de « femme », de « féminin », d’« aimée » ou encore de « maternité », au regard de ceux de « virilité » ou de « paternité » viennent à la fois donner à la différence sexuelle une réalité incontournable et faire entendre un discours sur l’autre féminin qui souffre questionnement. Ce livre interroge donc l’ensemble des métaphores et des figures du féminin dans la philosophie de Levinas en se demandant ce qu’elles font entendre des idées que le sujet masculin qui les énonce se fait des femmes. Ces idées transgressent-elles l’interdit de la thématisation de l’autre dans un sens qui, de fait, reconduit le privilège du masculin, privilège intime à la philosophie, surtout quand elle le méconnait ? Ou bien veillent-elles sur la trace d’une différence originaire qui, à temps et à contretemps, surprend la parole pour l’empêcher de succomber trop vite à la tentation de se faire concept affirmatif (le Dit) ?
L’essai préparé pour cette nouvelle édition, L’extase du temps, analyse comment, dans les premiers textes de Levinas, c’est la rencontre de la femme qui rend possible la sortie hors de la neutralité angoissante (l’il y a) et de la solitude. Eros, dit le philosophe, permet l’extase du temps et, par là, le pressentiment d’un espoir.

Catherine Chalier enseigne la philosophie à l'université de Paris-X-Nanterre. Elle a publié plusieurs ouvrages qui explorent le lien entre la philosophie et la source hébraïque de la pensée.

28/09/2006

"Ils ont lapidé Ghofrane" de Monia Haddaoui

Ils ont lapidé Ghofrane
Monia Haddaoui


Office 28/09/2006

Octobre 2004, le corps de Ghofrane Haddaoui, 23 ans, est découvert sur un terrain vague de Marseille, recouvert de multiples blessures, le crâne défoncé. L’autopsie établira que la jeune femme est morte après de longues heures d’agonie. Profondément atteinte, sa mère entreprend alors avec une détermination et une force peu communes de découvrir la vérité, une façon de se battre pour sa fille et de permettre à sa famille de traverser l’épreuve debout. Parallèlement à l’enquête de police, et avec une énergie désespérée, elle se bat sur tous les fronts, créant un vaste mouvement de solidarité, et commence ses propres recherches, aidée de ses autres enfants et des amis plus ou moins proches, sincèrement touchés par l’horreur du drame. Alors que les premiers éléments de l’enquête officielle se limitaient à un suspect, elle parvient à retrouver des témoins qui amèneront à deux inculpations supplémentaires. Il est essentiel pour cette mère en deuil d’infirmer la théorie de la défense plaidant, classiquement, un crime passionnel et d’établir que sa fille a été lapidée, par plusieurs personnes, de la façon la plus terrible qui soit. Pour que justice soit faite.

Dans ce récit minutieux de son enquête, plein d’un recueillement digne, la mère de Ghofrane interroge le crime et ses conséquences tout en exprimant, simplement et avec un courage exemplaire, une révolte contre un acte barbare dont certains cherchent à minimiser la portée.

"Ce ne sont que des mots" de Catharine A. Mc Kinnon

femin31395.jpgMacKinnon.jpgCe ne sont que des mots
Catharine A. McKinnon


Traduit de l’américain par Isabelle Croix et Jacqueline Lahana.

Office 28/09/2006

Ce ne sont que des mots réunit trois articles, « Diffamation et discrimination », « Harcèlement sexuel et harcèlement racial » et « Égalité et liberté d’expression ». L’auteure analyse la façon dont la pornographie, aux États-Unis, est protégée par le premier amendement de la Constitution : en la considérant comme une forme d’expression, c’est-à-dire comme une pensée, des « mots » et non des actes, les juges en font non un acte de discrimination, mais une parole diffamatoire. Or, dans la pornographie se joue un rapport de forces dissymétrique où la femme est dominée, et ce qui est en jeu alors, ce n’est pas « que des mots », c’est un acte de discrimination réel (l’auteure nous rappelle en effet que, au delà du terrible contexte dans lequel les films sont fabriqués, le visionnage de ces films a des conséquences catastrophiques).
Dans le premier article « Diffamation et discrimination », Catharine A. McKinnon rappelle qu’à l’origine, l’amendement garantissant la liberté d’expression avait été mis en place pour défendre la liberté d’expression des communistes (soupçonnés de menacer la sécurité du gouvernement). Or les pornographes, protégés par le premier amendement, se trouvent en fait du côté du pouvoir, et non du côté des opprimés. Le deuxième article, « Harcèlement sexuel et harcèlement racial », compare ces deux types de harcèlement, et analyse le subtil glissement interprétatif qui permet de transformer le harcèlement, acte discriminatoire, en opinion, protégée au nom de la liberté d’expression. Le troisième article, « Égalité et liberté d’expression », met en lumière le conflit qui existe aux États-Unis entre la législation sur l’égalité et la législation sur la liberté d’expression, la seconde occultant bien souvent la première.

Catharine A. McKinnon, docteure en droit et en sciences politiques, avocate à la Cour suprême, est l’une des grandes figures du féminisme américain. Ses nombreux ouvrages (dont Le Féminisme irréductible, publié en 2005 aux Éditions Des femmes-Antoinette Fouque) s’attaquent aux violences sexuelles faites aux femmes, et notamment à la pornographie.

"Fritna", lu par Gisèle Halimi elle-même

Comment une femme peut-elle supporter de ne pas être aimée par sa mère ? C’est cette question que pose Gisèle Halimi dans un récit autobiographique centré sur la figure de Fritna, la mère, qui ne donna que de rares marques d’affection à ses deux filles, et montra toujours une préférence pour ses fils. L’auteure interroge le passé, les raisons pour lesquelles elle fut privée de l’amour de cette femme rayonnante qu’elle aimait d’un amour éperdu : son enfance en Tunisie, dans une famille juive où les femmes sont dominées (une domination acceptée et entretenue par la mère) ; l’adolescence, et le départ pour Paris ; l’exercice de son métier d’avocat, son engagement féministe et l’entrée en politique.
Cette quête infinie d’amour et de reconnaissance s’achève avec l’enterrement de Fritna : tandis que Gisèle, jusqu’à la fin, cherche auprès d’elle l’affection qui lui a toujours manqué, sans renoncer à l’interroger sur les raisons de ce manque, avec la mort survient la résignation. Son sentiment d’injustice fondamentale ne sera jamais apaisé, et la question restera sans réponse.

Gisèle Halimi, née en Tunisie en 1927, devient avocate à Tunis en 1949, puis poursuit sa carrière à Paris. Fortement engagée sur le plan politique, elle milite pour l'indépendance de l'Algérie, préside une commission d'enquête sur les crimes de guerres américains au Viêt-nam… Féministe, elle est signataire en 1971 du manifeste des 343 femmes qui déclarent avoir avorté. Aux côtés de Simone de Beauvoir, elle fonde en 1971 le mouvement féministe Choisir la cause des femmes et milite en faveur de la dépénalisation de l'avortement.

06/07/2006

Marie-Claude Tesson-Millet, auteur des éditions Des femmes

Marie-Claude Tesson-Millet - Ne me touche pas (Nouvelles) - 20 € - 2005

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« Catherine Weiss caressait les épaules et le torse de l’homme abandonné à sa compétence autant qu’à sa tendresse. Sous ses mains inspirées, porteuses d’indicibles messages, le corps à bout de vie ressuscitait de part en part. La tête, lentement, se tournait vers elle, les doigts se déployaient, les lèvres esquissaient un sourire, la peau frémissait. Emerveillée, Catherine laissait ses mains expressives s’égarer sur le ventre, sur le galbe des cuisses.
“Ne meurs pas, Ralph. Laisse-toi faire. Laisse-moi te toucher“… »
M.C. T.-M. tesson.jpg

Marie-Claude Tesson-Millet est médecin. Elle a cofondé le Quotidien du médecin et le groupe de presse Quotidien Santé. Après avoir accompagné plusieurs missions humanitaires à travers le monde, elle crée l’ONG Equilibres et Populations, pour mobiliser l’aide publique au développement en faveur des populations les plus pauvres, et en particulier des femmes.
Ne me touche pas est son premier livre.

11/05/2006

"Le langage de la déesse" de Marija Gimbutas

marija_gimbutas.jpgLe langage de la déesse
Marija Gimbutas


Préface de Jean Guilaine,
Professeur au Collège de France

Traduit de l'américain par Valérie Morlot-Duhoux et Camille Chaplain

Office 11/05/2006

Essai sur le culte préhistorique de la Déesse

Dans l'archéologie de l'Ancien monde, la Déesse, symbole de l'unité de la vie dans la nature et personnification de tout ce qui était sacré et mystérieux sur la Terre, apparaît comme une particularité puissante et constante. Son culte constitue l'une des racines fondamentales (et souvent oubliées) de notre civilisation occidentale.
Dans cet ouvrage provocant et résolument original, l'auteure se fonde sur plusieurs disciplines, l'archéologie descriptive, la mythologie comparative, les sources historiques, la linguistique, le folklore et ou l'ethnographie historique, pour faire revivre le monde cultuel de la Déesse, les cultures centrées sur la terre et l'ancienne société matriarcale.
"Script pictural" du culte préhistorique de la Déesse, ce travail est aussi un très beau livre d'art, magnifiquement illustré par près de 2000 objets symboliques (sculptures, figurines, fresques...).

Professeur d'archéologie européenne à l'Université de Californie de Los Angeles de 1963 à 1989, Marija Gimbutas (Vilnius, 1921 - Los Angeles 1994) a publié de nombreux ouvrages sur la Préhistoire et l'archéologie. Ses recherches, mondialement reconnues, sont publiées pour la première fois en langue française.

Presse : France-Culture (Emission de Michel Cazenave « Les vivants et des dieux », janvier 2006) Histoire (février 2006) – Sciences Humaines (mars 2006) – France-Inter (Emission « Osmose », mars 2006)…

21/04/2006

"Les gardiens du silence" de Claudie Cachard

Les gardiens du silence

Claudie Cachard


Réédition augmentée

Collection La psychanalyste

Office 21/04/ 2006

Partant d’une interrogation sur son travail de psychanalyste, Claudie Cachard s’intéresse aux « folies privées » qui habitent chacun d’entre nous, ces territoires qui ont pour spécificité de ne pas pouvoir être atteints par les mots. Il y a toujours en nous une part de silence irréductible : en psychanalyse aussi, qui pourtant s’attache à faire advenir les mots là où le silence s’obstine. Et, même pour le psychanalyste, l’expérience psychanalytique est constituée par ce que l’auteure appelle les « folies privées », cet espace intime inexplorable par les mots. L’auteure s’intéresse plus particulièrement dans cet essai aux territoires psychiques silencieux par excellence que sont les expériences extrêmes (le deuil précoce, les camps), ces limites de l’humain inaccessibles à la parole.

Claudie Cachard, d’origine hongroise, est psychiatre et psychanalyste.
Ses travaux portent sur la double appartenance, la double culture, le bilinguisme, l’exclusion et la folie.
Elle a publié L’Autre histoire : questions de vie et de mort (Des femmes, 1986), Les déraisons de vivre (Calmann-Lévy, 1995), Etrangetés radicales et folies ordinaires (Erès, 1998), Mais la folie demeure (Le Rocher, 2003).
La première édition des Gardiens du silence a été publiée aux Editions Des femmes en 1989.

06/04/2006

"Hammerklavier", lu par Yasmina Reza elle-même

reza190.jpgHammerklavier

de Yasmina Reza


Lu par l’auteure

Office du 06/04/ 2006

Hammerklavier, composition intimiste, est une partition fragmentée où viennent se dévoiler des instants de vie, entre fragilité et dérision. L'auteure assène à son clavier des petites notes sèches et courtes, cruelles et cyniques, elle choisit des anecdotes, cueille des instants, tirés de rêves ou de réalités tous constitutifs de son histoire. Elle les décline en courts chapitres qu'elle titre comme des mélodies distinctes. Chacune dit les préoccupations intimes de l'écrivain sur l'art, la judéité, et surtout sa terreur du temps. Après Art, Conversations après un enterrement ou L'Homme du hasard, Yasmina Reza quitte pour la première fois le théâtre pour le récit, sans rien perdre de sa force dramatique ni de l'acuité de son regard.
Hammerklavier a été publié en 1997 aux éditions Albin Michel

Fille d'une violoniste hongroise installée à Paris depuis l'établissement du "rideau de fer", et d'un homme d'affaires d'origine juive et russe, Yasmina Reza évolue dès son enfance dans une atmosphère aussi artistique que cosmopolite.
Nourrie par le théâtre de Nathalie Sarraute, elle se met elle aussi à écrire des pièces, actuellement traduites en trente-cinq langues et jouées dans le monde entier.

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01/04/2006

"Le chat aux yeux d'or", de Fadéla M'Rabet

Le chat aux yeux d’or
Une illusion algérienne

(titre provisoire)

Fadela M’Rabet


Office 06/04/2006

Le texte s'ouvre sur la mort d'un être cher, sa tante, qui amène l'auteure dans une Algérie qu'elle a quittée depuis longtemps. Quelques images d'enfance percent à travers la profonde douleur de la séparation, en même temps que se dessine un pays meurtri, perdu d'avoir raté une partie de son histoire, celle des femmes. C'est à travers elles et les liens qui les unissent pourtant que s'exprime à la fois une émouvante tendresse et la plus parfaite beauté.
Dans ce récit, d'une grande poésie, le regard nostalgique révélant une sensibilité toujours à vif se double d'une analyse politique sans concession sur un pays en crise.

Fadéla M'Rabet est née à Skikda (Algérie) en 1936 ; elle a été l'une des premières féministes en Algérie.
Après la publication de La Femme algérienne (1965, Maspéro) et surtout des Algériennes (1967, Maspéro), elle est l'objet d'un lynchage médiatique qui l'oblige à quitter son pays. Installée en France, elle écrit ensuite L'Algérie des illusions (1972, Robert Laffont), Une enfance singulière (2003, Balland), récit autobiographique construit notamment sur la figure de Djedda, sa grand-mère, puis Une femme d'ici et d'ailleurs, la liberté est son pays (éditions de l'Aube).
Docteure en biologie, elle a été maître de conférence et praticienne des hôpitaux Broussais-Hôtel Dieu.

23/03/2006

"Rue de Rome" de Pomme Jouffroy

Rue de Rome

Pomme Jouffroy


Office 23 mars 2006

Ce roman se déroule dans un atelier de lutherie de la rue de Rome : après la mort du vieux luthier qui dirigeait l’atelier, repris par son assistant, Julien, une jeune femme est engagée pour y faire son apprentissage. Mais sur l’atelier pèse le souvenir fascinant du vieil homme, un souvenir qui paralyse Julien, et qui s’immisce entre les personnages, prenant la place de la relation qui aurait pu exister entre eux.
Plongeant au cœur de l’univers singulier de la lutherie, ce roman polyphonique mêle les destins de trois personnages : tandis que la présence fantomatique du vieux luthier plane sur l’atelier, le récit de sa mort s’insère dans le récit principal, dans un brouillage subtil des repères temporels, et confère au roman un charme mortifère.

Pomme Jouffroy est chirurgienne à l’hôpital Saint-Michel à Paris. Elle a publié un premier roman en 2002, Il n’y a plus d’hôpital au numéro que vous avez demandé… (Plon).