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16/10/2008

Antoinette Fouque sur la quatrième de couverture de La Provence !! (07.10.08) Bravo à Dominique Arnoult !

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La Provence
Société / Dans le sillage de mai 1968, quelques femmes, dont la Marseillaise Antoinette Fouque, se mobilisaient.
Celle qui a fait naître le MLF
Par Dominique Arnoult

Que reste-t-il de mai 1968 ? « Rien d’autre que le mouvement des femmes ! C’est ce que me disent Cohn-Bendit, Kouchner, Debray… » Militante de la cause des femmes, bien plus que féministe - un mot qu’elle n’aime pas - Antoinette apprécie cette reconnaissance. « J’ai pensé en femme d’action et agi en femme de pensée », confie celle qui a fait naître le Mouvement de Libération des Femmes.
Si avec quelques autres, cette jeune Marseillaise, sa thèse sur l’avant-garde littéraire bouclée, a levé le poing en mai 1968, c’est l’été qui suit, dans la maison de famille qu’elle songe à créer un mouvement pour les femmes.
« A cette époque, nous étions transparentes. Les romancières sont mal traitées, disait Monique Wittig, prix Medicis. Et c’est vrai qu’il n’y avait jamais un mot sur Sarraute ou Duras ». Mère d’une fillette de 4 ans, Antoinette mesure combien la maternité semble, pour les hommes, incongrue quand on se veut intellectuelle. « Je fréquentais Roland Barthes, Lacan, des modèles de la république des Lettres, et quand je disais que j’avais un enfant, on me regardait comme si j’étais handicapée. » Au quotidien, ce n’était pas mieux. « J’étais l’égale de mon mari, mais je n’avais pas le droit de percevoir les allocations familiales. » Née à Marseille, quartier Saint-Laurent, « en face de la Bonne Mère » dans une ville où « l’on était maman ou putain, j’ai voulu comprendre ».

Le sens du combat
Les vacances dans le Midi terminées, les réunions se font quotidiennes à Paris. « On se voyait dans un petit studio rue de Vaugirard que nous prêtait Marguerite Duras. Nous étions entre 10 et 20 ». La règle : des filles rien que des filles. « Seules entre nous, on parlait autrement, et puis on avait envie de retrouver quelque chose de l’adolescence. » Au fil des confidences apparaissent les violences conjugales, le viol, l’inceste, els questions de virginité. « On a fait tomber les tabous », résume Antoinette. Le petit comité d’action culturelle qui s’est formé en 1968 à la Sorbonne, a essaimé. Mais deux ans plus tard, au cours d’un colloque à l’université de Vincennes, alors que le mouvement s’officialise, Antoinette Fouque s’interroge. Premières fissures. Monique Wittig et quelques autres arrivent avec un tee-shirt barré d’un « Nous sommes toutes des mal-baisées ». « Je me suis dit : qu’est-ce que c’est que cette mascarade ? » Elle n’apprécie pas davantage un happening devant le tombeau du soldat inconnu. « Sur une banderole, elles avaient écrit : Il y a plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme. »
« Moi je voulais une université populaire, ni médiatisation à paillettes, ni théâtralisations des corps. » Peu à peu, les chemins des unes et des autres s’éloignent. « Dans le mot féminisme, j’avais le sentiment qu’elles voulaient éliminer le mot femmes, celui sur lequel se fondait tout notre mouvement. Nous sommes toutes féministes comme nous sommes tous des capitalistes, parce que nous vivons dans un système. S’il y a dans un stade 300 000 femmes et un chien, tout le monde est mis au masculin ! »
L’égalité, « oui, dit-elle, mais dans la différence ». Aux antipodes d’une Simone de Beauvoir, « qui disait ne faites pas d’enfant, faites des livres et ne cherchait qu’à avoir le Nobel », Antoinette affirme : « Notre libido à nous, c’est de créer. Chaque œuvre d’art ou d’être vivant enrichit l’humanité ».
Femmes de lettres, éditrice, psychanalyste, politologue, Antoinette Fouque n’a pas de préférence pour une étiquette. « Ce qui me satisfait c’est de m’être questionnée sur ce qu’est une femme et de n’avoir jamais lâché. » La légalisation de l’avortement, les poursuites pénales en matière de viol, le travail des femmes … « Il y a eu plus d’acquis en 40 ans qu’en 4000 », se félicite-t-elle. Avant de citer Marx : « C’est quand les droits sont légaux que les luttes commencent ».

08/10/2008

VENDREDI, Macha Méril et Chantal Chawaf dès 18 h 30 !!

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NOUVEAUTE LIVRE AUDIO, Un jour, je suis morte de et lu par Macha Méril
ISBN : 3328140021073 * Extrait - 1 CD - 18 € * Office 11/09/2008 http://www.machameril.com/

« Un jour, je suis morte. J’ai eu du mal à m’en remettre. Je ne m’en remets pas, en vérité. » M.M.

Le roman Macha Méril commence par cette révélation inattendue. Sous le masque de la comédienne, femme épanouie, « apparente, rigolante, fornicante », se cache une blessure profonde. Rendue stérile par un avortement bâclé dans sa jeunesse, sa tentative de maternité se soldera par une fausse couche. Errant entre passé et avenir, l’actrice nous livre son ressenti, sans pathos mais avec émotion et courage. Le récit dévoile cette part d’ombre qui la hante, cette sensation douloureuse et obsédante de perte. Une vie passée entre être et non-être, un être-à-demi… puisque pour Macha Méril le destin d’une femme, son accomplissement et sa seule vérité est d’être mère. Sacralisant l’enfantement, qu’elle ne connaîtra jamais, elle évoque cette épreuve. La confession d’une femme qui met une incroyable énergie à défendre une cause qui transcende l’individu : « Alors tous les enfants de la Terre seront mes enfants, j’aurais gagné sur ma mort prématurée. » Un écrit intense et pudique, subjectif et sincère.

Macha Méril est née en 1940 à Rabat au Maroc. Très vite repérée par le cinéma, son premier rôle important arrive en 1960 avec La Main chaude de Gérard Oury. Elle tourne ensuite dans Une femme mariée de Godard, qui la fait connaître dans le monde entier. De nombreux cinéastes européens la sollicitent, Buñuel, Pialat, Dario Argento, Claude Lelouch… En 2005, elle reçoit le Prix "Reconnaissance des cinéphiles". Se dédiant aussi à l'écriture, elle a publié avec succès plusieurs roman, dont Biographie d'un sexe ordinaire (Albin Michel, 2003) ou Les Mots des hommes (Albin Michel, 2005).
Macha Méril a lu des extraits de son texte "Un jour, je suis morte" au Marathon des Mots de Toulouse, le 13 juin 2008.

Article de Christophe Combarieu sur le célèbre site aufeminin.com :
Ce jour est celui où, après une fausse-couche, Macha Méril comprit qu’elle n’aurait jamais d’enfant. Un fardeau pour cette femme
qui ne cessera d’en souffrir. C’est ce qu’elle raconte dans ce récit, forcément partial, comme lorsqu’elle écrit : « Les femmes qui n’enfantent pas sont des erreurs. »
«Un jour, je suis morte. J’ai eu du mal à m’en remettre. Je ne m’en remets pas, en vérité.»
Ainsi commence le récit inattendu de Macha Méril, qui nous révèle sa part d’ombre dans une confession empreinte de sincérité, de complicité, d’émotion. La comédienne a choisi de nous conter le jour où, suite à une fausse couche, elle ne pourrait plus avoir d’enfant, et puis surtout toutes ces années qui ont suivi cette «mort», toute cette vie passée entre être et non-être. Dans une langue d’une grande sobriété, presque dépouillée, mais d’une grande justesse, Macha Méril exprime toute la détresse d’une femme qui ne sera plus jamais vraiment femme à ses yeux, puisqu’elle ne connaîtra pas l’évènements sacré qu’est l’enfantement. La douleur de ne pas être mère est le fondement, la clé de voûte de ces pages, une obsession sans cesse répétée, et ô combien compréhensible. Telle une litanie. (source : http://www.aufeminin.com/news/culture/livres/n7411.html)

Edité chez Albin Michel ET en livre audio pour la Bibliothèque des Voix des Editions Des femmes

******

Les Obscures, 200 p. - 18 € - 25.08.08 L'extrait que je vous avais PROMIS dans mon émile précédent !! (miam miam !!) :"On était travaillées comme le sol rugueux d’écorce de grains, on était riches comme lui, de la concentration de foin, de tubercules, de racines, on marchait à grandes enjambées sur les chaumes pâturés par les moutons ; nos robes parfumées d’argile, de silice, de soleil, de brume sentaient les effluves des cours de ferme, les moissons, les roses ; on communiait avec la boue bordant les étangs, on se réappropriait les rivières, on jouait, on courait à perdre haleine dans les ondulations du terrain (…). On pressentait que les vacances finiraient, que notre existence de vagabondes serait sanctionnée, on jouissait d’un faux répit. C’était un sursis. On se doutait que la mort, la folie, la solitude, le suicide nous coursaient. Mais on ne voulait rien prévoir, on voulait seulement se sentir vivante…" C.C

Le site officiel de l'auteur : http://www.chantal-chawaf.com/

Et toutes mes félicitations à Marc Alpozzo, véritablement ébloui par sa découverte (grâce à moi !! ) de l'oeuvre de Chantal Chawaf)
http://marcalpozzo.blogspirit.com/ pour son sublime article dans le Magazine des Livres du cher Joseph Vebret http://www.magazinedeslivres.com/ dont voici un petit morceau :

LES VIES ABIMEES
(...)
La densité de ce roman d’environ deux cents pages, le regard critique courageux qu’il porte sur une société patriarcale qui hisse la phallus au firmament, valorisant la force, la domination, l’argent, le succès, font de cette nouvelle fiction un grand moment de libre-pensée, de vrai esprit critique contre la fronde actuelle, véritable dictature de la « pensée unique » qui réduit toute chose, tout être vivant à un pur et simple objet de consommation immédiate. Plus qu’un roman, Les obscures, est un hymne à la vie, à l’amour, et à la fraternité. M.A. Pour lire la suite, http://editionsdesfemmes.blogspirit.com/archive/2008/09/29/superbe-article-sur-les-obscures-par-marc-alpozzo-magazine-d.html

Depuis sa première fiction, Rétable, la Rêverie (Des femmes, 1974), Chantal Chawaf développe une oeuvre originale et incandescente, riche aujourd'hui de plus d'une vingtaine de titres dont notamment, Cercoeur (Mercure de France, 1975), Le Soleil et la terre (J.J. Pauvert, 1978), Maternité (Stock, 1979), Crépusculaires (Ramsay, 1981), Le Corps et le verbe (Presses de la Renaissance , 1992), Le Manteau noir (Flammarion, 1998), L'Ombre (Le Rocher, 2004), Infra-Monde (Des femmes, 2006)...





SAMEDI, les auteurs de la maison lisent en musique ! Dès 17 h !!

Samedi 11 octobre : concert & lectures à l'Espace des Femmes !!

Dès 17 h, venez écouter Laurence Zordan lire "Blottie", Catherine Weinzaepflen lire "Le temps du tableau", Michèle Ramond lire "Lise et lui", Victoria Thérame lire son mythique "Hosto-Blues" et Françoise Collin lire "On dirait une ville"...

Les musiciennes seront : Sophia Vaillant, pianiste classique et tango Sophia.jpg http://sophiavaillant.com/topic/index.html

Et

Yuko et Mayumi Sugiyama, flûtes traversières, soeurs jumelles italiennes de père japonais et de mère italienne Sugiyama.jpg http://www.duosugiyama.com/at-concerti-fr.html




DIMANCHE, spectacle Catherine David et Chloé Lambert + dédicace de Blanche de Richemont ! RDV à 17 h !!

Bienvenue à l'Espace des femmes, 35 rue Jacob, Paris 6ème à l'occasion de l'événement LIRE EN FÊTE 2008 ! CE Dimanche 12 octobre à 17 h, nous vous proposons un spectacle UNIQUE de littérature et de musique mêlées qui promet bien des émerveillements : "Crescendo"david.jpg Lambert.jpg

CATHERINE DAVID, écrivain, journaliste, pianiste amateur, et CHLOÉ LAMBERT comédienne,

joindront le geste à la parole,
le piano à l'écriture,
pour traverser les apparences
qui séparent la musique des sons
de la musique des mots.

En lisant et en jouant...

Schubert, Chopin, Schumann, Brahms, Rachmaninoff

par Catherine David au piano
avec en alternance, par Chloé Lambert, lecture d'extraits de deux ouvrages de Catherine David :

"Crescendo, avis aux amateurs" (Actes Sud 2006)
et
"La Beauté du Geste" (Calmann-Lévy 1994, Actes-Sud-Babel 2006).

Le programme sera distribué sur place.

CATHERINE DAVID
Romancière, essayiste, pianiste amateur, vit à Montmartre et partage son temps entre l'écriture et la musique. De mère américaine et de père français, elle est née à Paris. Après un passage dans l'édition (Gallimard, Jean-Jacques Pauvert), elle s’est dirigée vers la critique littéraire et le journalisme au Nouvel Observateur dans le domaine culturel - littérature, histoire, philosophie, sciences humaines, histoire des sciences. Catherine David a notamment publié :
L'Océan miniature, roman, Seuil 1983
Simone Signoret ou la mémoire partagée, essai biographique, Robert Laffont 1990, ET en livre audio pour LA BIBLIOTHEQUE DES VOIX des EDITIONS DES FEMMES (réédition en 2006)La Beauté du geste, essai sur le piano et le tai chi chuan, Calmann-Lévy 1994 et Babel 2006
Passage de l'Ange, roman, Calmann-Lévy 1995
L'Homme qui savait tout, le roman de Pic de la Mirandole, roman, Seuil 2001
Clandestine, récit, Seuil 2003
Crescendo, avis aux amateurs Actes Sud, 2006

CHLOE LAMBERT
Prix Suzanne Bianchetti SACD 2005, CHLOE LAMBERT poursuit une triple carrière au théâtre, au cinéma et à la télévision.
Formée à la scène par Jean-Pierre Martino et Pierre Debauche, elle a joué notamment sous la direction de Benno Besson, Jacques Rosner, Bernard Bloch, Bernard Murat, Jorge Lavelli, dans deux pièces de Florian Zeller... Et en 2007-2008, dans deux pièces de Sacha Guitry au théâtre Edouard VII à Paris, avec les deux Brasseur, père et fils.
Au cinéma on a pu la voir notamment dans "Mariages" de Valérie Guignabodet et "Chaos" de Colinne Serreau.
A la télévision, elle a été la partenaire d'Eddy Mitchell dans le film de Laurent Heynemann d'après Maupassant, "l'Héritage", diffusé en 2007 sur France 2.
CHLOE LAMBERT tourne actuellement avec Hannah Schygulla une saga inspirée de la vie de la famille Servan-Schreiber.
(Voir son CV détaillé sur le site www.zelig-fr.com )

*****
-RICHEMONT.jpg A 18 h 30, Blanche de Richemont dédicacera son premier roman, "Pourquoi pas le silence" qui vient de sortir aux éditions Fayard.
Cf article de la très efficace amie Claire Julliard sur http://bibliobs.nouvelobs.com L'auteur. Comme son style vif et épuré le laisse deviner, Blanche de Richemont, née en 1978, n'est pas une débutante: on lui doit ainsi un superbe «Eloge du désert» (Presses de la Renaissance) pour lequel cette grande voyageuse a vécu pendant des mois dans des conditions extrêmes, suivi d'un «Eloge du désir» (même éditeur).

L'histoire. Après la mort de son cousin, Paul, un adolescent de 15 ans, décide de prendre la vie à bras-le-corps, de défier le monde, de tout oser. Mais il n'y parvient pas. Lorsque ce garçon sage croit frapper un grand coup, il ne fait qu'effleurer. Trop fragile, il n'est pas celui qu'il rêverait d'être, ni l'enfant qu'imaginait son père, un commandant de bord bardé de décorations. Tandis que ce dernier navigue en mer, Paul plonge dans les livres, incapable de trouver sa place dans le monde. Avec les filles aussi, il reste en retrait. Et la romance qu'il entame avec Camille ne réussira pas à l'arracher à sa tristesse. Il ne sait ni aimer, ni s'aimer, ni être simple. Sa distance et ses silences font dire à sa petite amie: «Je sors avec un nuage.» La souffrance de Paul ne se raisonne pas, il ne peut l'exprimer. Il semble vivre depuis l'enfance «une mauvaise passe qui ne passe pas». L'entourage s'inquiète pour l'avenir de cet écorché vif, étranger à sa propre existence, qui vacille dangereusement.

07/10/2008

Circonfession de Jacques Derrida - Exceptionnel !

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Jacques Derrida
Circonfession
lu par l'auteur

Texte intégral
Coffret 4 Cassettes - 45,50 €

Coffret 5 CD à paraître fin novembre
37€

" Peut-on nommer son propre sang ? et décrire la première blessure, ce moment où, paraissant au jour, le sang se refuse encore à la vie ? A supposer qu’on se rappelle sa circoncision, pourquoi cet acte de mémoire serait-il une confession ? L’aveu de quoi, au juste ? Et de qui ? A qui ?
Rôdant autour de ces questions, essayant, comme au clavier, une voix juste au-dedans de moi, je tente de dire de longues, très longues, interminables phrases, et de les murmurer au plus près de l’autre qui pourtant les aspire, soupire, expire, les dicte même. Cette diction est aussi une dictée. Plusieurs voix résonnent en une, dès lors, elles se croisent, elles se disputent même une parole finalement torsadée.
Telle respiration ne scande pas n’importe quel temps : ce fut celui d’une lente agonie où, comme on dit, d’un dernier souffle. Durant de longs mois, pendant que ma mère expirait, j’ai tourné autour d’un événement introuvable qui fut le sien autant que le mien, je l’ai entouré, sans doute aussi contourné. Pour ce qui reste sans témoin, j’ai dû prendre à témoin : saint Augustin, par exemple, l’image aussi d’un double confiée à de vieux carnets, la lucidité impeccable enfin d’un grand ami, Geoffrey Bennington. »
J.D.

06/10/2008

Elle n'oublie pas le MLF !! (Catherine Robin)

6 octobre 2008

Elle

MLF 40 ans, et tant à faire ?

Elles étaient une quinzaine, âgées de 17 à 33 ans, bien décidées à ne plus s'en laisser conter. C'était en octobre 1968. Réunies dans un petit studio de la rue de Vaugirard, à Paris, elles posaient les bases d'un mouvement qui allait faire avancer les droits des femmes à pas de géant. Elles s'appelaient Antoinette Fouque, Monique Wittig... et venaient de fonder le Mouvement de libération des femmes. Quarante ans après, le MLF est toujours là en dépit des attaques et il a accompagné toutes les conquêtes des femmes : de l'IVG à la parité en passant par l'égalité au travail. "Nous avons plus fait en 40 ans qu'en 4000 ans", déclarait récemment Antoinette Fouque. Aujourd'hui, la relève est-elle assurée ? "Oui, répond Jacqueline Sag, militante de la première heure. Mais c'est plus difficile. Les jeunes femmes qui ont bénéficié de nos acquis sont beaucoup moins politisées. Elles n'utilisent pas forcément les mêmes armes. En tous cas, il y a encore fort à faire." Catherine Robin

A lire : "Génération MLF" (Editions des Femmes). Sortie le 16 octobre.

05/10/2008

Le Monde rend hommage à Antoinette ! (5 octobre)

Le Monde TV et Radio

Vendredi 10 octobre

20 h 35 France 5

ANTOINETTE FOUQUE

Documentaire Empreintes

Julie Bertuccelli (France, 2008)
Rediffusion : dimanche 12 octobre, 9 h 35

Les commémorations prolifiques de Mai 68 et de ses suites ont gentiment cédé le pas au demi-siècle de la Vème République. Parmi les bénéfices de cette vaste rétrospective des bouleversements sociaux, intellectuels et politiques qui ont secoué l'Occident, on retiendra la mise en perspective qu'autorisent quarante ans de distance. A l'heure où d'aucuns appelaient à la "liquidation" de l'héritage soixante-huitard, les témoignages des protagonistes et le travail des historiens ont oeuvré à l'inverse.

La rencontre avec la psychanalyste Antoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes, procède de cette démarche. Anne Andreu est à l'origine de ce portrait de la collection "Empreintes" (coproduit avec Cinétévé) réalisé par la cinéaste Julie Bertuccelli, elle-même tout juste âgée de 40 ans.

L'évocation du parcours de cette militante chevronnée, fondatrice du courant "Psychanalyse et Politique" et des Editions des femmes, députée européenne, engagée dans la plupart des luttes féministes à travers le monde, est nourrie d'un corpus d'archives abondant. Mais le récit de ce passé, où l'histoire individuelle ne cesse de se vriller à l'histoire collective, sert avant tout le présent. Les combats d'hier éclairent ceux qui restent à mener. Il en ressort une rencontre bien vivante, énergique et souvent joyeuse, exemptée des polémiques et des errements qui ont jalonné l'histoire du mouvement des femmes dans les années 1970.

Formée aux avant-gardes littéraires au côté de Roland Barthes, éblouie par l'intelligence enchanteresse de Lacan, mais viscéralement allergique aux "ne-que" (noeuds-queue"), souligne t-elle) du "commandeur".

Les images rappellent qu'il y a à peine quarante ans tout était à obtenir pour les femmes : la parole, l'autonomie sociale et financière, et surtout la liberté de son corps - "Un enfant si je veux, quand je veux", scandaient-elles. Aujourd'hui l'affaire se joue sur le terrain de la parité dans les pays les plus dotés. Mais ailleurs, relève Antoinette Fouque à propos des femmes et des petites filles soumises à la loi des hommes, des luttes fondamentales continuent de s'engager.

Valérie Cadet

03/10/2008

La quatrième de couverture de Ouest France !! (03.10.08)

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vendredi 03 octobre 2008
Antoinette Fouque, une vie de féministe

Diplômée de lettres modernes, psychanalyste, politologue, députée au Parlement européen de 1994 à 1999 (élue sur la liste Tapie), Antoinette Fouque a fondé la maison d'édition des Femmes en 1973, des librairies, un observatoire de la misogynie, un club de la parité en 1990. : Claude Stefan

Le 1er octobre 1968, dans un petit appartement de Paris prêté par Marguerite Duras, Antoinette Fouque et deux amies fondaient le MLF, le Mouvement de libération des femmes. Rencontre, quarante ans après, avec une sacrée « mersonnage ».
De la courte histoire du féminisme, à l'échelle des hommes, le grand public retient en général Olympe de Gouge la révolutionnaire, Flora Tristan l'initiatrice des clubs féminins en 1840, Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir, les combats de Gisèle Halimi pour le droit des femmes. Il cite moins Antoinette Fouque.

Sa bouille, pourtant, est reconnaissable entre mille: des yeux frondeurs sous un casque de cheveux désordonnés de la même façon depuis toujours. Mais son discours brillant est plus difficile d'accès : il faut connaître un peu la pensée de Roland Barthes avec qui elle a étudié, celle de Lacan qui l'a formée à la psychanalyse. Il est moins médiatique, en tout cas, ce discours, qu'une action coup d'éclat. Comme le dépôt de la gerbe « à la femme inconnue du soldat inconnu » sous l'Arc de triomphe, en août 1970, ou le slogan « Une femme est un homme comme les autres ».

Antoinette Fouque est une intellectuelle, une penseuse. Elle incarne un courant réformiste du féminisme. Elle ne prône pas un égalitarisme qui voudrait s'absoudre du naturel : pour elle, la femme a un utérus et c'est elle qui donne la vie, « si elle veut ». Cette battante n'a jamais brûlé de soutien-gorge, méthode de « militante américaine ». Mais elle sait remettre un académicien à sa place, en l'occurrence Maurice Druon, lorsqu'il refuse, en 1994, toute féminisation des mots sous prétexte que le masculin est le genre neutre de la langue française. « C'est oublier que le masculin a absorbé le neutre qui existait en latin, rappelle celle qui se méfie de la neutralité. Ceux qui se disaient neutres en politique, pendant la guerre, c'était surtout des collabos. »

Lire du Antoinette Fouque dans le texte est compliqué. L'écouter, beaucoup plus simple. Elle est née à Marseille, dans la chaleur populaire du Vieux Port, en 1936. Née d'un berger corse qui désirait un troisième enfant, et d'une mère calabraise, « analphabète mais poète à sa façon », qui le souhaitait moins. Elle s'est mariée en 1959, a eu une fille, Vincente, en 1964. Pas de machisme à la maison, pas de divorce, pas d'avortement mais elle a milité pour. Un petit-fils, Ezequiel, « en CE1, qui sait déjà tout de la différence garçon-fille ». Antoinette Fouque a mis davantage de temps à la ressentir...

« Fille de prolétaires de tradition catholique », instruite à l'école de la République , elle s'est toujours sentie l'égale de ses copains de la faculté des Lettres d'Aix-en-Provence. La naissance de sa fille va tout bouleverser. La voilà mère, enseignante, en pleine période révolutionnaire. En 1968, elle est à la Sorbonne de l'aventure du Comité révolutionnaire d'action culturelle avec André Téchiné, Umberto Eco, Nathalie Sarraute... mais s'aperçoit vite que la révolution de Mai, la lutte des classes, « a surtout conduit à la libération des hommes ».

Octobre 68 sera celle des femmes. Antoinette Fouque et ses amies Monique Wittig et Josiane Chanel se retrouvent dans un petit appartement de la rue de Vaugirard, à Paris, prêté par Marguerite Duras. Leur petit groupe de discussion sur le corps, la sexualité des femmes, s'agrandit. Sans homme, au départ. « Il fallait que la parole se libère, sans le poids de la domination et du discours masculin. » Et la dure réalité jaillit. « Des viols, des mères battues par leur mari »... Le MLF est lancé, entraînant dans son sillage d'autres mouvements pour les droits des femmes.

« En quarante ans, elles n'ont rien lâché », observe la Marseillaise , fière du résultat. Fière aussi de sa méthode, humaniste et sans arme, contestée par des courants plus radicaux. « Le mouvement n'a pas basculé dans le terrorisme et les Françaises, aujourd'hui, sont celles qui ont le plus fort taux de natalité et qui travaillent le plus. »

Bien sûr, il reste encore beaucoup à faire. « Les femmes n'ont pas encore conquis les grands corps d'État et elles ne possèdent que 1 % de la richesse mondiale quand elles en produisent 80 % ». L'athée qu'elle est devenue observe aussi un retour du religieux. Elle l'analyse comme « une réaction violente à la libération des femmes de l'Occident », comme un soubresaut dans un mouvement en marche. « Le seul qui reste de 1968. »

La crise économique l'inquiète davantage. « Elle frappera d'abord et encore les plus faibles, c'est-à-dire les femmes. »

Ah !, encore deux ou trois choses sur Antoinette Fouque. Elle possède trois maisons, l'une sur la côte varoise, la deuxième sur une île du golfe du Morbihan (elle trouve les Bretons « courtois ») et la troisième à Paris, à Saint-Germain-des-Près. Elle adore causer avec une grande copine catholique, aristocrate et mère de douze enfants, de « sa fascination pour la procréation ». Elle est aussi très amie avec la créatrice Sonia Rykiel. Elle ne se maquille jamais.

Mercredi, c'était son anniversaire. 72 ans. Son petit chien est mort la veille. Elle est clouée sur un fauteuil roulant par une maladie invalidante. N'en parle jamais. Va jusqu'en Birmanie, soutenir la résistante Aung San Suu Kyi. « Tout va bien ». « Les femmes portent l'espèce humaine ». Et les nouvelles générations, croit-elle, en ont conscience.

Christelle GUIBERT.

Photo : Claude STEFAN.

40 ans du MLF. Un film de la série Empreintes, réalisé par Julie Bertuccelli, sera consacré à Antoinette Fouque le 10 octobre, à 20 h 35, sur France 5 (TNT, rediffusion le 12 à 9 h 30 sur les chaînes hertziennes). Le 16 octobre, sortie du livre Génération MLF, 1968-2008, aux éditions des Femmes. Rens. au 01 42 22 60 74 ou sur www.desfemmes.fr

02/10/2008

Conférence de presse d'Antoinette Fouque

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Mardi 7 octobre à 18 h 30 - Espace Des femmes 35 rue Jacob 75006 Paris

Le site de Télérama évoque aussi Empreintes ! (02.10.08)

[France 5] Empreintes : Antoinette Fouque
Dans le cadre de la thématique "Empreintes", France 5 propose, vendredi 10 octobre 2008 à 20 heures 38, le documentaire réalisé par Julie Bertuccelli, d'après une idée d'Anne Andreu, "Antoinette Fouque".

Co-fondatrice en octobre 1968 du MLF, psychanalyste, créatrice des éditions des Femmes, députée européenne, Antoinette Fouque est, depuis 40 ans, engagée aux côtés des femmes.

Elle soutient leurs luttes dans le monde entier, qu'il s'agisse de l'excision, de l'avortement, des femmes battues, de leur libre expression et de leur création.

Mi-corse, mi-italienne, Antoinette Fouque est née en 1936, d'une mère analphabète et d'un père militant actif du Front Populaire.

Ses origines puis la naissance de sa fille en 1964 lui insufflent la volonté de se battre, le goût de la justice sociale, le besoin de trouver sa véritable place.

Antoinette Fouque a apporté au mouvement des femmes la particularité d'allier action et pensée, inconscient et Histoire, psychanalyse et politique.

Son féminisme ne prône pas la guerre des sexes, bien au contraire.

Il s'appuie tout simplement sur une redéfinition du concept d'égalité en se concentrant sur la différence.

Elle n'a cessé de poser la question ' qu'est-ce qu'une femme ? ' en répondant ' une femme est une femme et elle est géniale ' car génitrice, donc créatrice.

Ce portrait offre un témoignage sans fard pour les jeunes générations et fait revivre, au travers des archives extrêmement riches et variées, 40 ans de féminisme.

A 70 ans, aux côtés de ceux qui l'accompagnent dans ses différents combats, Antoinette raconte comment le mouvement des femmes est toujours l'engagement fécond de sa vie, tant les femmes, aux avant-postes de la lutte contre les injustices car les plus exposées, sont le coeur battant de la démocratie.

Rediffusion : Dimanche 12 octobre 2008 à 09 heures 36

Jeudi 2 octobre 2008