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01/07/2009

Cycle de conférences sur la création au féminin (par Thierry Delcourt)

colette.jpgCréation au féminin
 
Cycle de conférences
Thierry Delcourt
 
(avec notamment Lydie Arickx)
 
Médiathèque Jean Falala
Auditorium
2, rue des Fuseliers
51 100 Reims (Parvis de la Cathédrale)
 
Renseignements
Thierry Delcourt 03 26 47 13 05
Librairie La Belle Image 03 26 88 39 69
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1col.jpgMardi 15 septembre 2009 - 18 h 30
EXPRESSION, EXISTENCE ET CREATION AU FEMININ
 
La création a t-elle un sexe ? Existe t-il une différence entre femmes et hommes quant à leurs pratiques créatives ? Que met en jeu le processus de création au féminin au-delà de la singularité de chaque artiste, et de chaque oeuvre ?
Il n'y a pas si longtemps que la création artistique des femmes a droit de cité et ce n'est pas sans combat ! Au coeur de la culture, questionnant ses archétypes, refusant les contraintes de la préfiguration et des valeurs canoniques, quatorze artistes - chorégraphe, poète, peintres, plasticiennes, styliste, sculpteures et compositeurs - ont accepté de parler longuement et intimement de leiur pratique, de la place qu'elle occupe dans leur vie et des incidences de la création sur leur être-femme. Ces créatrices partagent le souci d'une liberté d'expression et la détermination à être reconnues en tant qu'artiste au-delà d'une identité figée de femme-artiste.
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2col.jpgMardi 13 octobre 2009 - 18 h 30
LE CORPS EN QUESTION DANS LA CREATION AU FEMININ
 
Le corps féminin est trop souvent pris au piège de l'image, entre attributs du corps et beauté d'objet dans une confusion entre être et avoir. La mise en jeu et en scène dans l'acte artistique intervient en amont d'une représentation concrète du corps dans la figure ou la performance. Prendre le risque du corps, de la révélation du désir qui le traverse et de ses potentialités dès lors qu'il se libère des contraintes culturelles, constitue une étape obligée de la création artistique des femmes. Ainsi, il est possible de sortir d'une dualité aliénante entre beauté révélée d'une féminité sublimée et impure horreur de l'organe trivial. Des artistes ont osé faire oeuvre de ce corps et nous le faire accepter dans sa réalité, dans sa corporéité irréductible, dans son existence pulsatile, dans sa jouissance et parfois sa souffrance.
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3col.jpgMardi 1er décembre 2009 - 18 h 30
CONCEPT, ABSTRACTION ET FIGURES DE L'ART
 
Est-il judicieux d'entretenir une catégorisation qui oppose expression et concept, intuition et pensée, corps et langage, sensible et intellectuel, figuration et abstraction ?
La création artistique au féminin peut nous aider à sortir de ces différenciations sectaires artificiellement introduites qui découpent le mouvement prolifique de la création contemporaine. Un éclairage précieux est apporté par les parcours de créatrices ainsi que par la compréhension de leur processus de création et du motif de leur travail. Cela permet de mettre en relief certaines distinctions enrichissantes et de tendre des passerelles entre des approches artistiques que tout semble, a priori, opposer. Il n'est plus question de différence sélective purifiant un art élitiste mais de nuances et d'équivoques ouvrant à une hétérogénéité inédite. L'hétérogène distingue l'altérité au coeur du sujet singulier, entre les êtres et dans leur rapport au monde.
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4col.jpgMardi 19 janvier 2010 - 18 h 30
LES FEMMES ET L'ART BRUT
Du tricot à la broderie, de la cuisine à la décoration, un art conjugué au féminin depuis l'aube des temps et dans toutes les cultures, est contraint à rester défini comme mineur et même, le plus souvent, réduit à un artisanat répétitif, recréatif et non créatif.
Or, il s'y dévoile, pour qui sait le voir et l'entendre, un potentiel inouï derrière l'évidence du quotidien. Peut-on rapprocher ce vaste territoire d'expression créative des pratiques d'art brut ou d'art singulier ? Peut-on y voir le pivot d'une transmission culturelle essentielle en tant que facteur de pérennité et d'évolution de la culture qui préserve une précieuse dimension d'humanité dans un monde où humanité et transmission sont en crise et semblent en péril ?
Une mise en perspective de ces actes et productions séculaires des femmes avec ceux des grandes figures féminines de l'art brut (Aloïse, Magda Gil, Séraphine de Senlis...) permet de mieux situer ce lien entre pratiques quotidiennes, artistiques et culturelles dans le tissage d'une civilisation.
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Expo_Colette_Deble_018.jpgMardi 16 mars 2010 - 18 h 30
SUBVERSION ET AVANT-GARDE : L'IDENTITE A L'OEUVRE
 
La reconnaissance de valeurs dérangeantes, précaires et multiformes, introduites par la création au féminin, est desservie par l'extrême diversité des voies ainsi ouvertes dans un monde qui a besoin de classer, de catégoriser et de valider. Ce n'est donc pas d'une absence de valeur réelle dont souffre cette création, mais de ne pas se conformer à un système préétablies de valeurs esthétiques, culturelles et économiques, au risque de s'en trouver pénalisée dans sa visibilité auprès du public.
La plupart des créatrices travaillent, sous différentes modalités, l'aliénation symbolique qui traverse le corps, le langage, l'identité et les comportements. De ce fait, elles se cherchent, et se trouvent, au coeur de la révolution esthétique contemporaine. Elles prennent un risque réel dans leur acte et leur vie, sans hésiter à aller jusqu'à une subversion bouleversant le regard et l'entendement de celles et ceux qui tentent de saisir une oeuvre qui leur échappe dans la complexité de ses fragmentations et réagencements.
 
Thierry Delcourt, psychiâtre et psychanalyste à Reims,
auteur de Au risque de l'Art (éd. L'Âge d'Homme, 2007)
et Artiste Féminin Singulier chez le même éditeur, mai 2009

30/06/2009

Virginie Gatti écrit sur Laurence Zordan (article du 24.02.05 dans L'Humanité)

zordan4.JPGL'histoire du regard d'acier
Premier roman. Le destin d'un enfant afghan devenu tortionnaire. Laurence Zordan choisit ses mots comme elle affûterait une fine lame.
 
Des yeux pour mourir ne fait pas l'apologie de la torture, c'est le destin d'un homme qui est présenté, sa capacité à survivre par le crime fait de lui "un funambule de la cruauté évoluant sur les cimes, à plusieurs milliers de mètres d'altitude, mais il plonge dans l'abîme des sévices sans fond, qu'aucune limite raisonnable ne vient freiner dans sa chute".
 
C'est un désaxé qui s'abreuve à la mort des autres mais qui, en pleine montagne, cerné par la neige et le froid, perdu au Cachemire, connaît l'éveil des sens au côté d'un homme qui sera en quelque sorte son maître d'apprentissage, qui lui apprend à être un vrai tortionnaire. Qui peut effleurer la jambe d'une jeune Américaine et en éprouver un plaisir tu. Qui sait détecter le déhanchement d'une femme, le mouvement d'un coude, un regard provocateur sous une burqa. Qui peut torturer la nuit et sauver des oeuvres d'art de la destruction par les taliban. Qui réussit à obtenir l'image impie, la photographie d'un taliban qui finira lardée de coups de couteaux quelque part dans un appartement de New-York. Mais puisque les bourreaux n'ont pas droit à une existence légale ni admise, sa fin est tragique, il erre clochard dans les rues de New-York, un gueux parmi les gueux, provoquant par son regard l'effroi chez ses nouveaux comparses.
 
La trajectoire d'un homme pas comme les autres, hanté, rappelle qu'une part de monstruosité habite l'être humain et peut conduire aux plus grandes tragédies de l'histoire. Laurence Zordan, dans ce premier roman de haute volée, de bout en bout maîtrisé, pose la question de la réalité, de la crédibilité de la littérature ; elle s'interroge, comment écrire après le 11 septembre 2001 ? Et quelle place accorder aux images véhiculant le mensonge et la trahison ? Trahison sur ce qui nous est montré comme la vérité, sur ce qui nous est dit comme pensée à ne pas réfuter. Ce projet d'écrivain entend redonner à la littérature un rôle déstabilisateur de conscience, un inconfort qui refuserait de choisir entre le bien et le mal.
 
Virginie Gatti
 
Des yeux pour mourir, de Laurence Zordan, éditions Des femmes, 174 pages, 18 euros

Thierry Delcourt se réfère à Antoinette Fouque dans son livre "Artiste Féminin Singulier"

Extrait d'une lettre de l'auteur : (...) la pensée d'Antoinette m'a aidé dans mon travail de recherche sur le processus de création et la voie singulière qu'y tracent les femmes et je l'ai citée à plusieurs reprises. (...) C'est de que partent nombre d'initiatives traçant le parcours de libération, de visibilité et de combat des femmes... Ce qui est ma préoccupation, non seulement dans ce livre Artiste féminin singulier, mais aussi dans ma pratique de psychiatre et psychanalyste, et comme homme. Thierry Delcourt

Thierry Delcourt - ARTISTE FEMININ SINGULIER (nouveauté juin 2009, éditions L'Âge d'homme)

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Avec la participation des artistes

 

 

 

Lydie Arickx • Edith Canat de Chizy

Carolyn Carlson • Colette Deblé • Mame Faguèye Bâ

Anta Germaine Gaye • Louise Giamari

Sylvia K. Reyftmann • Florentine Mulsant

Marylène Negro • Orlan • Sophie Rocco

Valérie Rouzeau • Agnès Thurnauer

La création a-t-elle un sexe ? Existe t-il une différence entre femmes et hommes quant à leurs pratiques créatives ? Entre distinction et spécificité, que met en jeu le processus de création au féminin au-delà de la singularité de chaque artiste et de chaque oeuvre ?

Il n’y a pas si longtemps que la création artistique des femmes a droit de cité et ce n’est pas sans combat ! S’extrayant des partis pris de tous bords, quatorze artistes – chorégraphe, poète, peintres, plasticiennes, styliste, sculpteures et compositeurs – ont accepté de parler longuement et intimement de leur pratique, de la place qu’elle occupe dans leur vie et des incidences de leur création sur leur être-femme.

Thierry Delcourt est allé à leur rencontre en se dégageant autant que faire se peut des a priori. Il les a écoutées attentivement parler de leur acte, de leur oeuvre et du processus de création qui les anime. Ainsi, il est possible de mieux comprendre, au-delà des évidences, le formidable mouvement impulsé par les femmes dans la création artistique contemporaine. Il ne s’agit pas pour autant de catégoriser ces artistes dans une spécificité discriminante, même positive. Cette étude permet de tracer, à partir des singularités de chaque artiste, une distinction qui traverse le champ féminin où il est aussi possible de croiser des hommes, de ceux qui ont fait le choix éclairé de quitter des prérogatives aussi aliénantes qu’illusoires en s’exposant au risque de créer.

Forme, expression, concept, corps, sensibilité, énergie… se conjuguent ici avec recherche, déconstruction, subversion, hétérogène, identité questionnée, appropriation… Cette mise en chantier de l’art ouvre un espace de vie et de création passionnant et semble préserver un archipel d’humanité dans un monde où l’homme est sa propre crise.

Thierry Delcourt, né en 1951, est psychiatre et psychanalyste. Il partage son temps clinique avec une recherche et un enseignement dans le domaine de la psychopathologie. Il anime un séminaire sur la créativité et sa fonction dans le psychisme humain. Il a publié une étude sur le processus de création artistique : Au risque de l’Art en 2007 aux éditions L’Age d’Homme. Ses articles et d’autres textes sont publiés dans des ouvrages collectifs (Ères, L’Esprit du Temps, Revue Psychiatries…)

Illustration de la couverture : Elle, Sémaphore. Peinture sur papier. Lydie Arickx, 2008. http://www.lagedhomme.com/boutique/liste_rayons.cfm

28/06/2009

Mohammed Aïssaoui aime le premier roman de Laurence Zordan (article de janvier 2005 dans Le Figaro)

zordan.JPGEn vue
Laurence Zordan, une normalienne à la torture
 
Par Mohammed Aïssaoui
 
On s'attend à des cris ; à une description de la souffrance ; à quelques mots, au moins. Aucun ne vient.
A quoi se reconnaît un écrivain ? A sa capacité à créer un imaginaire, à entamer une joute avec les mots, à donner corps à un personnage qui s'impose dès les premières lignes avec une puissance d'évocation. Laurence Zordan nous saisit par la constellation cruelle d'un monde ce la transgression, un terrain miné.  Le personnage qu'elle nous fait lire n'a pas de nom. Petit enfant en Afghanistan, il ne peut quitter le sein de sa mère, insensible seulement au lait maternel, à l'écart du Monde
 
Seul. Ne faire qu'un avec le liquide maternel, refuser de parler pour mieux communiquer avec sa nourricière. Cet enfant qui l'a enfanté, qui lui donne sa sève, va donner naissance à un tortionnaire  :  "A mon père voulant m'enseigner à affronter le vide des précipices, la plénitude du sein maternel était un défi." La loi du père triomphera pourtant en mutilant le sein dont il n'était plus se seul propriétaire
 
Le personnage de Laurence Zordan se décrit comme "né tuant"
 
Egaré parmi les humains, celui qui se définit comme "né tuant", un signe de distinction comme pourrait l'être la taille ou la couleur des cheveux, fasciné par le vent et l'appel du gouffre, se meut à travers les hommes avec le seul but de leur apporter la mort comme un soulagement. La torture est pour lui un travail d'orfèvre - rien à voir avec la violence vulgaire - avec ses codes et ses règles à respecter, faire du travail propre, ne pas enucléer, mais découper finement les paupières et pouvoir entendre "la musique de la souffrance". Sa rencontre avec une chirurgienne le fait abandonner son village. Cette femme baptisée "chirurchienne" soigne ses yeux malades. Dès lors, elle ne le quittera plus, même en pensée. Le roman s'inscrit au moment de l'occupation de l'Afghanistan par les Russes avec cet épisode où ces derniers voulaient incendier tous les canaux d'irrigation d'un village. Le feu est l'un des éléments fondateurs du récit, affronter, passer par le sacrifice des flammes pour forger son regard, ne pas pleurer, faire de ses yeux une arme invincible, le reconnaître rien qu'à ses yeux.
 
A tout vouloir montrer, on finit par ne plus rien voir. Crimes, guerres, tortures : avec ce trop-plein d'images, les regardons-nous vraiment ? Les ressentons-nous réellement ? Ce sont quelques-unes des questions que pose le roman de Laurence Zordan. Pour tenter d'y répondre, cette normalienne, énarque et agrégée de philosophie, ose un pari, que seule la littérature peut permettre de gagner : haut fonctionnaire dans le civil, elle se met dans la peau d'un tortionnaire afghan, et use d'un "je" pour mener son récit. Le narrateur est un bourreau. Et pas n'importe lequel. C'est le "meilleur" de la corporation, celui qui intervient "lorsque aucune douleur nouvelle ne pouvait plus être inventée, lorsque les tortionnaires les plus chevronnés ne savaient plus comment ajouter un barreau supplémentaire à l'échelle de la cruauté".
 
Ainsi conduit sur le ton de la confession, le récit est souvent troublant, glacial par moments, et toujours lyrique. Teintée de poésie également, il n'est pas pour autant dénué de rebondissements dignes du polar : on le verra à la fin, qui est surprenante. Peu de descriptions de paysages dans ce livre ; l'auteur ayant davantage voulu nous donner à comprendre la psychologie de son personnage, de ce criminel, qui est tortionnaire la nuit, et sauveteur d'oeuvres d'art, le jour.
 
Certes, l'empathie - cette faculté de s'identifier à quelqu'un, de ressentir ce qu'il ressent - n'est pas la sympathie. Mais où la romancière a t-elle bien voulu nous conduire ? Sans doute, l'objectif est-il indiqué dès les premières lignes de la confidence ? Face à l'horreur, le langage s'éclipse, les mots n'existent plus, écrit-elle. Un exemple nous est fourni, quelques pages plus loin, lorsque le narrateur décrit son père en train de sectionner d'un coup de poignard le sein de sa mère, ce sein interdit que le garçon caressait. On s'attend à des cris ; à une description de la souffrance ; à quelques mots, au moins. Aucun ne vient. Et c'est sans doute de cette insensibilité d'apparence que le récit, renonçant à traduire l'indicible, puise sa force.
 
Des yeux pour mourir de Laurence Zordan
Editions des femmes-Antoinette Fouque, 174 p., 18 euros

26/06/2009

Le Cahier Critique de la Poésie admire Catherine Weinzaepflen (article d'Anne Malaprade)

Cahier Critique de la Poésie n°17
Par Anne Malaprade
Catherine Weinzaepflen
Le Temps du tableau
Des femmes
156 p., 15,00 E

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Triptyque hybride, puisqu'il réunit des textes de genre varié - poèmes, scènes théâtrales, lettre - , ce livre regroupe des fragments écrits sur plusieurs années. Le Temps du tableau, c'est avant tout ce temps de l'écriture qui sait, si justement, prendre son temps. En effet, la langue de Catherine Weinzaepflen est une langue au repos, qui goûte et prélève dans le temps ce qui lui permet de saisir la présence, celle des mots enfin accordés à l'expérience. Expérience qui peut être le voyage, la rencontre, la contemplation, la pensée de la non-pensée : ces états ou actes par lesquels la conscience se tient au bord du vide, tout près du monde et de l'Autre, et pourtant, irrémédiablement solitaire. Ni le temps ni le tableau ne sont indemnes : leurs blessures quelquefois invisibles, paisibles même, touchent jusqu'à l'écriture. La légèreté du vers n'est qu'apparente : coupé et coupant sans être incisif, il décape les couches du temps qui pourraient fossiliser l'émotion. Et cette dernière provient de la coexistence des temps que cette écriture verticale découpe et suture tempo continu. Temps mêlés et démêlés, tableaux vivants, images fixes ou mouvementées, scènes vues, peinture sur pellicule, cadres de vie : les tableaux voyagent dans une temporalité intime qui articule ce que voir veut dire, ce que voir dit, puisque "les mots, la vie des mots / sont ma survie".

Notre plus grande poétesse dans "Action poétique" ! (par Henri Deluy)

Action Poétique n°193
Par Henri Deluy
 
Le temps du tableau
Un livre superbe, surprenant, de Catherine Weinzaepflen. Une écriture qui recrée, dans une sensibilité retenue, un lyrisme de maintenant...
 
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Trois parties : 1) suite de "tableaux", comme extraits d'un journal, mais sans continuité, brefs récits, intimité dans le rapport au monde, justesse du coup d'oeil (ce qui reste de Leningrad dans Saint-Pétersbourg, par ex., ou l'évocation de mon amie voleuse de briquet, ou encore il y a une jeune fille...) Finesse et apparente évidence de ce qui se voit, dans ce qui s'écrit... La réussite de la perception. Et le mot juste.
 
2) théâtre reconstitué, qui se regarde se mettre en place, en 22 scènes stupéfiantes de clarté. Une démonstration, par la simplicité, de la force subversive d'un "je" affranchi de toute préciosité, lorsqu'il se glisse dans ses propres sentiments, ne disparaît pas, ne s'impose pas.
 
3) "lettre", où se montre la délicatesse, ce que la délicatesse peut tirer de la précision du trait, avec cette tournure vers l'authentique que donne la légère distorsion, le minuscule écart de notation par rapport à ce qui s'attendait...
L'ensemble est écrit en vers libre ; l'unité de sens est découpée, scansion d'un langage courant, sans majuscules (pas même au début des poèmes), sans ponctuation, avec des parenthèses. Plaisir au poème et à l'intelligence du poème, dans la fascination, la profondeur et la durée.

Dédicace de Tableau d'honneur à Saint-Nazaire le 27 juin de 15 h à 18 h

1715332697.jpgVous êtes invité(e) à rencontrer une ou plusieurs des filles de Guillemette Andreu, lors d'une séance de signature de son magnifique roman, Tableau d'honneur, au FORUM ESPACE CULTUREL - 76 avenue de la République - 44600 Saint Nazaire samedi 27 juin de 15 h à 18 h

Tél : 02 51 76 39 39 - Virginie Bouyer, Responsable librairie

25/06/2009

Le Canada lit Jean-Joseph Goux ! (merci à Yves Gauthier)

Merci à Yves Gauthier, Chroniqueur à Info-Culture Biz pour avoir recensé l'ouvrage de Jean-Joseph Goux en juin 2009

Culturellement vôtre,
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Il est des ouvrages incontournables. Des ouvrages qui apportent un éclairage nouveau sur des situations ou des événements passés. Renversements est un ensemble de textes à teneur philosophique, psychologique, sociologique, économique ou historique qui dévoilent les sources des changements sociaux qui ont apportés les événements de mai1968. Ces événements ont changé une grande partie des comportements sociaux dans l’hémisphère occidental. Les textes, quoique de nature  plutôt académique, soulève l’intérêt du lecteur qui veut aller plus loin, en connaître plus sur l’exégèse de cette révolution sociale qui a marqué le XXème siècle. Cette présentation est sous la direction de Jean-Joseph Goux. Laissons ce dernier nous décrire le contenu de l’ouvrage.

Il devient clair aujourd'hui, avec le recul historique nécessaire, qu'il n'est guère d'aspect de la vie contemporaine, personnelle ou publique, qui n'ait été marqué par les idées, les projets, les innovations qui ont fait irruption à la fin des années soixante, en des temps de surchauffe philosophique et politique dont Mai 68 a été le moment volcanique.
Ce fut une époque de contestations et de ruptures profondes, d'où sont sortis des projets culturels et politiques qui n'ont cessé depuis, en tout sens, de développer leurs conséquences. Le mouvement des femmes, la sensibilité écologique, sans parler de tout ce qui atteste d'un changement dans les rapports interpersonnels, en sont les fruits les plus incontestés. Les essais rassemblés dans ce volume sont indissociables de ce grand mouvement qui a secoué les sociétés occidentales il y a maintenant quarante ans et qui a transformé en profondeur les mentalités et les murs.
 

Jean-Joseph Goux est philosophe et actuellement professeur à l'Université de Rice (USA). Il a été directeur de programme au Collège International de philosophie et professeur associé à l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a publié de nombreux ouvrages parmi lesquels Économique et symbolique (Seuil, 1973), Les Iconoclastes (Seuil, 1976), Œdipe Philosophe (Aubier, 1990), Accrochages (Des femmes, 2007).

Nombre de pages : 262
Prix suggéré : 15 €

 

24/06/2009

La librairie Le Divan accueille Pomme Jouffroy, venez la rencontrer jeudi 25 mai dès 17 h !

A l'occasion de la parution de De la rbubarbe sous les pylônes (premier POLAR de l'auteur)

les Editions des femmes-Antoinette Fouque, la librairie Le Divan et Pomme Jouffroy

vous invitent à une signature le jeudi 25 juin 2009 à partir de 17 h, 203 rue de la Convention 75015 Paris. Métro Convention.

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23/06/2009

Geneviève Asse dans Paris Match (artiste du Musée des femmes)

Geneviève Asse interviewée par Elisabeth Couturier (Culture-match in Paris Match | Mardi 23 Juin 2009)

Geneviève Asse, le bleu et l’âme

 Geneviève Asse, le bleu et l’âme

Geneviève Asse devant sa toile « Aube » et sur sa droite, une des stèles pour le poète Segalen et la « Porte Marine » | Photo Hubert Fanthomme - Paru dans Match

Ses tableaux ouvrent sur un espace sensible et poétique. A 86 ans, cette artiste majeure nous a reçus dans son atelier parisien.

Paris Match. Vous exposez depuis bientôt soixante ans. Qu’est-ce que ces années de pratique vous ont apporté ?
Geneviève Asse. Le temps a fait son œuvre. Il m’a ­permis de trouver mon langage. Pour cela, il faut travailler énormément, aussi bien la peinture que la gravure et le dessin. Ma passion pour la peinture ne m’a jamais quittée. Elle se nourrit de mes expériences et de ma vie intérieure.

Peindre presque toujours le même tableau, est-ce une sorte d’ascèse ?
Certainement ! Mais je ne fais jamais vraiment le même tableau. Mes surfaces varient comme l’océan. Mon sujet, c’est l’espace et la lumière. Il m’est en partie inspiré par le ciel et la mer que je regardais des heures durant, enfant, sur la plage, dans le golfe du Morbihan. De même, la dimension du tableau joue un rôle important et en modifie la perception. Et puis il y a cette ligne verticale qui coupe le tableau de haut en bas et qui est parfois rouge, comme une étincelle !

Pourquoi cette ligne verticale, alors que la ligne qui ­sépare le ciel et la mer est horizontale ?
Cette ligne verticale date de l’époque de mes études aux Arts déco quand je travaillais sur le thème de la fenêtre, sur la transparence. Je regardais alors attentivement Chardin et en particulier son tableau “La pourvoyeuse”.

Votre peinture invite à la méditation...
Cela reflète mon goût pour la solitude. J’ai besoin de ­travailler de longues heures dans mon atelier. Cela ne m’empêche pas d’être bien ancrée dans la réalité. Pendant la guerre, je n’ai pas hésité à m’engager dans la Résistance.

On parle du bleu Asse comme on parle du bleu Klein. Qu’est-ce qui les différencie ?
C’était un garçon intelligent, que j’ai bien connu dans les années 50 au Select à Montparnasse. Notre œuvre est très différente. Je ne réalise pas de monochromes : je peins à l’huile, avec des brosses, afin de restituer une émotion. J’ai d’abord utilisé le noir et le blanc, jusqu’à ce que la couleur bleue vienne me chercher. Elle me donne de la joie et de la paix. J’espère que mes toiles reflètent cet état de sérénité.

A-t-il été difficile d’exposer à une époque où peu de femmes artistes avaient accès à la reconnaissance ?
Cela n’a pas toujours été facile, mais j’ai eu beaucoup de chance. J’ai, très tôt, fréquenté des poètes comme Beckett, Bonnefoy, Ponge, Borges ou encore Supervielle et ils m’ont beaucoup soutenue. J’ai eu aussi la chance d’avoir des marchands fidèles, tels que Jan Krugier et Marwan Hoss.

Vous figurez dans l’expo “Elles” à Beaubourg. Que ­pensez-vous de cette initiative ?
Je suis partagée. C’est un sujet sensible. Pour moi, les ­artistes n’ont pas de sexe. Comme Vieira da Silva ou Joan ­Mitchell, j’ai dû me battre à égalité avec les hommes. Certes, il y a eu des moments de découragement : les marchands étaient plus frileux quand l’œuvre était signée par une femme. Point final