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01/03/2010

"Presque africaine" de Jacqueline MERVILLE (Nouveauté Salon du Livre de Paris 2010)

PAMerville.JPGPRESQUE AFRICAINE de Jacqueline MERVILLE

 

MARS 2010 FICTION  * Office : 18 / 03 / 2010

ISBN : 9-782-7210-0610-3 * Format 13 x 20 cm, environ 80 pages, 10 €

 

« C’était en Afrique de l’ouest.

La plaie dans ta bouche, au milieu du palais, cuisait, brûlait.

Une plaie faite par le tortionnaire près de la lagune de Glidji.

T’empêcher de parler. T’empêcher entièrement.

Te tuer disait-il.

Tu n’étais pas morte. Tu écrivais sur la feuille de papier quadrillé. Les traces sur ce cahier, du troué, sans forme, irrémédiablement enfoncé à coté de.

Tu n’étais pas folle avec ton visage de folie dans cette chambre de Lomé. Tu écrivais de ton supplice en traversant les pages sans les recouvrir comme un insecte mourant, se débattant contre le mur. Moellons, parpaings de mots.

Qu’est-ce qui s’écrivait aussi sur ce carnet te demandes-tu ? »                                    J.M.

 

 

Dans une langue d’une beauté et d’une poésie rare, brutale et fragile à la fois, Jacqueline Merville nous fait entendre ici la voix d’une femme, voyageuse perpétuelle, qui tente de reconstruire un impossible récit : celui du viol qu’elle a subi, lors d’un voyage en Afrique.  

Elle s’interroge : comment écrire ce qui est d’abord indicible, indescriptible, impossible à écrire ? Comment cela s’était-il écrit, au présent, sur des carnets maintenant détruits ? Comment dire l’inaudible, répondre à la mort de la parole perpétrée par le bourreau, au déni, pour elle, pour toutes les autres femmes ?

 

 

poupou045-custom-size-380-279.jpgElle tente, aussi, de « mettre autre chose dans la mémoire de l’Afrique », de remplacer les images du bourreau, du supplice, par d’autres. Retrouver ses souvenirs, « retrouver celle qui était venue en Afrique », et pouvoir, enfin, la quitter.

En filigrane, cette histoire est aussi le lieu d’une interrogation sur le colonialisme et ses conséquences, la haine raciale, mais aussi sur la haine sexiste, la première, cette haine de l’Autre dont les femmes sont, toujours, les premières victimes, quelle que soit leur race ou leur classe.

 

 

Jacqueline Merville est écrivain et peintre. Elle a publié cinq récits aux Editions Des femmes – Antoinette Fouque, des recueils de poésie, notamment à La Main courante, et dirige depuis 2002 une collection de livres d’artistes, « Le Vent Refuse ». Depuis 1992, Jacqueline Merville partage son temps entre le Sud de la France et l’Asie, en particulier les terres indiennes où elle passe plusieurs mois chaque année.

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