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23/03/2006

"L'envol des femmes" de Colette Deblé, textes de Jean-Joseph Goux

L’Envol des femmes

Colette Deblé


Monographie

Textes de Jean-Joseph Goux

Office 23 mars 2006

« Par le lavis, le dessin et la peinture, Colette Deblé poursuit son approche de la femme dans l’art, telle qu’elle est représentée par les hommes depuis la préhistoire à nos jours. Par sa démarche iconoclaste nommée « citation picturale », elle contemple son image allégorique ou historique, des saintes aux mères, des héroïnes aux martyres. Elle en analyse les postures, en rompt les contours traditionnels pour mieux la posséder, lui insuffler une vie qui passe par sa propre main. Son œuvre exprime le bonheur de recréer la femme auparavant livrée au regard masculin. C’est son invitation « visible » au dialogue. »Jean-Luc Chalumeau,
Le Nouvel Observateur (07/11/2002)

« De quel aventureux sanctuaire sont détachées ces idoles légères, ces profils précieux échappés des murailles de la crypte, et qui vont vers là-bas, vers les plafonds célestes, vers là-bas dans la direction des colonnes dressées et des nuées blanches ?
La peinture souffle où elle veut. Il y a simplement cet arrachement du sol antique, ce décollement des assises et des soubassements vers des cîmes invisibles. (…)
La femme : déesse d’un envol religieux sans site ni croyance, pur élancement allègre qui allège le corps de son volume de douleur pour en silhouetter la beauté visible sur un fond d’air et de vent. Femme offerte au souffle ascensionnel qui la transporte, l’envoie en l’air, la prend vers le zénith, l’emmène dans l’espace hors-tableau qui déroule la limite. Infini : verticalité de messager des voûtes. (…)
Colette Deblé offre par un geste obscur de prêtresse, l’esquisse d’une architecture, pour y disposer ses encres ».

Jean-Joseph Goux,
Juillet 1997

« A-t-on jamais tenté d’explorer par les seuls moyens plastiques l’histoire de l’art ou l’un de ses aspects, comme le font l’historien ou l’essayiste à l’aide de l’écriture ?
Mon projet est de tenter, à travers une infinité de dessins, de reprendre les diverses représentations de la femme depuis la préhistoire jusqu’à nos jours afin de réaliser une analyse visuelle des diverses postures, situations, mises en scène.
La citation picturale ne saurait être une citation littérale comme est la citation littéraire parce qu’elle passe par la main et la manière du citateur. D’où un léger tremblé doublement allusif de l’œuvre citée et citateur.
Mon projet explore ce « tremblé » parce qu’il suppose un exercice extrêmement long de la citation vers son usure et sa fatigue.
En fait, poursuivant ce travail jour après jour, c’est une sorte de journal intime quotidien à travers l’histoire de l’art que je poursuis ».

Colette Deblé

Colette Deblé est née en 1944. Mère de deux enfants, elle vit et travaille à Paris et dans l’Aisne.
Elle peint et dessine depuis son enfance. Après avoir passé le concours des Beaux-Arts de Paris, elle renonce à en suivre les cours pour gagner sa vie comme maquettiste. Elle commence à exposer en 1976, à 32 ans.
Elle expose en France et dans de nombreux pays européens.
Quelques-uns de ses dessins ont été publiés accompagnés de textes de Guillevic, Jacques Derrida, Jean-Joseph Goult, Gilbert Lascaux, Jacques Henric, Jean-Pierre Verheggen…

Jean-Joseph Goux est philosophe, Professeur à l’université de Rice (USA), au département d’études françaises. Il a été directeur de programme au Collège international de Philosophie et professeur associé à l’Ecole des Hautes-Etudes en Sciences Sociales.
Son travail s’articule entre économie, philosophie, psychanalyse et esthétique.
Il a notamment publié Economie et symbolique (Le Seuil, 1973), Les Iconoclastes (Le Seuil, 1978), Les monnayeurs du langage (Galilée, 1984), Œdipe philosophe (Aubier, 1990), Colette Deblé : défloraisons ( ouvrage collectif, 1992, La Différence), Femmes dessinées (en collaboration avec Colette Deblé, 1994, Dumerchez), Frivolité de la valeur (Blusson, 2000).

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