16/03/2006
"A la recherche de l'utérus perdu" de Patricia Rodriguez
À la recherche de l’utérus perdu
Patricia Rodriguez
Traduit de l’espagnol (Mexique) par Nelly Lhermillier
Office 16 mars 2006
Camila, médecin anesthésiste dans une clinique de Mexico, assiste à une intervention chirurgicale au cours de laquelle un utérus (apparemment tout à fait sain) est prélevé sur une jeune patiente et emporté dans une glacière par une infirmière inconnue. Elle achète par ailleurs les archives personnelles d'un chirurgien réputé qui vient de se suicider, et dont le contenu va s’avérer pour le moins explosif…
Les questions qu’elle pose, ou se pose, au sujet de ces deux affaires (forcément liées…) vont l’entraîner vers l’univers terrifiant des expérimentations médicales secrètes, de trafics d’embryons et d’organes, où les questions d’identité sexuelle, de désir de maternité… et de domination économique se mêlent d’une bien étrange manière…
Très habilement construit comme un récit policier (qui amène de découvertes en découvertes avec ce qu'il faut de suspens), ce roman plein d'humour et d'une saine vitalité, permet ainsi de "révéler" ce qui, sous couvert de progrès technologique, deviendrait une sombre et terrible machination contre l'espèce humaine, les femmes en particulier, face à laquelle un solide appétit de vie, une grande énergie, et une bonne dose de solidarité pourraient constituer un premier, même si bien dérisoire, rempart. Avec une ironie digne de Docteur Folamour, l’auteure dresse un constat qui apparaît progressivement inéluctable alors que s'exprime le très réel sentiment de voir franchies, avec l'instrumentalisation du corps et les manipulations sur la vie, les barrières du sacré, comme un blasphème réellement terrifiant (d'autant plus terrifiant d'ailleurs qu'il est vraisemblable et crédible...).
Patricia Rodriguez Saravia, née à Mexico en 1945, est psychiatre, psychanalyste, professeur, et a publié huit textes, romans ou nouvelles. Elle a obtenu un prix littéraire au Mexique pour Cuando tu estes muerta (une nouvelle où la narratrice évoque la mort de sa mère), et vient d'en obtenir un second.
14:20 Publié dans Patricia Rodriguez | Lien permanent | Commentaires (0)
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