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15/12/2008

HISTORIQUE : Antoinette Fouque répond à Caroline Fourest dans Le Monde !!!

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Une lettre d'Antoinette Fouque
LE MONDE | 13.12.08 | 13h19 • Mis à jour le 13.12.08 | 13h19

À LA SUITE de l'article intitulé "Le féminisme pour les nuls" (Le Monde du 10 octobre), nous avons reçu d'Antoinette Fouque la mise au point suivante :

Contrairement aux propos de Caroline Fourest auquels j'entends répondre, c'est bien un jour d'octobre 1968 que le MLF est né. Le 1er octobre, Monique Wittig, Josiane Chanel et moi-même, nous avons proposé pour la première fois une réunion entre femmes. Nous venions d'un comité d'action culturelle (le CRAC) créé en mai 1968 dans la Sorbonne occupée, nous étions de gauche, mais sans lien avec une quelconque organisation politique. Auparavant, il n'existait pas de groupes non mixtes indépendants. Cette non-mixité et cette indépendance politique programmées ont fondé l'identité du Mouvement de libération des femmes.

Plusieurs facteurs, économiques, politiques, culturels, ont rendu possibles cette rupture historique et ce saut qualitatif. Le mouvement n'a pas été "décrété" comme il est dit dans l'article, il n'y a pas de génération spontanée, mais il y a eu, assurément, un engagement fondateur.

D'octobre 1968 à mai 1970, date de sortie publique du MLF à l'université de Vincennes, il y a eu deux ans de réunions et d'actions à Paris et en banlieues, de voyages en Europe, de rencontres. Souvenirs, agendas, notes de réunions, tracts, photos, l'attestent. Les femmes qui ont vécu cette période sont pour certaines toujours là, archives vivantes, actrices et auteures de leur propre histoire.

Pourtant, dire cette réalité a été qualifié d'"OPA" dans l'article précité. Deux ans de vie y sont effacés, deux années de lutte éradiquées, pour faire de l'année 1970 l'"année zéro" du MLF. La reconnaissance du MLF par les médias - sa légitimation par la société du spectacle -, à l'occasion du dépôt d'une gerbe à la femme du soldat à l'Arc de triomphe, le 26 août 1970, est ainsi substituée à sa naissance réelle. Mais faire prévaloir le baptême sur la naissance revient à priver les femmes de leur pouvoir propre de création.

Ce coup d'éclat médiatique a été suivi en novembre 1970, en assemblée générale, de la distribution d'un tract "Pour un mouvement féministe révolutionnaire". La proposition de remplacer "femmes" par "féminisme" et de supprimer le terme de "libération" a alors provoqué un débat houleux. Refusant la rupture de 1968, certaines tenaient à se situer dans la continuité d'un féminisme ancien et à se réclamer de la pensée du Deuxième sexe (1949) de Simone de Beauvoir.

Le travail de Psychanalyse et Politique s'attachait, quant à lui, au contraire à déconstruire le féminisme comme idéologie et à faire émerger un sujet femme.

J'aurais encore décidé en 1979 d'"exploiter" le "sigle MLF". A cette date le mouvement était menacé d'émiettement ou de détournement par les partis. Beaucoup de féministes avaient abandonné ce sigle. Nous qui l'avions toujours revendiqué avec une permanence irréfutable, nous avons réinscrit son existence en créant une association 1901. Et nous en avons protégé le nom, bien plus précieux qu'une marque.

Ainsi, le 1er octobre 1968 est né un puissant mouvement de civilisation qui a ouvert un champ nouveau de pensée. Les femmes sont passées de l'expérience à un savoir. Aujourd'hui, il y a une science des femmes, une féminologie. Tandis que d'autres sigles sont tombés dans l'oubli, MLF rayonne.

Article paru dans l'édition du 14.12.08.

04/12/2008

Vendredi 5 décembre, sur France 5 : Empreintes d'Antoinette Fouque - Superbe entretien de Anne Andreu pour Télé Obs (27.11.08)

France 5 - 20h35, Empreintes Durée : 1 heure / Les rediffusions 08:55 - Dimanche 07/12 France 5
Sous-titrage malentendant (Antiope).
Stéréo

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Le sujet
Cofondatrice du MLF en 1968, psychanalyste, députée européenne et éditrice, Antoinette Fouque a dédié sa vie tout entière à la condition féminine.

Cofondatrice du MLF en 1968, créatrice des «Editions des Femmes», psychanalyste, mais également députée europénne, Antoinette Fouque a choisi sa voie. Depuis quarante ans, elle soutient en un engagement sans failles les différents combats que mènent les femmes à travers le monde, qu'il s'agisse d'excision, d'avortement, de violence conjugale ou de liberté d'expression. Confidences d'une personnalité hors du commun, intimement persuadée que les femmes sont le principal moteur pour faire avancer la justice et la démocratie dans le monde.

****

20 h 35 FRANCE 5
Collection "Empreintes" : "Antoinette Fouque"

GUERRE D'INDEPENDANCE

Psychanalyste, créatrice du MLF et des éditions Des femmes, députée européenne, Antoinette Fouque revient sur ce qui fut le grand combat de sa vie : la condition féminine.

Propos recueillis par Anne Andreu

TéléObs.La création du Mouvement de Libération des Femmes (MLF) en 1968 renvoie pour vous à un engagement politique mais aussi à une expérience personnelle.
Antoinette Fouque. - En octobre 1968, quand nous avons créé le MLF, nous voulions nous engager dans ce qui nous tenait à coeur et à corps. Monique Wittig voulait libérer l'homosexualité et inventer un lesbianisme débarrassé du terme «femme». Moi, je voulais libérer la procréation : Mai-68 avait été une révolution politique, mais, dans ma vie, la déflagration intime, psychique, avait été la naissance de ma fille et l'expérience de la grossesse, cette expérience intérieure au plus réel, au plus charnel, comme l'expérience poétique. En créant le MLF, je voulais répondre à la question : qu'est-ce qu'une femme qui transmet la vie, en enfantant d'une fille qui va enfanter d'une fille ? Quand nous disions : «Un enfant si je veux, quand je veux», il ne s'agissait pas tant d'avortement que de droit à une fécondité sereine et maîtrisée, un accomplissement narcissique, le dernier stade de la maturation pour une femme. J'ai toujours voulu que les femmes puissent réaliser l'intégralité de leurs compétences, créer et procréer.

Aujourd'hui, on voit ressortir un vieux serpent de mer, l'idée d'un clash entre les mères et les filles.
- En levant les tabous, le mouvement a éveillé des phobies. Revoilà la serpente tentatrice, la Sphinge, la mère éternellement mauvaise; la mère bouc émissaire. Là est le crime patriarcal par excellence : diviser les mères et les filles pour régner. Avec le MLF, au contraire, nous avons créé une véritable solidarité entre les générations.

Lisez-vous dans la situation actuelle des signes de régression ?
- Avec la crise économique grave, le risque de régression sociale est réel. Ce sont les plus pauvres, les plus frappés par les discriminations, qui vont en faire les frais, et, au bas de l'échelle sociale, les femmes. J'ai publié, il y a plus de trente ans, «Femmes, race et classe», d'Angela Davis. Ces trois luttes sont les trois brins d'une même tresse qui veut un changement complet de structure politique. Il ne peut pas y avoir de libération des femmes sans indépendance à tous les niveaux. D'où la loi sur la parité, pour laquelle je me suis battue dès la fi n des années 1980, et mon insistance sur une laïcité qui intègre les droits des femmes. Le film présente un beau portrait de votre mère. - Ma mère était géniale : elle avait une force vitale qui lui faisait lire le monde comme elle ne savait pas lire un livre. Dans cette révolution qui vient, je souhaite que les femmes ne perdent pas, par une occidentalisation matricide et ravageuse, ce génie naïf, natif, que j'appelle la génitalité, la création première, cette énergie obscure qui a fait de nous des humains. Le réel doit rester au monde dans sa vivacité et sa prégnance. Je pense souvent à Joë Bousquet. Ce poète m'a accompagnée toute ma vie, et avec lui, je pourrais dire que «vivre est un enchantement». Il a montré que la non-motricité n'était pas l'absence de mouvement; il a été un résistant pendant la dernière guerre, comme il a été un résistant dans la vie. Les Américains qui viennent d'élire un président noir avaient élu à quatre reprises Roosevelt qui n'avait pas l'usage de ses jambes. La poésie fait voyager et le mouvement psychique peut mener très loin les révolutions.

Tout n'est pas gagné. Quel avenir voyez-vous pour la condition des femmes ?
L'élection de Barack Obama vient de nous faire franchir un pas symbolique immense. La libération des femmes aujourd'hui passe par cette brèche ouverte. Ici, dans les quartiers, partout, il faut que les femmes puissent apporter leur force, leur courage et leur capacité de résister à la catastrophe économique. L'ONU a souligné dès 1992 que les femmes n'étaient plus seulement les bénéficiaires de nouveaux droits, mais qu'elles étaient les actrices principales du changement. Il faut organiser un Grenelle des femmes pour que vienne le temps d'après la guerre, le temps de la reconstruction, de la vraie libération.

*****

Une présence au monde

Dans la foulée de Mai-68, avec deux amies, Antoinette Fouque fonde le MLF. Les premières images de manifestations colorées, chantantes et dansantes donnent d'emblée le ton de l'aventure. "Du réel, du vivant, voilà ce qu'était le début du Mouvement. C'était une sorte de performance, comme je vis, je nais, je jouis..." Le film, réalisé par Julie Bertucelli, a le mérite d'expliciter les fondements d'une philosophie de l'existence qui n'a pas toujours été comprise. Avec l'énergie et l'humour qui la caractérisent, Antoinette Fouque raconte comment elle n'a jamais admis qu'une femme soit un mâle imparfait. En quarante ans, en France, des droits essentiels ont été obtenus : l'IVG, la parité, la laïcité, tandis que le MLF affirmait une solidarité active pour l'engagement des femmes du monde entier. A travers des images d'archives, ce portrait témoigne d'une permanence, d'une présence au monde solidaire et chaleureuse qui recoupe l'histoire du siècle dont elle a profondément modifié le cours. Un film indispensable à l'usage des jeunes générations. A.A.

01/12/2008

Catherine Aubry interviewe Antoinette Fouque pour Var Matin (1.12.08)

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Saint-Raphaël
Antoinette Fouque, créatrice du MLF : « Je rêve d'un Grenelle des femmes »Paru aujourd'hui, lundi 1 décembre 2008

Pour la psychanalyste Antoinette Fouque, « il faut concevoir une société moins masculine, moins nombriliste, plus altruiste, plus attentive à l'autre ».

La voix éraillée est chaude, le débit rapide et l'accent de Marseille, délicieux. A 72 ans, Antoinette Fouque, petite bonne femme au regard perçant, n'a rien perdu de la flamme qui l'a toujours animée. Et qui l'a conduite à créer, avec « une poignée de copines », le MLF (Mouvement de libération des femmes) en octobre 1968. Un ouvrage collectif (1) célèbre aujourd'hui les 40 ans de ce « mouvement civilisationnel », selon l'expression du sociologue Edgar Morin. Anniversaire contesté, parfois avec virulence, par d'autres femmes, qui réfutent la fondation du MLF par Antoinette Fouque. Preuve que « le combat reste idéologique », analyse la psychanalyste marseillaise. A deux pas de sa librairie « Des femmes », dans la maison blanche du quartier Saint-Germain où elle travaille quand elle ne réside pas dans sa villa de Saint-Raphaël, Antoinette Fouque raconte, détaille, en actionnant sans cesse le mécanisme du fauteuil roulant dans lequel elle se trouve depuis une maladie invalidante. Au bout de deux heures, elle ose un inquiet : « Je ne vous ai pas trop saoulée au moins ? » Avant de demander, avec une attentive curiosité, si vous, vous vous sentez féministe. Parce qu'elle, la professeure formée auprès de Barthes et de Lacan, conclut : « Moi, je ne suis pas que féministe, je suis surtout une femme de combat. » C'est drôle, on l'aurait parié...

Comment la fille d'un berger corse et d'une immigrée calabraise a-t-elle été conduite à créer le Mouvement de libération des femmes ?

« Je suis le troisième enfant d'une famille prolétaire, née dans une France conservatrice et nataliste qui ne permettait pas aux femmes de maîtriser leur fécondité. Mon père a quitté son île à 16 ans pour devenir marin à Marseille. Il savait à peine lire et écrire, était communiste, militant du Front populaire. Ma mère était illettrée et folle de culture, comme beaucoup de méridionaux. Mes parents savaient que la voie royale pour l'ascenseur social, c'étaient les études, l'instruction comme on disait alors. Ils croyaient en l'école républicaine. Je suis allée au lycée Longchamp, j'y ai reçu le même enseignement que les bourgeoises et les filles d'avocat, même si j'habitais la Belle-de-Mai. Après des études à Aix-en-Provence, je me suis mariée et je suis venue à Paris en octobre 1960.

Le moment décisif de ma vie, ce fut l'arrivée de ma fille Vincente en 1964. Cette naissance m'a questionnée. Mon mari était au service militaire, je ne pouvais même pas toucher les allocations familiales !

Si mon milieu n'était pas répressif, en revanche, dans celui, littéraire, que je fréquentais, la misogynie était flagrante, les femmes n'avaient pas droit au chapitre. Elles étaient censurées, jamais citées, jamais sur la photo, quand on parlait du Nouveau roman par exemple. Seuls les hommes tenaient la vedette. »

Alors est arrivé Mai 1968...

« Là, j'ai fait la connaissance, au début de l'année, de Monique Witting, un écrivain qui avait eu le prix Médicis en 1966. Elle était déchaînée comme moi contre la misogynie. On s'aperçoit vite que le mouvement de 68 est passionnant, mais très machiste, "la victoire au bout du fusil", "la victoire au bout du phallus". On crée alors un comité à La Sorbonne, avec Marguerite Duras, Nathalie Sarraute, André Téchiné... Il y avait des artistes, des étudiants, des ouvriers. On a l'impression que d'un coup, tout est possible. Mais les femmes ne prennent jamais part aux débats.

Nous décidons alors de lancer un groupe de femmes pour libérer la parole. Début octobre, Marguerite Duras nous prête un studio rue de Vaugirard. On s'est assises par terre et on s'est mises à discuter, à quelques-unes. On fait des réunions avec des femmes battues, des femmes qui nous racontent des incestes. On organise des crèches sauvages. C'est ainsi qu'est né le MLF. »

D'autres datent la naissance du mouvement du 9 août 1970, quand un groupe de femmes dépose une gerbe à la femme inconnue du soldat inconnu sous l'Arc de Triomphe.

« Il s'agit là du baptême médiatique du mouvement. Depuis deux ans déjà, j'avais créé le MLF avec Witting et quelques autres. Nous avons fait une première sortie publique à Vincennes, en 70. Witting voulait prendre un cap médiatique, moi je songeais plutôt à lancer une université populaire. »

Quelle était votre définition du MLF ?

« D'abord, j'ai créé le MLF pour toutes les femmes, pour m'adresser au plus grand nombre. Pas pour une minorité. Sur le fond : Simone de Beauvoir disait que la femme est un homme comme un autre. Moi je dis non : il y a une différence des sexes. Il y a deux sexes. Nous sommes égaux, mais différents. Nous devons affirmer les deux à la fois. Celles qui m'attaquent aujourd'hui ont refusé de penser cette différence des sexes.

Il ne faut pas oublier que les femmes donnent la vie. Elles n'ont pas à sacrifier la maternité à l'ambition professionnelle ou vice-versa. Chez Beauvoir, il y a une vision machiste de la grossesse. Même une haine de la maternité. En France, on a le plus grand taux de fécondité et 80 % des femmes travaillent. Preuve que les femmes n'ont pas sacrifié l'ambition à la maternité, mais ont essayé d'avoir les deux. Le MLF n'a pas été seulement un mouvement social et politique, mais un mouvement civilisationnel. On a organisé, dans les années qui ont suivi, des conférences mondiales sur les femmes, dans la foulée du MLF. »

Vous pensez que les femmes sont sur le bon chemin ?

« On a plus gagné, dans les quarante dernières années, qu'en 4 000 ans. En affirmant tous les droits que nous avons conquis et les droits à la création, va peut-être émerger un nouvel humanisme, comme à la Renaissance. Il faut concevoir une société moins masculine, moins nombriliste, plus altruiste, plus attentive à l'autre. »

Et en politique ? Quelle place pour les femmes ?

« C'est toujours un milieu très machiste, où les femmes sont harcelées, en difficulté. Rachida, Rama... Elles le disent toutes. Le monde politique est un enfer pour les femmes. Notamment lors de la grossesse, pivot de la vie des femmes, toujours pas admise par la société. Il n'y a qu'à voir les quolibets dont fait l'objet Rachida Dati. Il y a une vraie résistance économique aussi. En cas de problèmes comme aujourd'hui, les premières victimes de la crise sont les pauvres et les femmes. »

Et Ségolène Royal ?

« Je l'ai soutenue. En voilà une qui a mené de front désir d'enfants (puisqu'elle en a quatre) et ambitions, puis qui a été vue comme une femme trompée. Et qui continue à être belle. C'est un chemin de vie que j'admire. Si elle avait fait davantage appel aux femmes à la présidentielle, elle serait passée. Mais je crois que c'était prématuré, ça n'était pas mûr. Peut-être seulement a-t-elle manqué d'indépendance quant à sa vie affective.

Or, pour une femme, il y a quatre indépendances à trouver : l'indépendance érotique, l'indépendance économique, l'indépendance politique et l'indépendance symbolique (comme par exemple garder le nom de famille de la mère). C'est le cadre indispensable.

Si je suis radicalement une femme de gauche, de gauche extrême (je n'ai jamais cependant eu de carte) et même si j'ai appelé le MLF à voter Mitterrand, pour moi, au-delà de la politique, il y a l'éthique. »

Comment pourrait évoluer concrètement la cause des femmes quarante ans après la création du MLF ?

« Je rêve d'un Grenelle des femmes. Pour globaliser la question, en allant du plus réel au plus symbolique. Pour prendre le problème de A à Z, du corps au droit de gérer la cité. Regardez en Espagne, c'est un bon exemple, il y a deux vices-premiers ministres, un homme et une femme. Ce qui ne veut pas dire que les femmes s'occupent des problèmes des femmes. Ne l'oublions pas : les droits des femmes font partie intégrante des droits de l'homme, c'est inscrit dans la charte de l'ONU. »

1. Génération MLF 1968-2008, aux éditions Des Femmes, 18 euros.

Savoir +

Dans le cadre du magazine « Empreintes », France 5 propose un portrait d'Antoinette Fouque vendredi, à 20 h 30, réalisé par Julie Bertuccelli. Prévu début octobre, il avait été remplacé au dernier moment par un magazine sur Jean-Marie Le Clézio, qui venait d'obtenir le prix Nobel de littérature.




29/11/2008

TÊTU : Les gays, enfants du MLF (par Ursula del Aguila)

guy_hocquenghem.jpg"Les gays sont les enfants du MLF"

Antoinette Fouque, éditrice indispensable et militante infatigable, revient sur quelques éléments clés de la naissance du Mouvement de libération des femmes qu'elle a cofondé et dont on faite les 40 ans cette année.

LE FHAR
"J'ai conseillé à Guy Hocquenghem d'aider les homos de province en leur montrant qu'on pouvait vivre son homosexualité et assumer son espace de liberté intérieure. Grâce à Mai 68, nous sommes devenus nous-mêmes la matière de nos révolutions. Guy m'a écoutée et a créé le Front homosexuel d'action révolutionnaire, le FHAR, en 1971." A la même période, Antoinette Fouque organise une réunion pour parler du caractère politique de l'homosexualité et en faire un point de combat pour lequel homos et hétéros doivent lutter. Elle voit alors débarquer chez elle, rue des Saints-Pères, une centaine de filles de Pigalle ravissantes et travesties, au grand dam de se voisine de palier.

LE LESBIANISME
"Je n'étais pas hostile au lesbianisme mais l'idée d'adhérer ou de coller à une étiquette de "féministe" ou de "lesbienne" m'aurait empêché de penser. Je disais souvent à Monique Wittig : une lesbienne ressemble à une fille qui imite un garçon qui imite un homme. Les Gouines rouges ou lesbiennes radicales étaient des baraquées bottées, casquées et en cuir." Antoinette Fouque et Monique Wittig ont cofondé le Mouvement de libération des femmes (MLF), dont la spécificité à l'époque était la non-mixité. Tandis que la première découvre, à travers sa grossesse, la puissance de la gestation féminine et le fait qu'il y a deux sexes et non un seul neutre et/ou masculin, la seconde se détache du terme femme pour élaborer un devenir-lesbien.

LE MLF ET LE MONDE GAY
"Les gays sont les enfants du MLF, au fond nous sommes tous les enfants de ce Mouvement de libération des femmes, voilà ce que j'ai envie de dire au monde gay. En même temps, le MLF s'est pensé et a agi contre d'autres forces d'oppression, de classe et de race notamment." Le MLF, mouvement altruiste, a permis la libération des femmes et a aussi lutté pour toutes les libertés. Il a montré en outre tout ce qu'il y avait de fasciste et de machiste dans le déni de l'homosexualité.

Ursula Del Aguila

Aux éditions Des femmes – Antoinette Fouque :
Génération MLF 1968-2008, de Antoinette Fouque
Frères et sœurs – sur la piste de l'hystérie masculine de Juliet Mitchell,
et réédition du bouleversant Sita de Kate Millett.

30/10/2008

Pépita Dupont fait "le jour où" d'Antoinette Fouque dans Paris Match !!

AF.jpg« Je rêve maintenant d’un Grenelle pour les femmes.. », dit Antoinette, photographiée ici en 1988.

PARIS MATCH du 01 Novembre 2008 - 12:09
Le jour où... le MLF est né dans un petit studio. Par Antoinette Fouque
Récit. J’étais heureuse dans ma vie d’épouse et de mère mais je me sentais transparente dans la vie publique. Le 1er octobre 1968, nous nous sommes réunies dans un appartement prêté par Marguerite Duras pour "vider notre sac"...

Le jour où... Propos recueillis par Pépita Dupont

Je suis une jeune intellectuelle de 31 ans, prof de lettres,en thèse avec Roland Barthes et j’écris un peu pour « La Quinzaine littéraire ». Mariée depuis neuf ans, je suis mère d’une petite Vincente, âgée de 4 ans, que j’ai désirée. Jusqu’à sa naissance, je croyais que nous étions égaux, filles et garçons, mais à l’occasion de cette grossesse je me suis aperçue que c’était moi qui avais fabriqué cette enfant. J’ai une santé fragile, et j’ai passé neuf mois à lutter contre l’angoisse. Celle de toutes les ­futures mères, car à l’époque il n’y avait pas d’échographie. J’ai accouché d’une très jolie petite fille mais je sais que si on met au monde un garçon, dans la culture méridionale à laquelle j’appartiens, on ­entre dans le patriarcat. On fait partie de la société du père et du fils, on est la Vierge Marie. Quand on met au monde une fille, c’est différent. Alors je m’interroge : « Qu’est-ce qu’une femme ? »

En janvier 1968, Josiane Chanel, une de mes amies, me présente ­Monique Wittig dans un bar de l’Odéon. C’est déjà un écrivain reconnu, elle a reçu en 1964 le prix Médicis pour « L’Opoponax ». Elle est en train de traduire « L’homme unidimensionnel » de Marcuse. Elle m’avoue qu’elle souffre terriblement de se sentir disqualifiée. Jamais elle n’apparaît sur les photos des auteurs du Nouveau Roman. Il n’y en a que pour les hommes. Monique me dit : « C’est pas possible, il faut qu’on se révolte. » Ça tombe bien, je suis d’accord. Nous partageons la même colère contre la misogynie ambiante.

Dans le milieu intellectuel que je fréquente, je me sens transparente. A la maison, j’ai un mari merveilleux, mais à l’extérieur je cherche ma vérité, dans la philo, la psychanalyse. Or Freud dit dans ses textes qu’à 30 ans une femme est vieille. Je me sens pourtant très jeune, très dynamique. Je veux comprendre pourquoi il n’y a pas de femmes sur les bancs de l’Assemblée nationale. Et puis 1968 arrive. Le 13 mai, avec Monique, Josiane et d’autres amies, nous créons un comité révolutionnaire d’action culturelle. Bulle Ogier, Danièle Delorme, Nathalie Sarraute, André Téchiné, Marguerite Duras, Michèle Moretti, Umberto Eco, Maurice Blanchot viennent nous soutenir. Il y a aussi Agnès Varda. Imaginez-vous qu’à l’époque elle était la seule femme cinéaste !

Le 1er octobre, jour de mon anniversaire, on se réunit dans un petit studio prêté par Marguerite Duras rue de Vaugirard. Nous sommes une trentaine de femmes de 16 à 33 ans. Chacune à tour de rôle prend la parole. Et apparaissent des choses qui ne peuvent se dire qu’en l’absence des hommes. Une avocate parle de sa mère qui a été battue par son père, une autre de son oncle, un photographe célèbre, qui l’a violée. Monique, elle, dénonce le culte de la virginité. Cela ressemble un peu aux « Monologues du vagin » avant l’heure. Par la parole, nous faisons tomber des tabous. Nous ne ­voulons plus avorter de manière sanglante, ni accoucher dans la douleur, faire des enfants que nous ne désirons pas, que l’on nous interdise d’entrer à Polytechnique, ou ceci ou cela. Il y a des rires, des larmes, une liberté d’adolescence.

C’est dans cette effervescence enivrante qu’est né le MLF. Au début, nous étions trois, puis on a été vingt. On nous traitait de folles mais, lorsque nous avons été des milliers, certains ont commencé à avoir peur et à se méfier. Evidemment, tous les hommes de cœur sont venus avec nous. La lutte que nous avons menée au MLF, je le dis, n’était pas contre nos compagnons, c’était une révolution des mœurs. Mon mari m’a toujours soutenue car pour lui cela allait de soi. Ma mère aussi venait à toutes nos manifs. Elle était analphabète.

Bio express
1936 Naissance le 1er octobre à Marseille.
1968 Cofondatrice avec Monique Wittig et Josiane Chanel du MLF. Animatrice du groupe Politique et Psychanalyse.
1973 Créatrice et fondatrice des éditions Des femmes.
1994 Députée européenne.
2008 Auteur de « Génération MLF. 1968-2008 », éditions Des femmes.

22/10/2008

Michèle Fitoussi félicite Antoinette Fouque pour son oeuvre !! (Télégramme de Brest)

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« Face à l’universalisme qui prône que la femme est un homme comme les autres, j’ai toujours défendu la différence des sexes qui joue sur un point essentiel : le fait de créer un enfant. Dans le monde entier, les femmes sont martyrisées parce qu’elles font des enfants. En
France, les entreprises les disqualifient à cause de ça. On marche sur la tête ».

Antoinette Fouque, qui a été députée au Parlement européen, rêve d’un Grenelle des droits de la femme « où on remettrait tout à plat en évitant de traiter la question des femmes par morceaux ».

Michèle Fitoussi

Le Télégrame de Brest , 22 octobre 2008

19/10/2008

La Marseillaise reconnaît la Mère !! (Quatrième de couverture par Emmanuelle Barret, 19 octobre 08)

port-marseille-vierge-coucher-soleil-ag.jpgLa mère du MLF

Peu de temps après les première réunions en 1968, Antoinette Fouque, qui suit les Séminaires de Jacques Lacan et démarre une analyse
avec le «maître », mène le groupe de réflexion « Psychanalyse et politique » au sein du mouvement. « L’inconscient prend une place énorme
dans l’engagement »
, estime-t’elle en soulignant que « chacune devait bien se connaître avant de s’engager ». Il s’agissait de « penser en femme d’action et d’agir en femme de pensée ».
C’est précisément cette articulation de l’action et de la pensée, de l’inconscient et de l’histoire qui a fait la spécificité du MLF.

Premier fait marquant dans l’histoire du mouvement : la dépénalisation de l’avortement en 1975. «À cette époque, nous avons compris que le droit des femmes posait des questions éthiques et que nous sortions de l’idée de révolution pour entrer dans la phase de démocratisation», raconte Antoinette Fouque. Loin d’être gagnée, la partie ne faisait que commencer.

« C’est quand les droits sont légaux que les luttes commencent », éclaire la militante qui veut dénoncer la maltraitance des femmes dans le monde.

Antoinette Fouque affirme qu’ « il y a deux sexes », titre de son premier recueil de référence.
Elle crée la féminologie, « un champ qui résulte de la question de la femme à l’intérieur du champ des sciences humaines ». Portant sur la condition féminine et la place des femmes dans notre société, la féminologie signe une rupture.

Dans son dernier ouvrage, Gravidanza-Féminologie II, Antoinette Fouque, qui rend par ailleurs hommage à sa grand-mère italienne – gravidanza signifiant grossesse – poursuit son questionnement sur ce qu’est une femme à travers la question du corps maternel, lieu primordial « d’altérité et d’accueil ».

À l’heure où la crise financière fait des ravages aux quatre coins du globe, Antoinette Fouque suggère « une alternative à la guerre et au profit pour une économie altruiste ». Dans la sphère politique où la représentation féminine fait encore cruellement défaut, la voix des femmes constituerait une chance de faire émerger « une philosophie de l’hospitalité, de l’accueil et de la générosité ».

Emmanuelle Barret

16/10/2008

Antoinette Fouque sur la quatrième de couverture de La Provence !! (07.10.08) Bravo à Dominique Arnoult !

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La Provence
Société / Dans le sillage de mai 1968, quelques femmes, dont la Marseillaise Antoinette Fouque, se mobilisaient.
Celle qui a fait naître le MLF
Par Dominique Arnoult

Que reste-t-il de mai 1968 ? « Rien d’autre que le mouvement des femmes ! C’est ce que me disent Cohn-Bendit, Kouchner, Debray… » Militante de la cause des femmes, bien plus que féministe - un mot qu’elle n’aime pas - Antoinette apprécie cette reconnaissance. « J’ai pensé en femme d’action et agi en femme de pensée », confie celle qui a fait naître le Mouvement de Libération des Femmes.
Si avec quelques autres, cette jeune Marseillaise, sa thèse sur l’avant-garde littéraire bouclée, a levé le poing en mai 1968, c’est l’été qui suit, dans la maison de famille qu’elle songe à créer un mouvement pour les femmes.
« A cette époque, nous étions transparentes. Les romancières sont mal traitées, disait Monique Wittig, prix Medicis. Et c’est vrai qu’il n’y avait jamais un mot sur Sarraute ou Duras ». Mère d’une fillette de 4 ans, Antoinette mesure combien la maternité semble, pour les hommes, incongrue quand on se veut intellectuelle. « Je fréquentais Roland Barthes, Lacan, des modèles de la république des Lettres, et quand je disais que j’avais un enfant, on me regardait comme si j’étais handicapée. » Au quotidien, ce n’était pas mieux. « J’étais l’égale de mon mari, mais je n’avais pas le droit de percevoir les allocations familiales. » Née à Marseille, quartier Saint-Laurent, « en face de la Bonne Mère » dans une ville où « l’on était maman ou putain, j’ai voulu comprendre ».

Le sens du combat
Les vacances dans le Midi terminées, les réunions se font quotidiennes à Paris. « On se voyait dans un petit studio rue de Vaugirard que nous prêtait Marguerite Duras. Nous étions entre 10 et 20 ». La règle : des filles rien que des filles. « Seules entre nous, on parlait autrement, et puis on avait envie de retrouver quelque chose de l’adolescence. » Au fil des confidences apparaissent les violences conjugales, le viol, l’inceste, els questions de virginité. « On a fait tomber les tabous », résume Antoinette. Le petit comité d’action culturelle qui s’est formé en 1968 à la Sorbonne, a essaimé. Mais deux ans plus tard, au cours d’un colloque à l’université de Vincennes, alors que le mouvement s’officialise, Antoinette Fouque s’interroge. Premières fissures. Monique Wittig et quelques autres arrivent avec un tee-shirt barré d’un « Nous sommes toutes des mal-baisées ». « Je me suis dit : qu’est-ce que c’est que cette mascarade ? » Elle n’apprécie pas davantage un happening devant le tombeau du soldat inconnu. « Sur une banderole, elles avaient écrit : Il y a plus inconnu que le soldat inconnu : sa femme. »
« Moi je voulais une université populaire, ni médiatisation à paillettes, ni théâtralisations des corps. » Peu à peu, les chemins des unes et des autres s’éloignent. « Dans le mot féminisme, j’avais le sentiment qu’elles voulaient éliminer le mot femmes, celui sur lequel se fondait tout notre mouvement. Nous sommes toutes féministes comme nous sommes tous des capitalistes, parce que nous vivons dans un système. S’il y a dans un stade 300 000 femmes et un chien, tout le monde est mis au masculin ! »
L’égalité, « oui, dit-elle, mais dans la différence ». Aux antipodes d’une Simone de Beauvoir, « qui disait ne faites pas d’enfant, faites des livres et ne cherchait qu’à avoir le Nobel », Antoinette affirme : « Notre libido à nous, c’est de créer. Chaque œuvre d’art ou d’être vivant enrichit l’humanité ».
Femmes de lettres, éditrice, psychanalyste, politologue, Antoinette Fouque n’a pas de préférence pour une étiquette. « Ce qui me satisfait c’est de m’être questionnée sur ce qu’est une femme et de n’avoir jamais lâché. » La légalisation de l’avortement, les poursuites pénales en matière de viol, le travail des femmes … « Il y a eu plus d’acquis en 40 ans qu’en 4000 », se félicite-t-elle. Avant de citer Marx : « C’est quand les droits sont légaux que les luttes commencent ».

06/10/2008

Elle n'oublie pas le MLF !! (Catherine Robin)

6 octobre 2008

Elle

MLF 40 ans, et tant à faire ?

Elles étaient une quinzaine, âgées de 17 à 33 ans, bien décidées à ne plus s'en laisser conter. C'était en octobre 1968. Réunies dans un petit studio de la rue de Vaugirard, à Paris, elles posaient les bases d'un mouvement qui allait faire avancer les droits des femmes à pas de géant. Elles s'appelaient Antoinette Fouque, Monique Wittig... et venaient de fonder le Mouvement de libération des femmes. Quarante ans après, le MLF est toujours là en dépit des attaques et il a accompagné toutes les conquêtes des femmes : de l'IVG à la parité en passant par l'égalité au travail. "Nous avons plus fait en 40 ans qu'en 4000 ans", déclarait récemment Antoinette Fouque. Aujourd'hui, la relève est-elle assurée ? "Oui, répond Jacqueline Sag, militante de la première heure. Mais c'est plus difficile. Les jeunes femmes qui ont bénéficié de nos acquis sont beaucoup moins politisées. Elles n'utilisent pas forcément les mêmes armes. En tous cas, il y a encore fort à faire." Catherine Robin

A lire : "Génération MLF" (Editions des Femmes). Sortie le 16 octobre.

05/10/2008

Le Monde rend hommage à Antoinette ! (5 octobre)

Le Monde TV et Radio

Vendredi 10 octobre

20 h 35 France 5

ANTOINETTE FOUQUE

Documentaire Empreintes

Julie Bertuccelli (France, 2008)
Rediffusion : dimanche 12 octobre, 9 h 35

Les commémorations prolifiques de Mai 68 et de ses suites ont gentiment cédé le pas au demi-siècle de la Vème République. Parmi les bénéfices de cette vaste rétrospective des bouleversements sociaux, intellectuels et politiques qui ont secoué l'Occident, on retiendra la mise en perspective qu'autorisent quarante ans de distance. A l'heure où d'aucuns appelaient à la "liquidation" de l'héritage soixante-huitard, les témoignages des protagonistes et le travail des historiens ont oeuvré à l'inverse.

La rencontre avec la psychanalyste Antoinette Fouque, cofondatrice du Mouvement de libération des femmes, procède de cette démarche. Anne Andreu est à l'origine de ce portrait de la collection "Empreintes" (coproduit avec Cinétévé) réalisé par la cinéaste Julie Bertuccelli, elle-même tout juste âgée de 40 ans.

L'évocation du parcours de cette militante chevronnée, fondatrice du courant "Psychanalyse et Politique" et des Editions des femmes, députée européenne, engagée dans la plupart des luttes féministes à travers le monde, est nourrie d'un corpus d'archives abondant. Mais le récit de ce passé, où l'histoire individuelle ne cesse de se vriller à l'histoire collective, sert avant tout le présent. Les combats d'hier éclairent ceux qui restent à mener. Il en ressort une rencontre bien vivante, énergique et souvent joyeuse, exemptée des polémiques et des errements qui ont jalonné l'histoire du mouvement des femmes dans les années 1970.

Formée aux avant-gardes littéraires au côté de Roland Barthes, éblouie par l'intelligence enchanteresse de Lacan, mais viscéralement allergique aux "ne-que" (noeuds-queue"), souligne t-elle) du "commandeur".

Les images rappellent qu'il y a à peine quarante ans tout était à obtenir pour les femmes : la parole, l'autonomie sociale et financière, et surtout la liberté de son corps - "Un enfant si je veux, quand je veux", scandaient-elles. Aujourd'hui l'affaire se joue sur le terrain de la parité dans les pays les plus dotés. Mais ailleurs, relève Antoinette Fouque à propos des femmes et des petites filles soumises à la loi des hommes, des luttes fondamentales continuent de s'engager.

Valérie Cadet