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31/12/2009

Le fidèle Argoul vous recommande une seconde fois ( ! ) le coffret Sarraute pour Noël sur son blog "Fugues et fougue" et sur "Medium4you" (18 décembre 2009)

sarrauteblog.jpgVendredi 18 décembre 2009 http://argoul.blog.lemonde.fr/2009/12/18/le-noel-des-livres-sur-fugues/

Article repris par Medium4You. 
Quelques idées de cadeaux pour les fêtes, à destination de ceux qui ne dédaignent pas de lire (ni, donc, de prendre un peu de temps pour penser sans bruits ambiants). Tous les livres ont été chroniqués cette année sur Fugues et vous pouvez en retrouver les notes en cliquant sur le lien souligné.
 
L’événement 2009 a été « la crise ». L’économie répugne aux Français pas snobisme aristo contre l’argent. C’est bien dommage parce qu’ils ne comprennent pas grand-chose au monde comme il va et que n’importe quel démagogue peut les manipuler. Pour comprendre, lisez ce court et percutant texte d’un économiste de renom : Michel Aglietta, La crise. Lisez aussi la très claire analyse de Lionel Jospin. Le capitalisme va-t-il disparaître ? Mais non, Amartya Sen ne condamne pas le capitalisme. D’ailleurs, par quoi le remplacer ? La dictature du parti unique ? Capitalisme et socialisme sont comparés, une note utile pour comprendre. Vous pourrez prolonger par les analyses régulières d’un ami de ce blog, à retrouver dans la catégorie « invités ». Et par exemple offrir à vos amis inquiets pour leur épargne son dernier livre, ‘Gestion de fortune’. C’est un bon investissement. Comprendre les marchés ? Lisez ‘D’où va venir la reprise’, ‘Rebond de mars à juillet’, et surtout ‘Sommes-nous au printemps du grand cycle Kondratiev ?’ C’est tout simplement notre avenir qui se prépare sous nos yeux.
Mais place au rêve et à l’évasion. Le prix Nobel de Littérature de l’an dernier était français. Il faut lire Le Clézio. Nombre de ses livres ont été chroniqués sur Fugues, vous les trouverez dans la catégorie « relire les classiques ». Parmi ses meilleures œuvres : L’inconnu sur la terre’. Ou encore, ‘La quarantaine’ qui conte le déracinement du métis à Paris et du Blanc à Maurice.
Vous pouvez poursuivre dans la voie classique, bien abandonnée au profit des modes. C’est dommage là encore, Flaubert par exemple, avait tout dit des comédies des hommes, et notamment de la bêtise du bourgeois content de lui. Il fustige la médiocrité, déplore l’ennui du collège (déjà…), observe impitoyablement ‘l’homme qui paie’, et débat en son temps de l’identité nationale ! Une ‘Sociologie de la bourgeoisie’ alerte et édifiante (sans jargon à la con) est parue récemment en poche, n’hésitez pas à vous documenter !
Parmi les contemporains, Alain Finkielkraut est incontournable avec ce magnifique livre qui dit ses émotions qui font penser, à lire de la bonne littérature. ‘Un coeur intelligent’ est bien ce qui est paru de meilleur ces temps-ci ! Rappelons, en ces temps de débat identitaire, la suite de romans de Georges Simenon, rassemblés par la Pléiade dans ‘Pedigree’ (qui peut se lire tout seul en poche). Pour être modernes, écoutez plutôt que lire. Nathalie Sarraute, aux éditions des Femmes, sort en CD ‘Tropisme et autres textes lus’.
Vous pouvez aborder le monde contemporain par de bons livres, très différents. La mer, Moitessier en a parlé sans égal dans ‘La longue route’, récit mythique de son tour du monde et demi en solitaire. David Ignatius a analysé la lutte naïve et sans fin des Américains contre le terrorisme, dans un Moyen-Orient très compliqué. ‘Une vie de mensonge’ est instructif, rempli d’action et de rebondissements. Les immigrés ? Donna Leon à Venise évoque leur existence exploitée, le regard des gens et les actes symboliques des bonnes âmes dans un roman policier récent. C’est une autre société, l’américaine, qu’évoque Michael Connelly dans ‘La blonde en béton’ ou dans ‘A genoux’ : pas très séduisant mais édifiant… Passons à l’Angleterre de l’intérieur, de nos jours, dans cette ‘Étrange affaire’ de Peter Robinson. Encore un policier mais qui a la densité des romans classiques avec une psychologie fouillée. Ou encore ‘L’été qui ne s’achève jamais’, sur les turpitudes d’une bourgeoisie friquée et les jeunes garçons fascinés par le sexe. Ian McEwan évoque tout simplement un ‘ Samedi’, tranche de vie dans une Grande-Bretagne d’aujourd’hui. Petit rappel de l’Afghanistan, ce célèbre livre devenu film, sentimental et qui se lit bien : ‘Les cerfs-volants de Kaboul’, de Khaled Hosseini est réédité en poche.
Vous aimez voyager ? Ou du moins vous évader par les récits de voyages ? Outre ceux publiés dans Fugues (catégorie « fugues en… »), Wilfred Thesiger vous raconte ‘Dans les montagnes d’Asie’. Paul Theroux vous dit l’Inde et le choc des cultures dans son superbe ‘Suite indienne’. Tandis qu’Alain Fleischer se souvient de l’année de ses 13 ans, en séjour linguistique en Angleterre, lorsqu’il était ‘L’amant en culottes courtes’. C’est mignon, sans doute exagéré, mais rempli de vie et d’émois. Si vous voulez en savoir plus sur les relations entre les sexes, Alain Braconnier vous dit tout dans ‘Le sexe des émotions’ : indispensable pour relativiser les querelles de couple… Per Petterson, le suédois, évoque son enfance mouvementée dans ‘Pas facile de voler des chevaux’. Et Troy Blacklaws, le sud-africain, la sienne avec la mort de son jumeau dans le beau ‘Karoo boy’.
En histoire, rien ne vaut le roman pour l’atmosphère, et le policier pour l’intérêt. Sophie Chauveau vous emmène dans ‘Le rêve Botticelli’, roman reconstitué de la vie du peintre. Viviane Moore dans la Sicile médiévale, tenue par les Normands, avec ‘Le sang des ombres’. Paul Doherty, éminent professeur d’histoire médiévale, met en scène Robin des bois dans son roman policier ‘L’assassin de Sherwood’ ; vous y apprendrez plein de choses dont l’enseignement ne vous parle jamais. Peter Tremayne dit ‘Le châtiment de l’au-delà’ dans l’Irlande chrétienne. Anne Perry, spécialiste du monde victorien, décrit une ‘Mémoire coupable’.
Et s’il vous prend l’envie de réfléchir, de quitter un peu ce monde impatient et émotionnel qui vit au jour le jour, branché en permanence sur le futile et l’insignifiant, posez-vous un moment. Seul, au calme, lisez les grands philosophes. Ils ne sont pas si compliqués que ça. Nietzsche a dit beaucoup dans le Prologue d’Ainsi parlait Zarathoustra. Il a analysé la science, le mythe de la « vérité » scientifique qui serait la seule dans ‘Le gai savoir’. Le risque, au fond que tous les « spécialistes » autoproclamés du système d’enseignement prennent le pouvoir pour eux tout seul. Un peu comme sur le climat ou l’absence de « débat » frise l’escroquerie démocratique au profit d’une nouvelle religion… Après cela, vous pouvez toujours revenir au roman policier historique avec Peter Tremayne et ‘Les mystères de la lune’ !
Bonnes lectures, la joie d’offrir ce qui est bon et… de bonnes fêtes !

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