03/11/2008
Les sept poèmes inédits d'Alina Reyes pour l'expo de Sophie Bassouls
Pour photos Sophie Bassouls
1
Petits pas d’or dans les allées
De ton corps, ô monts, ô sommets
Que j’adore ! Oh, mille-mille-pattes
Du gazon des amours, où,
Oui, où t’en vas-tu, et d’où, doux
Vilain loup, t’en reviens-tu ?
Dis-moi le donc, lequel de nous
Deux s’amuse à se promener
Dans le jardin de l’autre ? Quel
Autre est l’hôte de son hôte ?
Mille-mille pas font de ton
Corps l’icône d’or de mon
Désir, pure essence sacrée.
2
Tu es tout en dents, non ?
Je suis toute en lèvres, oui.
Tu es tout en os, bon sang,
Je suis toute ouïe, bon Dieu,
Tu es tout yeux, je suis toute
Regard.
Combien d’os as-tu, tout nu ?
Combien de dents pour me défendre
De toucher ton seul, ton unique
Os ?
Hosannah du profond de mes chairs !
Je pressens la source qui vient.
3
Allons, mon grand, es-tu vraiment
Si sérieux ? Et moi, suis-je à ce point
Distante ? Nous sommes-nous bien
Regardés ? Quand pourrons-nous
Nous voir ? Allons, moi, laisse tomber
La prose. Allons, toi, abandonne
La pose. Que l’objectif en pause
S’emmêle les pinceaux face
Aux gestes de la vie. Joie !
4
Ton sexe à sexte, j’ai le compas
Dans l’œil. Mon texte en vue, je sors
Le petit oiseau de ma tête.
Te déclicqueras-tu, lumière ?
Dans le noir de la chambre une rose
Éclôt. Invisible en la nuit
Une rose sans bruit, soudain,
Se déboutonnant, répand
Un violent parfum d’île
Au trésor.
5
Puis voici l’oasis, le puits.
Puis voici le mirage, puis
L’espoir, le doute, et peut-être
La déréliction. Puis voici
Que je me perds en te perdant,
Pays, vert paradis de nos
Enfances. Voici que résonne
La sentence. Voici venu,
Animal triste, le crépuscule
De l’idole, l’heure assombrie
De toutes les langues de bois.
Voici la séparation, la mort
Dans l’âme et le mors aux dents.
Voici le temps du ridicule
Appariement de l’homme avec
La femme quand du meilleur ne reste
Que le moins bon. Allons, nomades,
Ne pas nous éterniser
Ci-bas quand monte à l’horizon
L’or nouveau de nos amours nouvelles !
6
Bonjour, le jour, l’amour
Chante aux gorges des oiseaux !
Leur réveil sont ta joie, l’abri
Où j’ai dormi en toi, jardin.
Le soleil qui se lève verse
Des cailloux d’or dans tes allées.
Oui, je me repère en toi, corps
De l’être que je suis venue
Chercher, si nue d’aurore,
Aux tympans de la maison de Dieu.
Entends-tu rire la rivière ?
Qui coule vive sur tes cailloux,
Qui roule en ton lit ses pépites,
Allumant en mes gorges mon chant ?
Oh, bonjour, amour, je t’aime.
7
Je cueille des rameaux, des palmes
Et des plumes, je tresse
Un nid pour l’oiseau que j’attends.
Dès l’aube l’on entend mon cœur
Qui caracole, pourquoi ?
Je suis montée au ciel pour te chercher,
Toi qui te trouves où je me cherche.
Comment y suis-je allée ?
En me quittant. Aux bords de la rivière
Mes pas dans le sable me réécrivent
Entièrement. L’eau me lave les yeux,
Qu’ils soient limpides pour le jour
Où tu viendras t’y voir. L’eau me lave
Les lèvres, qu’elles soient fraîches au jour
Venu de te dire la beauté
De tes os, de ta peau, du secret
De ton cœur.
17:15 Publié dans Alina Reyes, Espace Des femmes, Expositions à l'Espace, Soirées à l'Espace des femmes, Sophie Bassouls | Lien permanent | Commentaires (1)
Commentaires
Mon préféré est le 2ème ^^
http://www.innamoramento.net
Écrit par : InnaNet | 19/11/2008
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