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02/10/2008

TéléObs annonce Empreintes !

Vendredi, à 20 h 35 - France 5
Collection "Empreintes" : "Antoinette Fouque".
Eternelle féminine

Elle ne parle plus aujourd'hui de "libération" mais de "démocratisation" de la femme.

Militante, féministe, éditrice, femme politique et théoricienne d'une psychanalyse critique fondée sur l'existence d'une "libido utérine", Antoinette Fouque racontée par elle-même.

Toute sa vie aura été guidée par trois mots : femme, psychanalyse et politique. C'est ainsi qu'Antoinette Fouque se raconte elle-même dans ce "portrait parlant", qu'elle occupe intégralement, sans laisser de place à aucun autre point de vue sur sa vie que le sien. Elle est née, dit-elle, "avec le Front populaire", en 1936. De son père corse et communiste, elle aura hérité la politique, et de sa mère italienne, la psychanalyse. De sa jeunesse à Marseille, elle aura gardé l'accent chantant du sud. Et de sa maladie orpheline, survenue à ses 16 ans, lui resteront le fauteuil roulant et les mains sans vie. Mais cette maladie, "elle n'a peut-être pas été inutile, estime t-elle, parce qu'elle m'a permis de développer d'autres compétences, d'autres qualités. Pas du côté de la motricité mais du côté du mouvement, du mouvement de la pensée".

Cette pensée, elle se construit d'abord dans les cours de Roland Barthes sur les avant-gardes littéraires, puis dans le séminaire de Jacques Lacan. "Un délice", se souvient-elle, mais aussi "la pensée la plus misogyne qui soit", puisqu'elle part du postulat que "la femme n'existe pas", qu'il n'y a de libido que phallique. Elle, elle est convaincue du contraire. Cette libido des femmes dont elle se fait le chantre, elle lui donne un nom : "la libido creandi" ; une définition : "Nous sommes toutes des homosexuelles en puissance" car nous avons un "amour charnel pour la mère", et un slogan : "Si l'usine est aux ouvriers, l'utérus est aux femmes", à chanter dans les manifestations de Mai 68. "Nous avons la machine de production", "Nous créons la vie" et "C'est ce que vous nous enviez", lance t-elle alors en défi aux hommes.

Cette année-là, Antoinette Fouque participe à la création du Mouvement de Libération féminine, le MLF, où elle anime la branche "psychépo", qui se donne pour modus operandi de conjuguer psychanalyse et politique, action et pensée. Entre le MLF et la création, en 1989, de l'Alliance des Femmes pour la Démocratie, elle franchit le pas de la maturité. Que ce soit pour Solidarnosc ou contre Pinochet, au Parlement européen où elle siège de 1994 à 1999, ou encore dans son travail d'éditrice, elle ne parle plus désormais de "libération" mais de "démocratisation" de la femme. Féministe, Antoinette Fouque ? Pas tout à fait : aux féministes, elle laisse l'apanage de la lutte pour l'égalité, elle, elle revendique aussi la différence.

Sarah Halifa-Legrand

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