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13/07/2008

Le Nouvel Ouest a aimé "Alba" ! (Jean-Yves Paumier sur Anne de Bascher)

N°148, juin 2008
Parcours d'une rebelle - Par Jean-Yves Paumier

50a331d0f894f0c1621cfaed856103f4.jpg Ce roman de plus de cinq cents pages n'est en fait qu'un long monologue épistolaire. Entre Roxane et son amie Alba, les souvenirs de jeunesse et de pensionnat ont fait place à une complicité sans faille dans la remise en cause d'un ordre trop bien établi. Une chronique des années 1950-1960 sur fond de saga familiale et aristocratique.

Anne de Bascher livre, avec cette correspondance intime, un récit vif et touchant des situations que la vie lui offre, de la découverte de l'amour aux côtés de la belle pianiste Salomé, à la lutte pour s'intégrer dans un monde viticole misogyne.

Abordant de nombreux thèmes, l'ouvrage décrit des liens puissants et complices, des situations surprenantes, des atmosphères houleuses et oniriques où le bonheur côtoie le drame, la tristesse la liesse. Les rencontres avec des personnalités fortes qui jalonnent la route de la jeune narratrice offrent autant d'occasions pour ébaucher, avec humour et intelligence, un hymne aux amitiés et aux amours féminines.

D'une plume soignée, abordant des sujets aussi variés que le monde d'un pensionnat, de la Résistance, de la musique classique, des arts, des chevaux, de la viticulture... Alba met principalement en scène des femmes audacieuses, douées, déterminées. Des rebelles dans l'âme, d'irrésistibles conquérantes. L'auteur confirme toute la qualité de style qu'avait déjà montré son premier roman Dilemma, paru il y a une quinzaine d'années.

Anne de Bascher partage son temps entre la mise en valeur d'un patrimoine du XVIIIème siècle, une propriété familiale à Barbechat et l'écriture, passion d'une femme érudite, diplômée en histoire de l'art, en archéologie gréco-bouddhique, en langues et civilisations indiennes (Hindi). Ce n'est pas par hasard qu'elle a réservé l'appellation de Cuvée des Rebelles à un Muscadet Sèvre et Maine sur Lie vinifié à l'ancienne et produit amoureusement en quantité limitée.

Anne de Bascher
Alba, correspondance à une voix
Editions Des femmes-Antoinette Fouque

Commentaires

L'article du "Nouvel Ouest" étant une reprise quasi-intégrale des textes de rabat et de couverture du volume, y a-t-il place pour un commentaire plus personnel ? Je me le permets.

Les 569 pages d'Anne de Bascher sont "d'une plume soignée" dit la 4ème de couverture, que je parierais écrite par l'auteur elle-même (pardon pour l'absence de "e" au mot "auteur", je ne m'y résous toujours pas, et ce n'est pas faute de soutenir et partager les combats des femmes quand ils visent une vraie liberté).

Je dirais plutôt cette plume appliquée, pire : convenue. Irréprochable sur un plan purement grammatical, certes - et Anne de Bascher s'en fait gloire sans ambiguïté dans son discours du quotidien, elle qui tend à se penser dernière représentante de la "belle écriture" dans un siècle naufragé - mais sans le moindre souffle ni originalité, sans poésie ni émotion. Plat car besogneux, ennuyeux car froid, un brin irritant sur la durée. N'est pas Chateaubriand qui veut, pas même classique qui veut.

Ce pourrait, finalement, être un défaut surmontable pour les lecteurs si le contenu du livre ne se résumait (manière de parler vu l'épaisseur du volume - en centimètres, veux-je dire - et encore j'imagine que l'éditeur a du nous en soustraire une ou deux centaines de pages excédentaires sur le manuscrit originel), si le fond ne se limitait donc à une sorte de catalogue ininterrompu d'autosatisfaction pompeuse et ampoulée, où chaque personnage féminin - les deux principaux pour le moins - pense, parle, agit, plastronne et claironne dans l'unique souci de bétonner le socle de la statue qu'Anne de Bascher veut s'ériger à elle-même, en habit de passionaria vendéenne des temps modernes.

Je respecte beaucoup Anne de Bascher pour ses idées et son action d'antan pour les droits des femmes, leurs libertés, leur liberté, et pas qu'en matière d'orientation sexuelle.

Je ne doute pas un instant qu'Anne de Bascher n'ait beaucoup de choses à nous dire, à nous faire partager, à nous apprendre, choses tirées de sa vie et de son parcours.

J'apprécie Anne de Bascher comme écrivain pour son récit "Dilemma" paru en 1992.

Je regrette d'autant plus vivement qu'elle ait perdu aujourd'hui cette langue âpre et rude, expressive et constellée d'émotions, belle et chaude de concision, émouvante en un mot, qu'elle avait su manier il y a plus de quinze ans.

Je déplore tout autant qu'elle se soit complu dans cet exercice stérile d'autoproclamation rétrospective.

Puisse-t-elle un jour nous faire partager son expérience, son vécu, avec la même passion pourvoyeuse d'empathie que celle qui lui fit écrire "Dilemma".

Écrit par : hff | 20/07/2008

DU PUR BONHEUR !

Voilà un livre qui ne peut laisser indifférent. De ceux qui contribuent à remuer les mentalités...

J'aurais aimé me couler entre chaque mot de chaque ligne, me glisser dans le papier pour rejoindre ces héroïnes (et héros) qui jalonnent ce roman empreint d'une subtilité recherchée.

D'un style châtié, la romancière nous peint un tableau de maître en nous dépeignant des femmes qui s'impliquent. Des femmes qui s'imposent et qui en imposent.
Les hommes ne sont pas en reste, il y a dans les passages relatant la guerre 39-45 des hommes généreux, attachants et téméraires.

Car tout au long de ce livre pour le moins captivant l'éloquence est là, et le déroulement de l'histoire nous apprend nombre de choses surprenantes. La trame de ce livre est forgée par des faits et gestes de personnages faisant preuve de courage, d'audace, de générosité, de tendresse où forces et fragilités se mêlent. En résumé : des femmes d'une sacrée trempe ! Ce texte parfois fougueux est comme autant de notes égrenées conduisant à une superbe symphonie que l'écrivain-chef d'orchestre dirige avec brio.

Extrait :
"Le récital devait commencer par les Etudes de Chopin et dès les premières notes exécutées avec autant de précision que de délicatesse -sans l'ombre d'une mièvrerie- les battements de mon coeur s'accélérèrent en même temps que je ressentis dans tout mon être un trouble jamais éprouvé auparavant. Je n'écoutais plus la musique. Mon regard allait de ce beau profil aquilin aux longues mains fines qui couraient sur le clavier, alors que le buste demeurait parfaitement droit. J'étais sous le choc et ne fus pas la seule, car aux dernières notes des Etudes, les applaudissements furent tels que l'interprète fut rappelée à plusieurs reprises.

-.-.-.-.-.-.-
J'ai plongé dans ce livre avec délice et quand, au point final, j'ai refait surface avec regret, j'étais littéralement subjuguée. Un bel ouvrage, bien construit.

Voici de quoi réaliser une jolie saga télévisée. A découvrir absolument.

Pour conclure en termes dithyrambiques : MAGISTRAL ! SUBLIME !

Écrit par : Innège | 13/08/2008

UNE FIERE CHANDELLE !

J’aime les femmes depuis toujours. J’ai vingt-six ans.
Je les aime en souffrant. Non de mes penchants qui m’apportent les plus grandes joies, mais du rejet de ma mère (mon père est décédé) dont je suis l’unique fille. Elle voulait un gendre et surtout des petits-enfants. Je souffrais parce que j’aime ma mère aussi.

Pour son dernier anniversaire, je lui ai offert le nouveau roman de Anne de Bascher, ALBA, correspondance à une voix . Avec ce mot : « Si tu ne peux comprendre ta fille et ses choix de vie, peut-être comprendras-tu les filles de ce roman ».

Quelques temps après, elle m’invite à passer la voir. Je m’attendais au pire, car elle est du genre buté et très à cheval sur les principes catho-traditionnels qu’on lui a inculqués, mais qu’elle n’a pu me transmettre. Elle me dit d’abord : « Je viens de terminer le livre que tu m’as offert ». Puis elle m’a prise dans ses bras en pleurant et en murmurant la seule chose que j’attendais d’elle : « Tu es ma fille et je t’aime comme tu es ». On a pleuré toutes les deux.

Je souhaite donc à d’autre mères qui ont mis au monde des filles « comme ça » et qui en sont outrées ou affligées au nom d’une religion toujours misogyne et homophobe, de lire ALBA. Livre qui peut ouvrir les esprits et les cœurs les plus fermés et auquel je dois personnellement d’avoir (re)trouvé ma mère.

Un simple merci à l’auteure serait trop faible pour lui exprimer ma reconnaissance infinie.

Écrit par : Brigitte | 01/09/2008

LES GRINCHEUX NE DERANGENT QU’EUX-MEMES

Je remercie Anne de BASCHER de m’avoir enchantée avec son roman « ALBA, correspondance à une voix ».

Je précise que je lis beaucoup mais que cet ouvrage très bien ficelé, avec des expressions toujours bien choisies et percutantes, reste gravé en moi comme un précieux talisman et une flamme que j’aimerais transmettre moi-même à ‘‘mes semblables’’.

Qu’ALBA suscite des réactions grincheuses ne dérange que les irréductibles grincheux, ce dont je me contrefiche, mais pas pour la romancière qui, contrairement à son ou ses détracteurs anonymes, s’expose totalement par ses écrits et interviews, elle. A bon entendeur salut !

J’encourage donc les malotrus et autres pisse-froid à se lancer eux-mêmes dans une entreprise romanesque de l’envergure et de la qualité d’ALBA pour que l’on vous guette au tournant ; si tant est que vous soyez publiés.

En attendant, si la majorité des femmes ressemblaient aux héroïnes d’ALBA et si les hommes rappelaient la si belle figure d’Hélie ou le touchant Léon, autres personnages du roman, notre monde sinistre et gris prendrait d’autres couleurs.

Alors, Anne de BASCHER, continuez à nous faire rêver à ce monde où tous les êtres se respecteraient et rivaliseraient d’ingéniosité, de générosité et d’humour dans ce but.

Écrit par : Christine | 08/09/2008

DE LA TENUE ET DU STYLE !

Je viens de lire en 3 jours les 570 pages de « ALBA, correspondance à une voix », de Anne de BASCHER.

Mes commentaires seront brefs : je n’avais encore jamais lu un roman aussi intelligent et fin sur les relations intimes entre femmes. Et pourtant, Dieu sait si j’en ai lu en version originale ou en traductions. Je précise que j’ai 67 ans et que j’ai reçu comme la romancière, je le présume, une éducation aussi stricte que catholique. De celle, comme le souligne l’auteure, qui peut faire des révoltées à vie. Mais ce qui m’a plu également dans ce roman, c’est que la rébellion n’y est pas revancharde ou vindicative. Au contraire, elle exprime un choix de vie combatif, courageux, qui s’affirme avec subtilité, courtoisie, un sens très vif de la répartie et bonheur. J’ai rêvé de cela toute ma vie. Je l’ai ardemment vécu dans ce roman magnifique qui honore aussi la langue française : de la tenue et du style, bravo !

Dans l’indigence littéraire actuelle où les coucheries sans intérêts de certaines romancières leur tiennent lieu de prose, ALBA, correspondance à une voix apparaît a contrario comme un joyau rare qui mériterait le plus grand succès et notamment par son refus de tout racolage, de tout ingrédient éculé.

Écrit par : Diane de V. | 22/09/2008

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