03/01/2008
OCTOBRE 68, création du MLF par Antoinette Fouque, Monique Wittig et Josiane Chanel (Paris Match du 3 au 9 janvier 2008)
BRAVO AUX AUTEURS DE CE DOSSIER D'AVOIR ECRIT LA BONNE DATE DU CREATION DU MLF (OCTOBRE 68), CETTE DATE EST L'UN DES COMBATS TENANT LE PLUS A COEUR D'ANTOINETTE FOUQUE. (mais ils l'ont oubliée................................................................................. comme cofondatrice ! Gageons qu'il s'agit là d'une étourderie et rendons à César etc)
Paris-Match du 3 au 9 janvier 2008
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DOSSIER DE JEAN-PIERRE BOUYXOU ET PIERRE DELANNOY
OCTOBRE : CREATION DU M.L.F.
Fondé sur le modèle du Women's Lib américain par la romancière et essayiste Monique Wittig, le M.L.F., le Mouvement de libération des femmes, fait couler beaucoup d'encre. Il faudra compter maintenant avec les féministes, qui veulent la fin du machisme. Les plus jusqu'au-boutistes ne lésinent pas : Valérie Solanas, qui prônait la castration des phallocrates dans son "Scum Manifesto", a tiré le 3 juin un coup de revolver sur Andy Warhol, icône, à ses yeux, du pouvoir mâle.
Cette année, tout a changé entre les hommes et les femmes. La pilule contraceptive, objet de mille controverses depuis plusieurs années (Antoine a fait scandale en 1966 en proposant dans ses "Elucubrations" de la mettre "en vente dans les Monoprix"), est enfin autorisée depuis le 28 décembre 1967. "Transmettre la vie doit être un acte lucide", a admis de Gaulle, en promulguant la loi de "prophylaxie anti-conceptionnelle" proposée par le député Lucien Neuwirth.
La réalité est moins rose. En province, même dans les villes importantes, certains médecins rechignent à prescrire ce cachet diabolique qui, assurément, va transformer toute épouse en bacchante. Et les pharmaciens, quand on leur présente une ordonnance, ont beau jeu d'expliquer qu'ils ne servent que les honnêtes femmes. Il faudra attendre 1969 pour que Marie-Madeleine Dienesch, la très catholique secrétaire d'Etat à l'Action sociale, accepte de signer les premiers décrets pour que la loi Neuwirth soit appliquée. Peu à peu, la pilule va pourtant entrer dans les moeurs et devenir un des facteurs les plus importants de l'émancipation féminine. Elle sera prise en 1970 par 5% des Françaises âgées de 20 à 44 ans, et par 37% en 1978. Elles sont aujourd'hui 60% à l'utiliser (plus de 80% entre 20 et 24 ans), d'autres préférant le stérilet (20%) ou le préservatif (11%). Avec la liberté sexuelle, c'est la liberté tout court que découvrent les jeunes filles. Des rapports nouveaux, fondés sur l'égalité et le partage, s'instaurent entre hommes et femmes. Il ne sera plus incongru pour un mari, un amant, de s'occuper de son enfant ou de prêter la main au ménage.
11:30 Publié dans Antoinette Fouque, MLF (40ème anniversaire, octobre 1968 - 2008) | Lien permanent | Commentaires (0)
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