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03/10/2007

Taslima Nasreen : une autre femme qui a besoin de nous !!!

ALLIANCE DES FEMMES POUR LA DEMOCRATIE
Présidente : Antoinette Fouque

COMMUNIQUE


Taslima Nasreen, à l’instar d’Aung San Suu Kyi, est une héroïne qui se bat à mains nues, avec les seuls mots, contre le totalitarisme fondamentaliste et pour un idéal démocratique. Ecrivain et grande figure du combat pour les droits des femmes, elle vient d’adresser, lundi 1er octobre, depuis l’Inde, un nouvel SOS à Antoinette Fouque.
Le premier remonte à 1994. Elle était alors menacée de mort dans son pays, le Bangladesh, par des intégristes musulmans qui avaient lancé contre elle une fatwa, comme auparavant contre Salman Rushdie. Une forte mobilisation internationale avait alors permis qu’elle puisse quitter le Bangladesh en sécurité, et le Parlement Européen lui avait décerné le prix Sakharov pour la liberté de pensée.
C’est aujourd’hui en Inde, où elle vit exilée, qu’elle est en danger.
Elle a été agressée et blessée, il y a quelques semaines, par une centaine d’intégristes, lors de la signature de l’un de ses livres, tandis qu’un parti islamiste appartenant à la coalition gouvernementale mettait sa tête à prix, déposait plainte contre elle et demandait son expulsion.
Elle écrit: « Les temps sont mauvais. Je ne sais pas ce qui m’attend. Ou bien les extrémistes vont me tuer, ou bien le gouvernement indien va m’expulser. (…) Si je suis expulsée d’un pays laïque et démocratique (comme l’Inde), je ne pourrai plus jamais de ma vie aller dans pays du sous-continent indien. Je ne peux retourner au Bangladesh ; l’Inde est ma seconde maison, c’est sa langue que je parle, sa culture que je partage. Je ne peux survivre en tant qu’écrivain engagé que si je vis dans une région du monde où je me sens chez moi, où je ne suis pas considérée comme une étrangère».
Taslima Nasreen doit pouvoir vivre en Inde en toute hospitalité et en toute sécurité. Or depuis qu’elle y réside et alors même que le pays est présidé par une femme depuis juillet 2007, elle n’y jouit pas de ses pleins droits : la citoyenneté qu’elle a demandée au gouvernement du Bengale lui a été refusée ; ce même Etat a interdit, en novembre 2003, la vente de son autobiographie et il a fallu une décision de la Haute Cour, en septembre 2004, pour que l’interdiction soit levée.
Par la mobilisation militante, médiatique et diplomatique, nous avons réussi à la sauver en 1994. Nous devons le faire aujourd’hui encore.
Il y va de sa vie, de la liberté des femmes et de la liberté d’expression dans le monde.
Nous appelons celles et ceux qui ont à cœur de les défendre, à écrire aux autorités indiennes pour manifester leur indignation et demander que soit assurées à Taslima Nasreen une pleine citoyenneté, la sécurité et la liberté de mouvement et d’expression.

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