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15/09/2007

"Sita" de Kate Millett (grand roman lesbien)

sita_2.jpgSita
Kate Millett

Traduit de l’américain par Elisabeth Gilles.

1ère édition : 1977 ; 1ère édition française : Stock, 1978.

Office 11/10/2007

Sita est l’histoire d’un amour entre deux femmes, Sita et Kate, un amour en train de finir. Comprenant qu’elle est en train de perdre Sita, Kate décide de commencer un journal dans lequel elle décrira, aussi précisément que possible, les derniers moments passés ensemble.
En choisissant de prénommer la narratrice « Kate », l’auteure affiche clairement le caractère autobiographique de ce roman.
Kate est une artiste et une militante, Sita, américaine d’origine italienne et sud-américaine, est une femme mûre, très belle, très indépendante. Elle a eu plusieurs maris et est mère de plusieurs enfants, déjà adultes.
C’est sous la forme d’une passion dévorante que l’amour entre Kate et Sita a commencé. Mais Kate, après quelques mois passés ensemble, est partie passer l’hiver à New York, où elle possède un appartement et un atelier. Le roman commence lorsqu’elle revient vivre avec Sita à Berkeley, dans la maison qu’elles louent ensemble. Elle découvre avec stupéfaction que la maison est occupée par les enfants de Sita et leurs amis : il n’y a plus de place pour elle. Elle comprend aussi que Sita a plusieurs liaisons avec des hommes, et qu’elle ne compte pas y renoncer. Elle a reconstruit sa vie sans elle, ne supportant pas de devoir vivre entre parenthèses pendant son absence. Pourtant, toutes deux s’aiment toujours. Kate est alors forcée, si elle veut rester, de se plier aux caprices de Sita : tantôt aimante, tantôt lointaine, celle-ci est imprévisible et son amour n’est jamais acquis. Rester, pour Kate, c’est renoncer à son amour propre, accepter d’être un objet entre les mains de celle qu’elle aime ; c’est aussi devenir l’esclave de son désir. Garder l’autre nécessite de payer le prix d’une certaine forme d’humiliation.
Tandis qu’il explore la nostalgie d’un amour perdu, et la difficulté de continuer une relation qui rappelle sans cesse un passé heureux, ce livre pose aussi la question du rapport entre la vie et l’écriture : est-ce qu’écrire la vie la transforme ?
Ce roman, qui nous plonge dans la société américaine du début des années 70, nous livre une analyse très fine des sentiments en jeu dans cette relation : entre tendresse et rivalité, entre désir et indifférence, entre dépendance et égoïsme, l’amour entre les deux femmes est une constante mise à l’épreuve de l’une par l’autre, avec quelques rares moments de grâce, derniers moments de complicité retrouvée avant la séparation.

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