06/07/2009
GRAND dossier Lou Andreas-Salomé dans Philosophie Magazine : le moment pour se replonger dans les livres des éditions Des femmes (Philosophie Magazine N°31, juillet-août 2009)
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THEÂTRE : La cape magique de Lou Salomé - Préface de Stéphane Michaud - Un nain s'introduit à minuit, l'heure des esprits, au domicile d'une petite fille dont les parents sont sortis. Elle espérait ouvrir à une fée... dont elle attendait qu'elle donne vie à sa poupée. Mais, puisqu'il proteste de pouvoirs magiques et promet de réaliser son désir d'animer la poupée, elle lui accorde de rester. L'autorisation est confirmée par la famille lorsqu'elle vient à rentrer. Le mystère plaide en faveur du nain : il se dit d'antique lignage, prétend entretenir une intime complicité avec le monde invisible. Bientôt il se vantera de disposer d'une cape magique, qui rendrait invisible.
Première phrase : LA PETITE FILLE, se réveillant d'un coup. Minuit ! L'heure des esprits !
13:25 Publié dans François Guéry, Lou Salomé, Philosophie, Psychanalyse, Stéphane Michaud | Lien permanent | Commentaires (0)
03/10/2007
La cape magique par Jean-Laurent Glémin (www.parutions.com)
Dans l'impatience de l'article promis de Noël Godin dans "Crème fouettée", la rubrique Livres de l'hebdomadaire belge "Le Journal du Mardi", vous aurez le plaisir de découvrir la succulente analyse de Jean-Laurent Glémin, sur le site www.parutions.com (l'actualité du livre et du DVD) sur "La cape magique", pièce de Lou Salomé préfacée et traduite par Stéphane Michaud.
Tous mes remerciements à Thomas Roman et à Anne Bleuzen pour avoir commandé et publié ce texte splendide - que vous trouverez là : http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=1&srid=126&ida=8511
Conte psychanalytique
Lou Andreas-Salomé La Cape magique
Editions des Femmes / Antoinette Fouque 2007 / 15 € - 98.25 ffr. / 126 pages
ISBN : 978-2-7210-0560-1
FORMAT : 13,0cm x 20,0cm
Traduction de Stéphane Michaud.
C’est une idée intéressante de la part de l’éditeur de publier cette pièce inédite de Lou Andreas-Salome (1861-1937), probablement écrite en 1923. De cela, la bonne préface de Stéphane Michaud, qui est aussi le traducteur du texte, reste assez vague. S’il insiste sur l’aspect biographique de l’auteur et donne quelques clefs de lecture, il n’évoque quasiment pas son œuvre littéraire. Car Lou Andréas-Salomé n’a pas été que la muse de Rilke et la fameuse complice et patiente de Freud, elle a un parcours artistique derrière elle, qui renseigne sur l’époque et les grands génies qu’elle a fréquentés, notamment Nietzsche.
Dans cette pièce en trois actes, sous-titrée Fantaisie théâtrale, l’auteur rend d’une certaine façon hommage au poète Rainer Maria Rilke, mettant dans les caractéristiques du nain, personnage principal du texte, certains traits physiques et artistiques de l’écrivain allemand. L’histoire même, révélant l’amour de le jeune fille pour le nain, se base essentiellement sur l’impossible union qui a pesé sur les deux écrivains.
L’intrigue est simple ; nous sommes dans un conte étrange qui narre l’intrusion d’un nain en pleine nuit chez une famille, cherchant sûrement de quoi manger et où se loger mais qui, pour être accepté, se targue de posséder des pouvoirs magiques, notamment celui de rendre invisible, et de venir d’un monde lointain. Chaque personnage se lie avec lui, sous un aspect différent, intéressé, amical, voir amoureux, en vue de profiter de ses fameux pouvoirs.
L’on voit que l’écrivain a fréquenté Freud et ses démons de la psychanalyse, car la pièce, que l’on peut lire comme un récit (les didascalies étant nombreuses) s’imprègne du merveilleux, de l’imagerie habituelle des contes : Nains malins, innocence de l’enfance, sentiment d’étrangeté, morale finale, etc. L’imaginaire du conte, l’envie de sortir du réel par le biais du talisman, le fantasme, l’inconscient révélés par l’éventuel pouvoir du nain apparaissent donc au grand jour. Ces thématiques chères à Freud et plus généralement à la littérature moderne, dressent le décor. La progression de la pièce joue sur les codes classiques de la dramaturgie : Acte I : prise de connaissance des personnages, interrogations multiples, Acte II : développement de la pièce, Acte III : conséquences, conclusion et morale de l’histoire.
Andréas-Salomé insiste sur l’étrangeté du nain, dont on ne sait véritablement s’il est porteur de pouvoir comme il le dit. Mais son intrusion, son influence, sa forte personnalité (C’est une pièce sur l’altérité ; en l’occurrence ici, le nain est un étranger et son physique diffère de celui des autres : petite taille, grosses mains, laideur du visage.) vont modifier, en fait révéler, la personnalité cachée des uns et des autres : délire obsessionnel, pulsion suicidaire, fantasme refoulé, identité masquée, amour sincère. Bien évidemment, ce sont les enfants qui s’amourachent du nain, en tout cas qui accèdent plus facilement à son génie. Les adultes, êtres pervertis s’il en est, sont vite exclus de l’enchantement bien que l’influence du nain ait lieu tout de même sur eux. Mais ils accèdent à la réalité, aussi dure soit-elle. Tout comme les enfants à la fin de la pièce qui à leur tour révèlent leur secret les plus enfouis.
Une parabole sur l’identité, l’inconscient qui se révèle ; en cela la cape du nain qui agit sur chaque membre de la famille est la métonymie du pouvoir magique et le symbole du renversement qui s’opère sur les personnages. La mère de famille se rappelle d’un coup son enfance et le fait d’avoir été élevée comme un garçon. Comme le note fort justement Stéphane Michaud, biographe officiel de l’écrivain, le nain a ici le rôle du passeur, du révélateur permettant la découverte de soi-même.
N’étant pas humain, mais révélant l’humanité de chacun des membres de la famille, le nain quitte la maison, en y laissant sa cape, symbole de son travail à présent accompli. Seuls les enfants n’en sortiront pas indemnes, mais ils auront le privilège d’en être grandis comme en témoigne cette courte tirade du petit-fils : «Nous autres, nous avons le front de la réclamer [La cape]. Et moi, au moment où je voulais la mettre, j’attendais, je voulais quelque chose d’elle, au lieu de m’abandonner tout simplement à son pouvoir. Mais en retour, notre ouvrage à nous, humains, est plus clair, plus neuf, plus tonique» (p.114).
A lire comme une curiosité, une fantaisie théâtrale dont s’est peut-être inspiré un certain Maurice Sachs pour son roman Abracadabra, quelques années plus tard.
Jean-Laurent Glémin
( Mis en ligne le 01/10/2007 )
01:05 Publié dans Stéphane Michaud | Lien permanent | Commentaires (0)
19/05/2007
PROGRAMME POESIE / THEATRE
Hello ! En cette fin de semaine qui s'annonce clémente et que je vous espère sereine, je profite de ce beau soleil pour vous en évoquer d'autres, féminins, aussi lugubres que troublants - d'essence magnétique.
D'abord, celui que porte en elle Patrizia Cavalli, poétesse italienne, romaine d'adoption depuis 1968, très en vogue, récompensée en 2006 par le Prix international de poésie Pier Paolo Pasolini. "Dans la langue poétique de Patrizia Cavalli, hymne et élégie s’identifient et se confondent sans restes (ou, peut-être, le seul reste est le moi du poète). La célébration se liquéfie en lamentation et la lamentation devient immédiatement hymnaire. C’est-à-dire que le Dieu de ce poète est tellement et exhaustivement présent qu’il ne peut être que regret ; la laude, ouvertement franciscaine, des créatures est parcourue en contre-fugue par un intime, sombre grommellement, elle est ce grommellement : miserere et osanna. » Giorgio Agamben [Rome, décembre 2006] in Patrizia Cavalli, Mes poèmes ne changeront pas le monde, id., préface, p. 12. édition bilingue, des femmes-Antoinette Fouque, 2007, pp. 122, 123. Traduit de l’italien par Danièle Faugeras et Pascale Janot. Une exceptionnelle soirée de lecture avec Patrizia Cavalli herself aura lieu le 27 juin dès 20 heures, grâce à la générosité et à la fidèle amitié dont nous honore l'Institut Culturel Italien, 50 rue de Varenne - Paris 7°. Un cadre splendide. Me contacter pour des précisions si vous souhaitez y assister (nombre de places limité)
Et si votre engouement pour le théâtre est supérieur à celui que vous expérimentez pour la poésie, vous risquez d'être tentés par la découverte d'une merveille méconnue, "La cape magique" de Lou Andréas-Salomé. Miracle de fantaisie, cette courte pièce-bijou est traduite et préfacée par Stéphane Michaud, le plus grand spécialiste de Salomé. Assoiffée d'absolu rendue célèbre pour avoir été la proche amie de Nietzsche, Rilke et Freud, toute la vie de cette figure essentielle à la bonne intelligence de la destinée et de l'oeuvre de ces trois penseurs majeurs est un élan ardent vers les cimes de l’esprit et de l’âme - une forme de liberté - la sublimation de la libido par la création. C'est tout le thème de "La cape magique".
N'hésitez pas à vous manifester pour recevoir ce recueil de poésie ou cette pièce de théâtre Des femmes.
Sincèrement vôtre
19:45 Publié dans Patrizia Cavalli, Stéphane Michaud | Lien permanent | Commentaires (0)
10/05/2007
"La cape magique" de Lou Salomé, préfacé par Stéphane Michaud
La cape magique
Lou Andreas-Salomé
Traduit de l’allemand par Stéphane Michaud.
Préface de Stéphane Michaud.
Office 10/05/2007
Un nain s’introduit à minuit, l’heure des esprits, au domicile d’une petite fille dont les parents sont sortis. Elle espérait ouvrir à une fée… dont elle attendait qu’elle donne vie à sa poupée. Mais, puisqu’il proteste de pouvoirs magiques et promet de réaliser son désir d’animer la poupée, elle lui accorde de rester. L’autorisation est confirmée par la famille lorsqu’elle vient à rentrer. Le mystère plaide en faveur du nain : il se dit d’antique lignage, prétend entretenir une intime complicité avec le monde invisible. Bientôt il se vantera de disposer d’une cape magique, qui rendrait invisible.
Le nain apparaît bientôt comme une figure de l’artiste, et c’est en fait autour de la création que tourne cette pièce de théâtre : le nain est un passeur, il préside au trajet qui conduit du monde visible au monde invisible. Consacré à la création, il est privé des relations humaines qui s’offrent à lui : il renonce par exemple à l’amour d’une femme, préférant en faire sa créature pour la donner à un autre. Cette pièce qui se présente comme une fantaisie renferme alors une certaine gravité : le nain-créateur reste inéluctablement solitaire parmi les hommes, et, parfois, paralysé devant son désir de créer.
« Nos deux mondes s’excluraient donc ! L’un met l’autre en fuite. Ils sont de trop au même endroit, chez les hommes. Peut-être, peut-être est-ce là la raison pour laquelle mon monde prend si facilement et si volontiers des airs de mascarade, de folie, de jeu et de fabulation… »
L. A.-S.
Lou Andreas-Salomé (Saint-Pétersbourg, 1861 - Göttingen, 1937) fut, par sa grande intelligence et son amour de la liberté, une figure capitale de la pensée de son temps. Elle a publié son premier livre à vingt-trois ans. Elle est surtout connue en France pour sa participation au mouvement psychanalytique en ses débuts et pour les textes qui suivirent sa rencontre avec Freud, en 1911. Disciple de celui-ci, elle n’en défendit pas moins des positions théoriques dues à ses propres travaux antérieurs sur la théologie, la littérature, les questions du narcissisme et de la féminité.
14:35 Publié dans Lou Salomé, Stéphane Michaud | Lien permanent | Commentaires (0)