19/01/2007
La correspondance de Madame du Deffand et Voltaire (un travail de Isabelle et Jean-Louis Vissière)
Madame du Deffand et Voltaire Voici, pour la première fois réunies, les lettres qu'échangèrent de 1759 à 1778, la marquise du Deffand et Voltaire, ces amis de longue date, ces deux grandes figures du scepticisme et de la liberté d'esprit. Voltaire s'y montre un vieillard faussement modeste, " mort et enterré entre les Alpes et le Mont Jura ". et la Marquise de conclure en faveur de " l'immortalité de l'âme ", en voyant ce mort si vivant !... Un échange épistolaire éblouissant, plein de saveur, d'élégance, de facétie, de vie. Cher VoltaireEdition de Isabelle et Jean-Louis Vissière 575 p. - 22 € - 1987 Réédition 2007 " Je ne vous ai envoyé Madame, aucune de ces bagatelles dont vous daignez vous amuser un moment. J'ai rompu avec le genre humain pendant plus de six semaines ; je me suis enterré dans mon imagination ; ensuite sont venus les ouvrages de campagne, et puis la fièvre. Moyennant tout ce beau régime vous n'avez rien eu ; et probablement n'aurez rien de quelque temps. Il faudra seulement me faire écrire, madame veut s'amuser, elle se porte bien, elle est en train, elle est de bonne humeur, elle ordonne qu'on lui envoie quelques rogations ; et alors on fera partir quelque paquet scientifique ou comique, ou philosophique, ou historique, ou poétique, selon l'espèce d'amusement que voudra madame, à condition qu'elle le jettera au feu dès qu'elle se le sera fait lire. " Voltaire " ... Savez-vous ce qui vous arrivera si vous ne m'écrivez pas ? Je vous tiendrai pour mort et je ferai dire des messes pour le repos de votre âme dans tous les couvents de jésuites ; je vous ferai louer, célébrer, canoniser... Vous êtes le plus ingrat et le plus indigne des hommes si vous ne répondez point à l'amitié que j'ai pour vous, et si vous ne vous faites pas une obligation et un plaisir d'avoir soin de mon amusement. " Marquise du Deffand |
17:08 Publié dans Isabelle et Jean-Louis Vissière, Madame du Deffand | Lien permanent | Commentaires (0)