18/05/2009
Vernissage Françoise Gilot, jeudi 28 mai, dès 18h30, 35 rue Jacob
RYTHMES DYNAMIQUES
Le mouvement c’est la vie, l’univers ne tient pas en place. Des atomes aux systèmes stellaires, tout bouge, tout palpite, tout transite, se déroule, se replie, ondoie, s’étend, rayonne, se multiplie, se sépare, se rencogne, se démarque, augmente, diminue, tout prend part à la grande danse cosmique où la seule chose permanente est le changement.
Le mouvement se traduit par des courbes dynamiques convexes ou concaves à modules variés qui se reçoivent, se repoussent ou servent à formuler des arabesques étranges. Les lignes droites sont agissantes à condition de n'etre pas horizontales, image du repos absolu. Les verticales montent ou descendent alors que les diagonales sont comme des flèches ou des vecteurs actifs, et l'agitation culmine avec les lignes en zig-zag qui sillonnent la toile, tel l'éclair avant les fracas du tonnerre, ou les obliques divergentes qui rappellent le rayonnement du soleil.







Françoise GILOT
Françoise Gilot, l’une des artistes importantes de la seconde moitié du vingtième siècle, a montré ses œuvres pendant plus de cinquante ans dans les centres artistiques majeurs d’Europe et d’Amérique du Nord.
Elle demeure une figure maîtresse dans le monde de l’art, créant le lien idéal entre l’Ecole de Paris des années quarante et cinquante, et la scène artistique contemporaine des Etats-Unis.
De nombreux musées et collections privées, d’Europe et du Nouveau Monde, possèdent ses peintures, dessins, monotypes et estampes originales.
Elle est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages ; le plus connu étant Vivre avec Picasso- édition Calmann-Levy(1965), The Fugitive Eye (1976), Le Regard et Son Masque – édition Calmann-Levy (1983), Françoise Gilot :Trajectoire du Peintre (1987), et Matisse et Picasso, une amitié - édition Laffont (1990)
Née et élevée à Paris, aujourd’hui citoyenne américaine, Françoise Gilot est Commandeur de l’Ordre des Arts et Lettres (1988), Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur (1990) et Officier de l’Ordre National du Mérite (1996). Elle a été élue par ses pairs à la National Academy of Design, à New York.
12:44 Publié dans Expositions à l'Espace, Françoise Gilot, Soirées à l'Espace des femmes | Lien permanent | Commentaires (0)
03/04/2009
Antoinette Fouque écrit sur l'oeuvre de Françoise Gilot
Françoise Gilot
D'abord, il y a vos yeux. C'est le premier contact. Tous mes poètes aux mots fertiles répondent à l'appel. "Il viendra un être au regard si vrai que le réel le suivra." Prégnance du regard : les yeux d'algue et d'guître, bleue et verte, les yeux du commencement du vivant, les yeux de l'océan et de l'huître. Ils nous regardent, au-dehors, au-dedans. L'une et l'autre veillent sur le mouvement, sur les mutations laborieuses. La femme intérieure remonte lentement : "female", "artist-woman", toute en couleurs (même quand vous êtes en blanc). Ici les gens disent que le français est la langue de l'océan. Et si la langue anglaise, plus na(t)ive, était celle des femmes ?
Vous peignez avec vos deux mains, de la gauche, au couteau, de la droite, au pinceau (toutes les techniques vous viennent comme autant de langues fluantes), vos deux mains se touchant dans la chir du tableau. Vous vivez avec vos deux cerveaux, le gauche pour la rigueur, pour le sens (vous refusez le système pour mieux construire la théorie), le droit pour l'intuition, l'anticipation symbolique.
La vie dans les yeux, la peintre touche son horizon intérieur, se remet en face des choses, les atteint et les transmet de les atteindre plutôt que de les représenter. Instase. Descendre au lieu inné, en soi, où l'autre se désaltère, et faire naître. S'éloigner de plus d'une mort ; faire vivre plus d'une vie par cet affort d'amour. La peinture est un acte, un fait qui me réveille, me touche à l'intouchable ; l'élément chair aussi a ses rêveries de labeur. Relation d'être à être, en écho, sans miroir, de pensant-vivant.
C'est l'accueil en ce lieu, le vôtre, de peinture, qui interrompt l'exil, notre existence en pointillés. La coleur fait reculer la psychose, les blancs à l'âme, le spleeen et l'idéal du Narcisse ; elle mobilise la joie. En elle, un peu, je me retrouve cette fois dans Paris. La pierre vire aux roulements du corps de l'autre, aux balancements matriciels. Votre "persona" a les yeux pers. Ce n'est pas un autoportrait. Vous avez mieux à faire que de vous prendre pour Dieu. Votre soleil se lève tôt, tranché de vert, deux fois troué. Votre fenêtre de femme-peintre ouvre sur une autre dimension, peut-être la quatrième quant au dessin des pulsions (après l'inhibition, la perversion, la sublimation). C'est en tous cas la dimension du mouvement, donc du vivant-pensant, pour chaque sexe.11:09 Publié dans Antoinette Fouque, Création des femmes, Françoise Gilot | Lien permanent | Commentaires (0)
01/01/2008
Françoise Gilot et Antoinette Fouque à La Jolla (Californie)
Texte recopié du catalogue des trente ans des Editions des femmes :11:29 Publié dans Création des femmes, Françoise Gilot | Lien permanent | Commentaires (0)